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Acte III de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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La péripétie essentielle

 

Au centre de l’acte, le retour de Thésée, bel et bien vivant ! Ce « changement de fortune », comme on disait à l’époque, est un élément constitutif du << nœud >>. C’est le véritable pivot du drame, le sommet au-delà duquel va se déployer, jusqu’au dénouement, le versant le plus tragique de la pièce. Cet événement assure définitivement l’unité d'action ou pour mieux dire l'<< unité de péril >> (Corneille). En effet Thésée, roi, époux, père, juge, devient l’obstacle, le danger communs pour Hippolyte et Phèdre, sans parler d'Aride.

 

On comprend que Racine ait retardé ce retour funeste jusqu'au troisième acte: cette introduction tardive du roi d'Athènes dans le cours de l’intrigue a permis aux autres personnages de s’engager dans la voie interdite. Comme ils ne pourront plus revenir sur leurs pas - tout choix étant impossible aux héros tragiques divisés entre deux exigences antagonistes aussi fortes l'une que l’autre le dilemme, la culpabilité, le remords vont devenir des réalités autrement plus écrasantes d’avoir été comme mises entre parenthèses, occultées quelques instants.

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« veut à nouveau mourir le héros partir) , puis un glissement à la faute, voire au crime (la persécution et la calomnie pour Phèdre, la quasi-rébellion contre le père pour Hippol yte).

Il est tout à fait remarquable que si Racine a emprunté à Euri­ pide l'idée de placer la péripétie essentielle au cœur de la pièce, il a refusé cependant de faire mourir, comme le tra­ gique grec, sa Phèdre avant l'arrivée de Thésée.

Il a ainsi retard é, étiré plutôt la consommation du malheur jusqu'au dernier acte et, si cette fois il imitait Sénèque, il a donné au calvaire de ses personnages, de Phèdre surtout, une ordon­ nance et une logique affectives d'une rigueur et d'une inten­ sité tragiques inconnues du dramaturge latin.. »

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