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ACTE II Scènes 4 et 5 de L'école des femmes de Molière

Publié le 19/06/2011

Extrait du document

La conduite d'Agnès illustre l'avertissement adressé par Chrysalde à Arnolphe :

 " Une femme d'esprit peut trahir son devoir ;  Mais il faut pour le moins qu'elle ose le vouloir ;  Et la stupide au sien peut manquer d'ordinaire,  Sans en avoir l'envie et sans penser le faire. "

 (I, 1, v. 113-116)

« 5.

Arnolphe use de son autorité de tuteur avec la colère d'un jaloux dépité.

Mais il n'est pas hors de sesprérogatives d'agir ainsi.Le grès a été reproché à Molière : " ce que nous appelons un grès est un pavé, qu'une femme peut à peine soulever" (Donneau de Visé, Zélinde, scène 3).

Outrance comique d'Arnolphe repris par sa " bile ", son tempéramentcoléreux.Le réemploi d'une réplique de Sertorius, tragédie de Corneille créée le 25 février 1662 au théâtre du Marais, estparodique. ÉCRITURE 6.

La méprise d'Agnès sur les paroles de l'entremetteuse tient à ce qu'elle prend au sens propre, " tout de bon ", lelangage figuré et hyperbolique de la galanterie, en l'occurrence la métaphore du coeur " blessé " par de beaux yeux.Suivre son développement habituel : " coup fatal " (v.

517), " mal " (v.

518), " trépas " (v.

521), " il languit " ( = ilest malade) (v.

523), " porter en terre " (v.

526).

La métaphore du " venin ", à propos de l'effet des yeux, estassociée à celle de la blessure.

Du reproche de " cruauté ", l'entremetteuse passe à l'appel au " secours " (v.

525,528), et puisqu'il y a " mal ", elle parle de " médecine " (v.

532) ; les yeux, par un retournement classique, étant leremède au mal qu'ils ont causé, il ne s'agit que de voir ceux d'Agnès, ce qu'Agnès a volontiers accordé (v.

529-534).

Le comique vient de ce que ce langage, reçu d'ordinaire comme un jeu et comme un code, est ici pris à lalettre par l'ingénue (cf./537-542).- L'évocation de la naissance de l'amour par Agnès (v.

559-564) : une phrase harmonieuse et bien construite de sixvers, qui commence sur un rythme binaire (" Il jurait [...] / Et me disait [...]", rebondit grâce à une apposition " Deschoses...

" et s'élargit avec deux relatives liées (" que jamais.../ Et dont, toutes les fois...

la seconde sedéveloppant sur trois vers avec ses annexes, les deux derniers étant bien équilibrés par leur syntaxe de part etd'autre de la césure.

Vocabulaire vague et hyperbolique (trois hyperboles dans les trois premiers vers) ; desexpressions spontanées et drôles dans les deux derniers.

Expression lyrique par sa musicalité de l'état de bonheur.- L'équivoque du " Le...

".

Elle prend naissance, se développe et se dissipe en dix vers (v.

571-580).

Elle tient auxpensées d'Arnolphe et à son impatience qui fait qu'Agnès hésite à achever sa réponse par peur de sa colère.

Ce "Le...

" fait partie des fautes de goût reprochées à Molière qui a répondu dans La Critique de l'École des femmes,scène 1 :Climène : Quoi ? la pudeur n'est pas visiblement blessée par ce que dit Agnès dans l'endroit dont nous parlons ?Uranie : Non, vraiment.

Elle ne dit pas un mot qui de soi ne soit fort honnête ; et si vous voulez entendre dessousquelque autre chose, c'est vous qui faites l'ordure, et non pas elle, puisqu'elle parle seulement d'un ruban qu'on lui apris.Climène : Ah ! ruban tant qu'il vous plaira ; mais ce le, où elle s'arrête, n'est pas mis pour des prunes.

Il vient sur cele d'étranges pensées.

Ce le scandalise furieusement ; et, quoi que vous puissiez dire, vous ne sauriez défendrel'insolence de ce le.Élise : Il est vrai, ma cousine, je suis pour Madame contre ce le.

Ce le est insolent au dernier point, et vous aveztort de défendre ce le.Climène : Il a une obscénité qui n'est pas supportable.

Élise : Comment dite-vous ce mot-là, Madame ?Climène : Obscénité, Madame.Élise : Ah ! mon Dieu ! obscénité.

Je ne sais ce que ce mot veut dire : mais je le trouve le plus joli du monde.. »

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