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ALBERT CAMUS (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 15/05/2016

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camus

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

journal Combat devenu quotidien, pour lequel il couvre notamment le procès du maréchal Pétain. Il se fixe l'objectif d'assainir la presse qu'il critique en fustigeant la « futilité des informateurs ». Par son exigence morale et politique, Combat devient une référence dans la presse de la guerre et de l'après-guerre.

 

Confronté aux exactions commises

 

au nom de l'épuration, il juge nécessaire la justice rendue aux martyrs de la Résistance, à la condition que celle-ci soit limitée dans le temps. Il polémique à cette occasion avec François Mauriac, opposé aux excès de l'épuration.

 

Camus participe aux grands débats de l’après-guerre : la position à adopter vis-à-vis du parti communiste, le danger de la bombe atomique, les révoltes coloniales, la peine de mort...

 

La publication en 1947 de son roman la Peste inaugure le cycle de la révolte

 

- complémentaire de celui de l'absurde. Au sein de ce cycle prendront aussi place l'État de siège (1948), adaptation dramatique de la Peste, les Justes (1949), drame historique sur le thème de la responsabilité individuelle et de

 

la révolte et des sacrifices qu'elle impose

 

- un homme peut-il en tuer un autre pour le bien de l'humanité ? - et surtout l'essai l'Homme révolté (1951).

Élève appliqué, encouragé par son instituteur, Louis Germain, il bénéficie d’une bourse qui lui permet de poursuivre ses études au lycée, puis à l'université d'Alger, où il obtient un diplôme d'études supérieures en philosophie. À son grand dam, l'administration lui interdit de présenter l'agrégation

 

à cause de sa tuberculose.

 

Renonçant à une carrière de philosophe-fonctionnaire, Camus exerce de multiples activités intellectuelles, notamment dans le milieu du théâtre. Avec des troupes qu'il fonde et dirige, au Théâtre

 

du Travail, puis au Théâtre de l'Équipe, il adapte et joue les œuvres du répertoire classique et contemporain qu'il veut mettre à la portée du public défavorisé.

 

Camus adhère au Parti communiste français en 1935 et

 

le quitte deux ans plus tard en raison de divergences sur la question de l'indépendance de l’Algérie. Ce sera sa seule expérience de militant au sein d’une formation politique.

 

En 1937, Camus, qui a commencé à écrire très jeune - ses premiers textes ont paru dans la revue Sud en 1932 - publie sa première œuvre, /'Envers et /'Endroit (1937), un recueil de cinq essais littéraires

camus

« • Il pousse ainsi jusq u'à l'absurde la négatio n de sa propre mort, prétenda n t faire de celle-ci un « suicide supérieu r ».

Pour Camus, cet homme qui défie le divin est un homme révolté, le seul, « à sa connaissance, à avoi r tourné en dérision le pouvoir lui-même ».

L'ESSENCE DE LA RÉVOLTE • Camus évolue peu à peu, comprenant qu'il ne peu t s'en tenir à la prise de conscience de l'abs u rdité de la condition humai n e.

Tirant les enseignements de la situation de la France occupée, il réfu te la coupable indifférence des nihilistes et des stoïques.

La nécessité de l'actio n , en vue de changer sa condition, est une exigence impé rieuse de l'h omm e.

• À la Libérat ion, il devient au côté de Pascal Pia le rédadeur en chef du LA PESTE • La Peste, publi ée e n 1947 , vaut à C amus son premier grand s uccès d e librairie : il s'en vendra plus de 16 0 000 ex empl aires d an s les d eu x premières années d e sa p arution.

C e succès est renfor cé par l'attribut ion du prix des Critiques, vér itoble c o nsécration qui fait de Camu s un écrivain en vue.

• La P este s e pré sente comm e une chronique en cinq parties , ou une tragédi e e n cinq actes.

l'action se situe e n avril 1940 à Oran, une ville « fe rmée » qui «tourn e le dos à la m er », où des rats porteur s de la peste sont découverts.

Dès la mort des premiè res victimes, les habit ants sont plac és e n quarantain e.

Confr ontés à leur sort, ils présentent différent es form es de réactio n : pani que, indiff érence, mysticisme ou résig nation .

Le docteur Rieu x - hé ros tragique , ayant perdu à la f ois l'amour e t l'amiti é - d é cide de r ésister, b i entôt re jo i nt p ar d 'autres volontair es.

Son petit group e s'organis e alors pour soula ger les souffr ances e t combattre le fléau.

Rieu x e n tirera la leçon que seule la force des homm es peut va incre une maladie comme la pest e.

Sachant que le viru s pe ut réapparaître , il appell e à la vigilance.

• La P este propo se une mora le fondée sur l' être et sur l'action .

La maladie est le symbol e du m al sous toute s ses formes - symbole transparent du nazisme et, plus généralem ent, du totalitari sme -, mais elle agit aussi comme un r évélateur qui met l'homm e face à lui-même , l'incitant au renoncement ou à la r évolte.

journal Combat devenu quot idien, pour lequel il couv r e n otamme nt le procès d u maréchal Pétain .

Il se fixe l'objectif d'assainir la p resse qu'il critique en fustigeant la «futilité des informateurs ».

P a r son exigence mora le et politique, Combat devient u ne référence dans la presse de la g uerre et de l'après-guerre.

• Confronté a ux exactions commises au nom de l'épuration, il juge nécessaire la j ustice rendue aux martyrs de la Résista nce, à la condition que celle-c i soit limitée dans le temps.

Il polémique à cette occasion avec Franço is Mauriac, opposé aux excès de l'épuration .

• Camus participe aux grands débats de l'aprés-g uerre :la posi tion à adopter vis-à-vis du parti communiste , le danger de la bombe atomique, les révoltes col o niales, la peine de mort ...

• La pub licatio n en 1947 de son roman la Peste inaugure le cycle de la révolte -comp lémentai r e de celui de l'absurde.

Au sein de ce cycle prendront aussi place l'État de siège ( 1948), adaptation dramatique de la Peste, les Justes (1949), drame historique s u r le thème de la responsabi lité individuelle et de la révo lte et des sacrifices qu'elle impose -un homme peut-il en tuer un autre pour le bien de l' humanité ? -et surtout l'essai l'Homme révolté (1951) .

DOUTES ET DÉSILLUSIONS • A la suite de l'accueil mitigé réservé à ses dernières pièces, l'État de siège e t les Justes , et des critiques susc itées par l'Homme révolté, Camus se met en retrait de la scène intellectuelle .

• E n 1950, il regroupe ses articles, textes et préfaces dans le recueil A duel/es/ .

Un deux ième recuei l, Aduel/es 1/, suivra en 1953 .

L'HOMME RÉVOLrt • Ca mus développ e dans son essa i J'Hamm e révolté (1951 ) la réflexion sur le thè m e de la révolte entam ée dans la P este.

Il s'agit de s on œ uvre la plus ambit ieuse, la plus « philosop hiqu e ».

• Dédi é à Jun CrHi@r.

son ancien profes seur d e philoso phie, l'essa i constitu e c< une r éflexion d e l'ép oque sur elle­ m êm e», marqu ée par la situation politique qu'engendre la guerr e froide.

• Camus examin e la révo lte, seule r épon se humain e à ses yeu x face à l'absurde , en r eprenant s e s interro gation s favorit es : pourqu o i v ivre ? quels sen s donn e r à une vie de dé nuem e nt ? le s u icide est-i l défendabl e ? • Il étud ie les diverses formes d e révolte - méta physique, polit ique, artistiqu e ...

- qui s'offrent à l'homme pour aussitô t en soulig ne r l es pervers i o ns et les impa sses.

la révolte naît sponta n ém e nt dès que quelque chose d'huma in e st nié ou opprim é ; elle s'é lève ain si contre la tyrannie et la s ervitude .

• Parce que la révolte n 'est pas un princ ip e abst rait, mais l'action • E n 1952, il démissionne de son poste de conseiller à l 'Unesco pour protester contre l'apathie de cette organisation qui va admettre l'Espagne franquiste en son sein.

• Il renoue avec l e journalisme, pub liant notamment dans des revues syndicalistes révolutionnaires des textes qui défe ndent des thèses anarc histes contre l'idéologie marxiste -léniniste .

• Continuant à cultiver son goût pour le théâtre, il adapte des pièces d'auteurs étra ngers : Dostoïevsk i, Calder6n, Buuati , Faulkner .

• En 1954, Camus publie Été, un recueil d'essais dans la lignée de Noces mêlant méditations, récits et description .

Le recueil insiste sur « les vertus conquérantes de l'esprit humain » et témoigne à la fois de la fidélité de Camus à ses idées et de l'évolution continuelle de celles-ci .

• lorsque la gue"e d' indépendance ..------ .....

éclate en Algérie en novembre 1954 , Camus n'en perçoit pas toute la portée, n'y voyant lfii!!!'.Jiœ!!l qu'un l.l~-- ·IC~Il mouvement sans lendemain .

Il estime que le conflit n écessairem e nt limitée d 'un individu , elle représen te, pour Camus, la seul e « val eur m éd iatric e » g râce à laqu elle l 'ab surde peut être provisoire m e nt dépassé.

• S 'app uyant sur ses expérie nces personnell es, il se m ontr e très inqui e t face a u x dérives du mond e e t au x r isques de guerre.

li s'en prend notamm ent au c ommun ism e s ta linien d o nt les effets historiqu es sont e n contradictio n flagra nte avec les principes.

E t il n 'é pa rg n e p as non plus les intellectuels, qu'il juge en p a rtie resp o nsables de la situatio n du m on de.

• la pa rution de l'Homm e révolté d éclenche une longue et violente contro verse qui a gite le s m i lieux i ntellectuels de gauch e, à c o mm encer p ar les surréa listes e t les commun istes, qui reproch ent à C amus d'adopter un conformism e « bour geois».

·l'ess ai est n ota mm ent à l'or igine de la rupture d éfinitiv e, un an après sa parution, entre C amus et Sartre , a lo rs d ir e cte ur de la revu e les Temps m ode rnes.

Il souligne clair ement les diver gences entre la p ensée du premier et l'existe ntialism e du second.

C amus pose le problè m e existentiel de l'homme tout en r éfutant la philo soph ie sartrienne d e l'existen tialisme.

l a rupt ure affecte C amus, déçu et blessé, tandi s que sa santé s e d égrade.

n'a pas de réel fondeme nt national et q u e l'anticolo nialisme du FLN est alimenté par des intérêts extérieu rs.

• Il demeure un militan t de la paix -en Algérie et ailleurs-, tan t à t ravers son action politique que par ses écrits -Appel pour la trêve civile en Algérie, demande de retrait des troupes soviét iq ues de Hongrie, dén o nci ation de la répression antiouvrière à Poznan , en Pologne .

• Cependa nt, la crise morale que Camus traverse trouve bientôt son expression littéraire avec la publication en 1956 de la Chute .

Ce récit qui marque u n renouve lleme nt de sa man ière ressemble à une remise en cause : à Amsterdam , loin du ciel méditerranéen, un ancien avocat confesse sa mauvaise conscie nce et sa culpabilité en un mono logue qui mêle ironie et réalisme .

Camus se regarde dans un miroir qu'il tend dans le même geste au monde entier.

Simone de Beauvoir voit clair dans cette " confession calculée », affirman t : « Camus réalisait son vieux projet : combler la distance entre sa réalité et sa figure.

» • En 1957 paraît l'Exil et Je Royaume , un recueil de six nouvelles dans lesque lles Camus exprime plus de doutes que de certitudes .

L'ouvrage ne traite qu'un seul thème, celui de l'exil , traité de six façons différentes , depuis le monologue intérieur jusqu'au réci t réaliste .

li s'agit de l'exil mental, i n térieur- dont l'Étranger donnait déjà l'expression littérai re-, mais a ussi de réconci liation .

de l' e xi l géo­ graphique , alors que les dévelop ­ pements de la guerre d 'Algérie semblent interdire tout espoir • l'exil , c 'est aussi le silence dans leque l Camus va s'en fe rmer à propos de cette guerre sur laquelle il n'a pas d e prise.

Les intellectuels de gauche lui reproche nt.

compte tenu de ses engagments passés , de n e pas entrer « en résistance » aux côtés des insurgés algériens.

Il ne veut et ne peut choisir un camp au détriment de l'autre , chacun des deux étan t à la fois celui de la justice et de la terreur .« J'ai toujours condamné la terreur , dira-t -il.

Je dois condamner aussi un terrorisme [du FLN] qui s'exerce aveuglément dans les rues d 'Alger par exemple, et qui peut un jour frapper ma mère ou ma famille .

Je crois à la j ustice, mais je défendrai ma mère avant la justice .

» • Poursuiva nt néanmoi n s son action militan te, il publie en juin 1957 son essai Réflexions sur la peine capitale dans lequel il réfute l'exem plarité de la p eine de mort , en démo ntre les limites, et exprime sa méfiance vis-à-vis d'une justice qu'il estime faillible.

rÉPREUVE DE LA CONSÉCRATION • Comme Jonas, le peintre d'une des nouve lles de l'Exil et le Royaume , qui vit enfermé dans une cage pour échapper aux visiteurs, Cam us se sent p risonnier de son public, que celui-ci l'admire ou le contest e .

• Cette céléb rité q u i lu i pèse va atteindre son sommet en 1957 avec l'attr ib ut ion d u prix Nobel de littérature qui lui est décerné pour cc avoir mis en lumière les prob lèmes se posa nt de nos jours à la conscience des hommes » et pour • son engagement moral authentique ».

Camus envisage de le refuse r , regretta nt q ue le j ury de Stockholm n 'ait pas récompensé André Malraux .

Lui se trouve encore « un peu jeune » : à quara nte-trois ans, il est en effet le plus j e une écriva in distingué par le prix Nobel de littérature.

Dans son d iscours de réception, qu'il dédie à son instituteur , il expose ses idées sur le rôle de l'écrivain et plus généra lement de l'artiste dans sa confrontation avec la réalité socia le : l'art« se f o rge dans cet aller-retour perpétue l de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de l a communauté à laquelle il ne peut s'arracher» , dit-il.

• Les obligations engendrées par cette consécratio n interna tiona l e augmentent encore sa fatigue.

S'y ajoute l'angoisse de la stérilité littéraire , dont il fait part à ses proches .

Il a le sentimen t de n'avoir pas é labo ré une vraie sagesse, mais simplement développé une mauvaise conscience .

• Il met en chantier un nouveau roman, Je Premier Homme , une fresque des quartiers pauvres d'Alger dans les années 1920 , qui aurait inauguré un cycle de l'amour .

Toutefois, celui-ci avance d e manière inégale et restera inachevé .

• En 1958 , il achète une maison à lourmarin, dans le Luberon, où il espère retrouver la créativité.

• Il pub lie Aduel/es Ill (1958), une somme de chronique s a lgériennes écrites depuis 1939 q u i retrace l'effort accompli en faveur de l'éga lité et de la justice entre les communautés de sa terre nata le .

• A la fin de 1959, on lui propose la direction du théâtre Hébertot à Paris.

Il doit donner sa réponse à son retour dans la capitale, au début de l'année .

L e 4 janvier 1960 , i l rentre à Paris en voiture; son éditeur , Michel Gallimard, est au vola nt.

Près de Montereau, dans l'Yonne, le véhicule quitte la route et percute un arbre : Camus et Gallimard sont tués.

• Esprit libre , rebe lle à tous les endoctri nements , Albert Camus a repoussé les idéologie s et les tyrannies doctrinales.

Rattra pé pa r l 'absurde, il laisse un œuvre don t le moindr e des apports est d 'aider l'homme à démasquer les mythes qui t r avestissent la réalité.. »

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