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Analyse du livre pierre et jean de maupâssant

Publié le 05/11/2013

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Fiche Cours Nº : 91015 FRANÇAIS Toutes séries LE TALENT C'EST D'AVOIR ENVIE Etude d'oeuvre : Pierre et Jean de Maupassant (1888) Plan de la fiche : 1. Pierre et Jean ou l'Expression de la contradiction 2. La dualité dans Pierre et Jean 3. Le cadre spatio-temporel Pierre et Jean ou l'Expression de la contradiction L'importance du titre rappelle que le récit évolue en fonction des deux personnages éponymes. Pierre, l'aîné des deux frères est âgé de trente ans, il apparaît comme celui qui est le plus proche de la figure de la mère et Jean, l'hériter, n'a que 25 ans et subit son sort sans le moindre souci. Dès le début du récit, les deux frères sont présentés de façon identique. Ils apparaissent égaux dans leurs mimiques. Leur réaction au manque de courtoisie de leur père face à Mme Rosémilly est la même. Ils ont des goûts en commun notamment concernant la femme qu'ils convoitent, Mme Rosémilly, et l'appartement qu'ils désirent acquérir. Malgré de nombreuses similitudes, certaines oppositions dans leur portrait et leurs comportements soulignent leur caractère antithétique. Leur description physique est le premier élément qui creuse un écart considérable entre les deux personnages. Pierre est brun tandis que son frère blond. L'auteur souligne aussi leurs différences par leur allure ; Pierre porte des favoris et Jean le plus jeune une barbe, ce qui apparaît comme deux traits significatifs de leur personnalité. Leurs différences ne se limitent pas à leur physique, leur psychologie aussi diffère. Pierre est un être nerveux, anxieux facilement irritable, il a un comportement agité qui s'oppose au calme de Jean. L'un est rancunier, l'autre fait preuve d'une douceur et d'une tolérance appréciées de tous. De plus leur comportement dans la société met en avant certains écarts qui insistent davantage sur la singularité de chacun. Ils s'opposent aussi dans leur choix d'études qui leur permettent de vivre deux horizons totalement opposés ; ainsi la profession choisie par Pierre le mène loin de ses proches. Dès l'annonce de l'héritage, cette différence s'accentue. Là, les rôles attribués à chacun des deux frères s'inversent véritablement. Pierre, au début du roman apparaît le plus proche de Mme Roland mais il est vite exclu du cercle familial tel un étranger, un orphelin sans d'autre refuge que sa conscience, comme s'il était réduit au stade de source de mal-être, provocateur des crises de sa mère. Et c'est Jean qui progressivement prendra sa place auprès de Mme Roland. Il connaîtra une protection filiale inversée. Paradoxalement, Pierre, le médecin, porte sur lui les marques attribuées aux hommes de lois, ses favoris qu'il « porte comme un magistrat » et le regard inquisiteur qu'il pose sur sa génitrice sont propres aux caractéristiques des enquêteurs. Il veut connaître la vérité sur les origines de cet héritage soudain et agit en conséquence. Il devient obsédé à l'idée de connaître la vérité et entreprend une sorte d'enquête minutieuse dans le but de remonter à la source du problème et d'en connaître la cause exacte. Jean, quant à lui, se montre paradoxalement à la hauteur d'un médecin rempli d'attention pour sa mère qui adopte, à ses côtés, le rôle de la patiente. On peut voir dans ces deux figures antithétiques une certaine ambiguïté s'apparentant à un manichéisme implicite. Leurs différences physiques, morales et psychologiques, dès l'annonce de l'héritage, créent un sentiment de compassion chez le lecteur qui portera toute son attention sur celui qui lui semble être le meilleur. En effet, même le titre, après lecture du roman, devient l'expression de la contradiction. Pierre et Jean, deux noms que rien ne semble opposer, deux noms reliés par la conjonction « et » de sorte à mettre en évidence le lien fraternel qui lie les deux personnages, tels deux jumeaux. Mais le prénom « Jean » inscrit en deuxième position est celui qui attirera le plus l'attention du lecteur à mesure que la narration progresse et bénéficiera ainsi de toute sa sympathie. Pierre et Jean, aussi différents soient-ils, parviennent à créer un sentiment renvoyant à la notion de bien et de mal. Qui est ...

« FRANÇAIS Toutes séries Nº : 91015 Fiche Cours LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE 2 En partenariat avec : © Tous droits réservés Studyrama 2010 Fiche téléchargée sur www.studyrama.com La dualité dans Pierre et Jean Avant de s’attarder sur thème du double dans Pierre et Jean, il convient de s’intéresser un instant sur une notion qui prend place dans tout le roman : le chiffre deux ou toutes les occurrences qui concourent à l’évoquer sont assez représentatives de l’omniprésence d’une certaine dualité dans le roman. Les marques du double La présence du chiffre deux apparaît dès le titre de l’œuvre mettant en avant deux éléments reliés par la conjonction « et ».

Le roman est bâti ainsi pareil à un diptyque dont chaque détail est significatif, a presque toujours son équivalent et n’est que très rarement présenté dans son individualité. Tout d’abord les personnages principaux du récit sont présentés en couple ; Pierre et Jean ; M.

et Mme Roland.

Après la nouvelle de l’héritage Pierre et Jean seront séparés au profit de Mme Rosémilly qui prendra place auprès de Jean.

Pierre et Jean, les « deux frères », « les deux fils », sont présentés en couple sans être nommés et apparaissent dans un premier temps à travers l’expression « deux fils » pour épouser dans un second temps une identité qui permettra de les distinguer précisément, et ce à la différence des autres personnages nommés par leur nom dès leur apparition. A ce premier couple masculin correspond un couple de femmes représenté par Mme Roland et Mme Rosémilly, toutes deux très souvent désignée ensemble, par le chiffre deux ou par la liaison de leurs deux noms. Cette notion de double ne va pas seulement servir la présentation des personnages, elle est l’occasion de planter le décor et d’aider à la progression du récit. Le roman s’ouvre un mardi, deuxième jour de la semaine pour se refermer deux mois plus tard.

Mme Rosémilly est veuve depuis deux ans et habite un appartement situé au deuxième étage d’un immeuble.

La demeure des Roland est sur deux étages et l’appartement que convoitent les deux frères et que possèdera Jean donne sur deux rues et a deux salons. Une omniprésence, une répétition, au service de la structure du roman. Cette notion de double atteint son paroxysme lors de la description du salon de Mme Rosémilly.

Cette scène est un exemple de mise en abyme qui mérite un intérêt particulier. Rappelons que la mise en abyme est une scène qui raconte de manière différente la même histoire que le récit. Le salon de Mme Rosémilly fait l’objet d’une description précise à l’occasion de la venue de Mme Roland afin de demander la main de Mme Rosémilly pour Jean.

Cependant, le regard de l’auteur s’arrête avec insistance sur les quatre gravures disposées deux par deux. Les quatre gravures correspondent à deux scènes où deux femmes vivent deux situations analogues. La première scène représente tout d’abord une femme qui regarde s’éloigner la barque avec « son homme » à son bord, pour ensuite montrer cette même femme désespérée de voir la barque sombrer.

La deuxième scène se déroule sur l’eau où une autre femme est accoudée « sur le bordage d’un grand paquebot », on la retrouve ensuite évanouie après la lecture d’une lettre. Ces deux femmes, dont les destins basculent dans un décor marin, renvoient directement aux acteurs du récit.

Maupassant observe deux scènes réalistes et rend compte de deux situations similaires pour ensuite diriger son regard vers Mme Roland et Mme Rosémilly, tandis qu’elles s’assoient, mobiles à la différence des deux autres et transpose ainsi l’histoire des quatre gravures sur celle de ses personnages.

On repère ainsi de nombreuses analogies. Les femmes présentes dans les gravures reflètent des caractéristiques propres à Mme Roland et à Mme Rosémilly.

La première est « femme de pêcheur » or la pêche est la principale passion de M.

Roland ; son « homme » meurt en mer comme le mari de Mme Rosémilly.

La seconde femme est blonde comme Mme Rosémilly, ses yeux mouillés de larmes pourraient être ceux de Mme Roland ; elle est d’une classe supérieure à la première, or Mme Rosémilly, veuve d’un capitaine est d’une classe supérieure à Mme Roland, femme de pêcheur. Les manifestations du double Le double est le reflet, la ressemblance quasi parfaite d’un être.

Ici ses manifestations ne sont pas toujours d’une évidence certaine.

Il va, dans Pierre et Jean , se définir essentiellement à travers le personnage de Pierre qui, dès l’annonce de l’héritage de Jean, est confronté non seulement à un malaise au sein de la famille, mais à une partie de lui-même qui éveille en lui un trouble qui se manifeste par un désarroi et débouche sur un examen de conscience. Cette remise en question qui s’opère indépendamment de sa volonté est à l’origine de la naissance de cet autre qui est en lui et ne lui correspond pas. Sa perception de la réalité va progressivement se brouiller et a pour résultat de percevoir ceux qui l’entourent comme des étrangers.

Son quotidien prend des airs étranges.

Le regard qu’il porte sur ses parents est interrogateur, étonné.

Il est curieux de découvrir chez ses proches des détails passés inaperçus jusqu’alors. Il assiste progressivement à l’anéantissement de tous les membres de sa famille.

Pierre se détache de son quotidien, s’isole et connaît les affres de cette solitude.

A l’écart de sa famille, il provoque aussi une distance d’avec le monde qui l’entoure. Au départ, c’est Pierre qui porte un regard étranger sur les siens pour finir par devenir lui-même étranger aux yeux des autres.

De plus, non seulement Pierre acquiert un statut d’étranger, mais il devient un autre, peut-être le double qui sommeillait en lui.. »

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