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Agrippa D'Aubigné - Proposition de commentaire « Je veux peindre la France... » Les Tragiques

Publié le 24/12/2011

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Introduction : L'œuvre d'Agrippa d'Aubigné (1552-1630) est inséparable de sa vie et de son époque. Au moment des faits narrés, les guerres de Religion, qui opposèrent catholiques et protestants, font rage. Les Tragiques, écrits à partir de 1577, sont un ouvrage de combat. L'auteur y blâme les rois, les princes, les juges, tous menteurs et débauchés, et qui ne conduisent la France que vers la misère, la souffrance et j'horreur. L'ouvrage, divisé en sept chapitres, est une épopée de la foi protestante; l'auteur met sa plume au service d'une sensibilité, d'une cause et d'une foi. L'extrait choisi correspond aux vers 97 à 130 du chapitre intitulé «Misères«. Il oppose dans un combat fratricide les belligérants et la mère victime, allie le réalisme de la narration à la violence du propos, laisse transparaître la présence du poète par la référence biblique, les choix narratifs et l'implication du locuteur.

Extrait des Tragiques, un long poème épique, écrit en 7 livres (comme les 7 sceaux de l'Apocalypse; chiffre de la perfection chez les Chrétiens) et en alexandrins, contant la longue lutte des Protestants, de leur oppression présente à leur victoire devant Dieu. Il est publié de manière posthume

« B) l'image de la mère nourricière A la figure des enfants combattants r épond celle de la "mère affligée» (v.

1) - Champ lexical de la m ère nourricière (allusion à l'image de la mère patrie) ; elle apparaît rarement en entier (en pied) sauf au v.21 : «cette femme éplorée» qui fait écho à « mère affligée» (v.l).

Tout est en effet concentré autour d'une partie seulement de son anatomie: le sein, synecdoque de la maternité, du lait nourricier maternel : « les tétins nourriciers» (v.4), « son sein» (v.25) ; la périphrase « le sein qui vous nourrit et qui vous a porté» (v.32) > ici, à la fois le ventre et la po itrine. > ce sein évoque bien entendu le côté protecteur et sécurisant, mais également la nourriture: le lait, évoqué de différentes façons : > le polyptote autour de «nourrir»: «nourriciers» (v.4), «nourrir» (v.8),« nourriture» (v.34) > champ lexical p ériphérique: « le lait» (v.8), «jeûné» (v.ll), périphrase « le suc de sa poitrine» (v.29).

Elle est de plus une mère attentive et aimante: «l'asile de ses bras» (v.28); «amour maternelle» (v.25) ; « elle veut le sauver» (v.28). - Tout signale la volont é de l'auteur de procéder à une démonstration: il cherche à montrer au lecteur la naissance des guerres de religion, des premières querelles au combat fratricide final.

On assiste en effet à une amplification progressive de la violence tout au long de cet extrait, à travers la croissance de la violence des 2 enfants et, parallèlement, à travers la dég radation de l'état de la mère.

- la m ère est souvent en position de victime; elle a une attitude passive: ce sont des participes passés utilisés pour l'évoquer: «affligée », «chargée»; elle a une posture de spectatrice «elle voit» (v.23) + l'expression «un combat dont le champ est la mère» : elle est ici assimilée par métaphore à un champ de bataille ! - dégradation progressive de son état : on passe de l'image du lait nourricier et du giron protecteur( cf.

le pluriel «des tétins nourriciers », v.4) à l'image du «sang» nourricier: marqué par la négation restrictive « ne...que ».

La dégradation se lit tout au long. »

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