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Molière: Scènes 3 à 5 - ACTE V - L'école des femmes

Publié le 19/06/2011

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L'« école « des femmes et des hommes est bien évidemment l'amour : c'est la leçon que l'on peut dégager de la lecture de la lettre d'Agnès (Acte Ill, scène 4). Retenue captive par les préjugés et les « principes « d'Arnolphe, Agnès s'en libère à l'école de l'amour. L'amour transforme ; l'amour surtout libère. L'École des femmes (comme L'École des maris) est un appel à la liberté. Est bon, est naturel ce qui jaillit d'un consentement libre. 

« contemple ma personne ".

On ne peut douter de la force de sa passion, vu les promesses qu'il fait, ayant commencéà céder, pour tenter Agnès et la retenir, alors qu'il sait qu'elle lui échappe (v.

1589-1597).

Il en vient à promettrequ'il sera un mari complaisant : " Tout comme tu voudras tu pourras te conduire ; / Je ne m'explique point, et cela,c'est tout dire.

" Le voilà parjure (cf.

IV, 8, v.

1308-1311), et conscient de l'être : " Jusqu'où la passion peut-ellefaire aller ! " (v.

1398).

Observer qu'Amolphe, au vers 1581, passe au tutoiement.

Il l'abandonnera au vers 1609.À partir de l'époque romantique, certains ont mis en valeur le comportement d'Arnolphe comme un modèle de passionabsolue et pathétique.

Pour ce problème, se reporter au livre de l'élève, " Jugements et critiques Effets duromantisme, Amolphe tragique, pp.

141-142 ; " L'amour dans l'École des femmes., Amolphe ou la jalousie ridiculisée,p.

156, en particulier à l'extrait de Béatrix (1839) où Balzac fait dire au dandy Maxime de Trailles : " moi je pleure àla grande scène d'Arnolphe ! " Le comique dans l'École des femmes ", et p.

168, aux extraits cités de l'article deRaymond Picard, " Molière comique ou tragique ? le cas d'Arnolphe " (Revue d'histoire littéraire de la France, n° 5-6,1972).Sans doute Arnolphe est-il réellement épris d'Agnès.

Sa passion a même finit par lui faire abdiquer tout bon sensalors qu'il sait qu'il a perdu la partie.

Signe de la force de l'amour, certes.

Mais il n'en est pas moins ridicule.

Ainsi l'aconçu Molière.

Les preuves en existent dans le langage qu'il lui prête (cf.

Écriture), ainsi que dans les témoignagesdont on dispose sur sa manière de jouer le rôle (cf.

Mise en scène).8.

Les réactions d'Arnolphe à son échec.

Aux supplications et aux promesses d'Arnolphe, à ses propositions d'uneexaltation burlesque (" Veux-tu que je me batte ? / Veux-tu que je m'arrache un côté de cheveux ? ", v.

16011602),Agnès réplique avec une simplicité terrible : " Horace avec deux mots en ferait plus que vous " (v.

1606).Arnolphe riposte par la décision d'enfermer Agnès dans un couvent (v.

1611).

Cependant il ne perd pas l'espoir de ladétacher ainsi d'Horace et de la ramener à lui : " Peut-être que son âme, étant dépaysée, / Pourra de cet amourêtre désabusée.

" (v.

1620-1621). ÉCRITURE 9.

Indices stylistiques de la tonalité donnée par Molière à la déclaration d'amour d'Arnolphe.Sans doute Arnolphe reprend-il un lieu commun sur la faiblesse des hommes à l'égard des " traîtresses ", et sansdoute se réfère-t-il aux préjugés communs contre la nature féminine.

Mais il les cite avec une densité et desprocédés de mise en valeur " ne ...

que ...

", " rien de plus " qui font rire de son excès d'humeur autant que desdéfauts des femmes et la chute de son mouvement oratoire (" pour ces animaux-là.

") donne, par la familiarité duvocabulaire, un tour nettement comique au développement.Pour prouver son amour, il se décrit au moyen de clichés du style romanesque (" ce soupir amoureux ", " ce regardmourant ").

Arnolphe imite un langage et des attitudes qui ne sont pas dans son caractère, et le souligne lui-mêmesans s'en douter en ajoutant : " contemple ma personne.

" Son imitation est involontairement comique, mais, de lapart de Molière, il y a parodie délibérée, soutenue par des mimiques outrées selon tous les témoignages sur son jeu.Plus loin il dit à haute voix ses pensées dans un style familier qui n'est pas du registre romanesque : " Je tebouchonnerai, baiserai, mangerai ".

Enfin, sur le thème galant des gages d'amour, il propose des preuves grotesquesqui confirment que le personnage est parodique : " Veux-tu que je me batte ? / Veux-tu que je m'arrache un côtéde cheveux ? ".

À propos de ces vers, voir la réaction du tragédien Talma, relatée par le comédien ConstantCoquelin (cf.

Livre de l'élève, " Jugements et critiques ", " Arnolphe tragique ? ", p.

142)MISE EN SCÈNE10.

La mise en scène de Molière est résolument comique.

Molière prête à Lysidas, pour décrire son interprétationd'Arnolphe, des expressions clairement significatives : " roulements d'yeux extravagants, [...] soupirs ridicules [...I,larmes niaises qui font rire tout le monde.. »

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