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Acte IV, scène 2 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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racine

La colère de Thésée s'accroît lorsqu'il voit s'avancer Hip-polyte: tant de perfidie derrière «ce noble maintien » ! Et c'est un flot de reproches ou de menaces que le roi déverse sur la tête de son fils: ce « monstre » doit débarrasser au plus vite le royaume de sa présence impure; ce «traître » doit fuir, s'il ne veut pas être puni de la main même de Thésée. Au comble de la fureur, le père outragé supplie Neptune, qui lui promit un jour d'exaucer le premier de ses vœux, de le venger en étouffant dans le sang les désirs criminels du fils indigne.

 

Pétrifié, l'accusé ne trouve pas les mots pourse défendre, ou plutôt il ne dira rien, par respect pour son père, même quand celui-ci brandit l'épée accusatrice. Le prince ne veut mettre en avant que sa vie passée, toute de vertu, d'innocence et d'austérité, d'« inflexible rigueur» aussi devant les faiblesses et les forfaits des hommes.

 

Mais Thésée perce à jour maintenant les froideurs et les dédains du jeune homme : Phèdre seule avait des charmes pour ses yeux. Hippolyte proteste: il aime, il est vrai, mais «d'un chaste amour», etson unique offense envers le roi, son père, est de brûler pour... Aricie. Thésée hésite, puis

racine

« repou sse l'argum ent: c'est une ruse trop grossière.

Il ne cr oir a pas davantage les serments de son fils, qu'il banni t de sa vue en l'acca blant de cruels sarca smes.

Désespéré, résolu néanmoins à se taire, Hipp olyte s'éloigne , poursui vi par les cris pa ternels.

Querelle entre le père et le fils > (Jean­ Louis Barrault).

Premier sommet de l'acte, la grande scène, entre le père et le fùs , est l'une de celles sur lesquelles pivote l'action, puisqu'elle aboutit à la conda mnation et à l'exil d'Hippolyte.

Dans cette scène dynamique , de tension, un crescendo dramatique s' élève en deux temps ou deux paliers.

L'entrevue débute sur le mode paroxystiq ue: déclenchée par la calomnie d'Œnone, la fureur de Thésée se déchaîne (une longue tirade: v.

1044-1 076) en présence du prétendu coupable, et culmine une première fois dans la malédiction et les imprécations (v.

1073- 107 6).

Le plaidoyer d'Hippolyte (une longue tirade encore, en répliq ue: v.

1087 -1119 ) sus­ pend un moment les écla ts de la colère paternelle, plus brefs (v.

1114-1118 ) et même brisés quelques secondes (v.

1127 - 112 8) par la révélation inattendue ( > et c., v.

1123- 11 26).

Mais l'aveugle obs­ tination du père, l'indignation douloureuse du fils font remon­ ter la tension : la querelle proprement dite s'ensuit (v.

112 9- 11 56) , drama tisée par l'em ploi de la stichomythie (un vers par réplique, ou deux ou quatre), jusqu'à ce que -dernier paroxysme -Thésée chasse Hippolyte.

Ce type de scène, d'une grande intensité dramatique et pathétique, est. »

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