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Analyse de Noireclaire

Publié le 30/12/2021

Extrait du document

Noireclaire :

-Né en 1951 au Creusot, Christian Bobin, qui a fait des études de philosophie, a toujours souhaité rester silencieux quant à sa « biographie » : « Il n'y a rien à dire de Christian Bobin, sinon qu'il écrit. Parce que c'est inutile – comme l'amour, comme le jeu, comme l'enfance. Parce que rien n'est utile – comme l'amour, comme le jeu, comme l'enfance. C'est une histoire qui a commencé en 1951 et qui se terminera on ne sait quand. »

-Dans Noireclaire, l’utilisation du présent est encore plus marquée, bien qu’on y retrouve encore quelques verbes conjugués à l’imparfait. Malgré la plus grande distance temporelle entre le moment de la perte et celui de l’écriture, les événements relatés paraissent toujours aussi actuels : « Assistant à ton propre enterrement, tu te tiens debout à côté de ton cercueil, une main appuyée au bois de chêne clair » (2015 : 31). Trois époques cohabitent dans cette phrase, comme si elles n’appartenaient qu’à un seul temps : l’époque où Ghislaine était vivante, celle où est survenue la perte et celle de la rédaction. Cette dernière ouvre à son tour un quatrième temps, celui de la lecture, où Ghislaine demeurera évoquée dans l’infini défilement des temps présents. Chez Bobin, la dominance de l’utilisation du présent semble donc être une caractéristique formelle permettant de sublimer le passage du temps dans une forme d’éternité, celle du présent du texte.

-Le langage poétique de Bobin nous conduit au seuil d’une cloison où l’on frôle, dans un frisson de joie, les sourires qui sont demeurés hors du temps. Il ne vise pas un travail de deuil ni de mémoire, mais un travail de résurrection, accompli dans le présent de l’écriture et réactivé dans celui de la lecture. (L’écriture serait une façon d’entailler cette cloison pour apercevoir les choses invisibles ou éternelles qui se trouvent de l’autre côté. Elle permettrait d’effleurer des réalités imputrescibles : la beauté, l’amour, la joie.)

« les failles de la mémoire ont réduit au silence avec le temps.

Il empêche l’oubli d’abîmer entièrement la parole là où échouent le récit et le travail de mémoire.

L’écriture de Bobin est le lieu d’une parole silencieuse.

Elle est un lieu d’écoute plutôt que de parole.

Dans ce silence, le poète entend résonner la présence de ce qui est absent. -"la Poésie n'est pas un genre littéraire, car elle est la plus haute vie, voire peut -être la seule".. »

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