Acte IV de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

La montée des périls

Dans une tragédie classique la progression dramatique doit être constante, et croissant l’intérêt qu’elle suscite. Le quatrième acte, plus encore que les précédents, oriente l’action dans le sens d’une montée vers la tension suprême du dernier acte. Il faut, selon l’abbé d’Aubignac (éminent théoricien de l’époque, auteur d’une Pratique du théâtre), que les derniers actes « aient toujours quelque chose de plus que les premiers, soit par la nécessité des événements ou par la grandeur des passions, soit pour la rareté des spectacles >>.

Effectivement le combat des protagonistes se fait ici plus violent ; les jeux des dieux, les passions des hommes s’exaspèrent, dictant gestes et paroles de plus en plus funestes.

L’acte s'ouvre sur la calomnie proférée par Œnone, laquelle entraîne la condamnation d’Hippolyte et la malédiction prononcée par Thésée contre son fils, malédiction renforcée par les imprécations du roi, qui vouent le présumé coupable à la vindicte de Neptune. Un espoir luit encore lorsque Phèdre se précipite pour défaire la trame fatale en sauvant Hippolyte de la colère paternelle et divine ; mais la révélation que fait Thésée des amours du jeune homme et d'Aricie arrête net l’aveu miséricordieux sur les lèvres de la reine, qui s'abandonne sans plus de retenue à la jalousie, à ses fureurs accrues, au délire même pour finir par chasser et maudire dans un dernier sursaut << la détestable Œnone ».