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BRAND D'IBSEN - ACTE II : BRAND RESTERA DANS SA COMMUNE. Analyse de la pièce

Publié le 03/05/2011

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ibsen

 

Nous voici maintenant au bord du fjord, près de la vieille église décrépite qu'on voit sur une légère hauteur. Les fjelds rocheux dominent de tous côtés, même au fond, par delà le fjord étroit, et un orage se prépare. Le bailli, fonctionnaire qui joue à peu près le rôle d'un maire, est assis sur une pierre, au milieu d'une foule d'hommes, de femmes et d'enfants, qui attendent leur appel. Car il y a famine dans le district, et le bailli distribue des vivres et du blé. Ejnar et Agnès achèvent de donner tout ce qu'ils ont d'argent et de provisions, et Brand arrive sur le coteau sans être remarqué. C'est exactement la scène décrite dans le dernier chant inachevé du « Brand épique «. On y entend les mêmes plaisanteries du bailli qui font rire son commis. Mais cela ne plaît pas à son patron :

De quoi ris-tu ? LE COMMIS. C'est que monsieur le bailli est amusant. LE BAILLI. Tais-toi. La réunion n'a rien de drôle, mais pour ne pas pleurer, on blague.

ibsen

« Hé,...

en voici un qui est bien digne de prendre part à l'oeuvre de salut !BRAND.Viens donc !EJNAR.Moi !AGNÈS.Va ! Je t'ai donné !Haut monte ma vue qui rampait.EJNAR.Avant notre rencontre, je me serais offert, et j'aurais avec lui dirigé...AGNÈS (frémissante).

Et maintenant...

?EJNAR.Ma vie est jeune et chère ;...Je ne peux pas !AGNÈS (recule).Qu'as-tu dit là !EJNAR.Je n'ose pas !AGNÈS (criant).Oh ! désormais,Les trombes d'eau de la tempêtefont entre nous un océan !(à Brand).Je monte en barque, moi !BRAND.Bien ; viens ! Cette Agnès, évidemment, est une exaltée.

Elle l'était avec Ejnar, quand il ne leur fallait rien de moins à tous deux,que d'être sacrés par les amis « enfants prédestinés de la joie ».

Mais l'ivresse légère qu'elle a éprouvée près de luine tient pas devant l'enthousiasme profond que lui cause la grandeur de Brand.

Déjà, elle avait senti, avec unesorte d'inquiétude, « comme il grandissait en parlant ».

Devant la simplicité avec laquelle il risque sa vie, elle ne peutplus rester attachée à son fiancé que s'il se montre au niveau de l'autre, et, comme cela n'est pas, la rupture estcomplète, décisive.

Brand est l'homme qu'elle suivra.

Telle est la première conséquence de l'acte héroïque.Cependant la foule suit les mouvements de la barque.

Et les paysans-pêcheurs admirent qu'elle ne chavire pas.Comme la paroisse est pour le moment sans pasteur, quelques-uns d'entre eux concluent :Voilà le prêtre qu'il nous faut.Et ceci n'est pas encore la seconde conséquence de l'acte, mais la décision appartient à Brand, et l'on a vu par lediscours qui ameutait d'abord tout le monde contre lui qu'il n'a que mépris pour une action à exercer parmi ces gens.Le revirement d'opinion à son égard n'est d'ailleurs pas unanime, et le bailli, en rangeant ses papiers, fait cetteréflexion : C'est tout de même irrégulierD'arriver dans une cure étrangère,D'intervenir, risquer sa vie,Sans qu'il y ait force majeure...Moi aussi, je fais mon devoir,Mais sans sortir de mon district. La scène change.

On est sur un terre-plein, devant la cabane du suicidé.

Agnès est assise près de la berge.

Brandsort de la cabane où l'homme est mort rasséréné.

C'est un épisode évidemment imaginé par Ibsen à peu près enmême temps qu'il s'est décidé à transformer son poème en drame, — peut-être en même temps, à Saint-Pierre, lorsde la « grande révélation s.

Et l'épisode a rempli son office en remplaçant, de façon plus efficace, le sermon queBrand commence dans les dernières strophes du poème abandonné.

L'homme et sa famille n'ont pas d'autre lien avecle drame, et il n'en sera plus question.

C'est là un de ces passages où Ibsen a résolument négligé toutes les règlesde l'art dramatique.

Il est vrai qu'il n'envisageait pas la représentation de son drame.

Cependant, à la scène, cedéfaut, ou cette hardiesse, ne choque nullement, et je ne crois pas qu'un spectateur se soit jamais demandé, aucours des actes suivants : qu'est donc devenue cette famille ?Des paysans arrivent et trouvent Brand quand il vient de sortir : UN HOMME.Voilà, notre seconde rencontre.BRAND.Il n'a pas besoin de votre aide.L'HOMME.Lui-même est quitte et secouru,. »

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