Devoir de Philosophie

ACTE II - SCÈNES 22-23 - Le mariage de Figaro de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Bazile, qui reparaît sans véritable motif, croit opportun de présenter sa requête en même temps que celle de Marceline. On ignore en quoi consistent exactement les « droits » qu'il prétend avoir sur elle. Quoi qu'il en soit, son cas n'intéresse pas du tout le Comte qui décide arbitrairement des affaires qui seront jugées l'après-midi. lia, de plus, de bonnes raisons d'être irrité contre Bazile dont il a appris dans la scène 19 qu'il était un agent double et qu'il désigne par antiphrase* : « Honnête Bazile ! agent fidèle et sûr ! »

« mystère mais son animosité contre Figaro s'en trouve accrue. L'affrontement entre le Comte et Figaro Figaro arrive en courant dans la scène 20, comme le souligne la didascalie.

Sa hâte s'explique par l'urgence de lasituation : il a appris que son plan avait échoué et ignore encore que Suzanne a réussi à retourner la situation.D'emblée le ton du Comte, qui répond « sèchement », montre qu'il en veut toujours à Figaro, contrairement aux engagements qu'il avait pris dans la scène précédente, où la Comtesse avait exigé une « amnistie » générale.

Ledialogue qui s'engage ressemble fort à un interrogatoire qui prend Figaro par surprise. Seule l'intervention de Suzanne lui permet de comprendre la situation : en quelques mots elle lui apprend tout ce quis'est passé en son absence : « Que tu avais écrit le billet de tantôt pour faire accroire à Monseigneur, quand ilentrerait, que le petit page était dans ce cabinet, où je me suis enfermée.

» Mais ce qui est clair pour lespectateur, qui a vu les faits se dérouler sous ses yeux, l'est beaucoup moins pour Figaro comme le souligne ladidascalie « cherchant à deviner ».

Il va donc se défendre au moyen d'une pirouette comme il en a l'habitude : « Puisque Madame le veut, que Suzanne le veut, que vous le voulez vous-même, il faut bien que je le veuille aussiC..).

» Mais le Comte ne se satisfait pas de cette réponse et sa dernière réplique à la fin de la scène, en aparté,montre bien qu'il est résolu à se venger. Au passage Figaro a néanmoins pu rassurer Suzanne et le spectateur sur le sort de Chérubin.

Celui-ci s'est sortisans dommage de sa chute mais Figaro l'a trouvé « encore tout froissé ».

Néanmoins, la scène 21 va montrer queles péripéties relatives au page sont loin d'être terminées... Les révélations d'Antonio L'arrivée d'Antonio permet d'introduire un certain pittoresque dans ce deuxième acte.

Antonio est le jardinier duchâteau comme le comprend immédiatement le spectateur en le voyant paraître sur scène « tenant un pot de giroflées écrasées ».

De plus il a un penchant excessif pour la boisson comme le précise la didascalie « demi-gris ». Cet élément aura son importance du point de vue dramatique puisqu'il permettra à Figaro de tenter de minimiser lespropos du jardinier. Le comique est présent dès le début de la scène : Antonio vient se plaindre naïvement au Comte sans êtreconscient de la portée de ses accusations.

Almaviva, lui, s'enflamme aussitôt et presse de questions le jardinier quise méprend sur ses intentions.

Suzanne, Figaro et la Comtesse vont alors conjuguer leurs efforts pour l'empêcher derépondre au Comte.

A deux reprises Antonio déclenche le rire du spectateur par ses bons mots, la première fois enrépondant à la Comtesse qui lui reproche d'être toujours gris : « Boire sans soif et faire l'amour en tout temps,Madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes » ; la seconde en répliquant au Comte qui menace de lechasser : « Si vous n'avez pas assez de ça pour garder un bon domestique, je ne suis pas assez bête, moi, pourrenvoyer un si bon maître.

» Mais le Comte n'est pas d'humeur à plaisanter et les didascalies soulignent sa colère croissante : « avec feu », « vivement », « le secoue avec colère », « impatienté ».

Il est vrai que les réponses d'Antonio en exaspéreraient plus d'un ! A son maître qui lui demande s'il pourrait reconnaître l'homme qui a sauté par la fenêtre il répond : « Oh ! queoui-dà !...

si je l'avais vu, pourtant ! » II est clair que tous les personnages présents étaient suspendus aux lèvresd'Antonio pendant qu'il faisait cette réponse et la pause qui en sépare les deux parties augmente l'effet de suspense: on commence par penser que le Comte va découvrir la supercherie puis l'on se rassure. Péripéties et défaite finale du Comte Cette réplique marque un tournant décisif dans la scène.

Désormais certain qu'Antonio n'a pas pu identifier Chérubin,Figaro va pouvoir inventer un nouveau mensonge pour sauver la situation.

Mais Antonio ne laisse pas passer cetteversion des faits, d'autant moins qu'il n'éprouve guère de sympathie pour Figaro.

Il prononce le nom de Chérubin, cequi est de nature à réveiller tous les soupçons du Comte.

Une nouvelle réplique comique du jardinier : « je n'ai pasvu sauter de cheval, car je le dirais de même » vient détendre le spectateur tout en augmentant l'exaspération duComte. Le récit mensonger de Figaro permet de constater une fois de plus son habileté dans l'improvisation.

Il en fait peut-être un peu trop en parlant d'une foulure au pied droit, qui apparemment ne l'empêchait pas de courir au début de lascène précédente.

Antonio introduit un nouveau rebondissement en voulant rendre à Figaro le « brimborion de papier » qui est, soi-disant, tombé de sa poche.

Le Comte s'en empare et la perte du valet semble assurée.Figaro ne peut que gagner du temps.

Le Comte le laisse faire en savourant son triomphe : « Eh bien ! l'homme auxexpédients, vous ne devinez pas ? » Une fois de plus Figaro va devoir son salut aux femmes.

On se rappelle que, dans la scène 5, la Comtesse avait vu lebrevet d'officier du page et constaté qu'on avait oublié d'y apposer le cachet.

Ces deux éléments reparaissentsuccessivement ici.

Par l'intermédiaire de Suzanne, Figaro apprend quelle est la nature du papier que tient le Comte.Il peut donc répondre à la question du Comte mais il le fait le plus longuement possible car il lui faut gagner dutemps pour pouvoir , justifier la présence de ce brevet dans sa poche. La même chaîne d'information se reconstitue, de la Comtesse à Figaro en passant par Suzanne.

Le comique de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles