Devoir de Philosophie

Analyse linéaire La princesse de Clèves – Première partie - Scène de bal

Publié le 15/08/2023

Extrait du document

« Analyse linéaire La princesse de Clèves – Première partie Scène de bal « Si vous jugez sur les apparences, vous serez souvent trompée : ce qui paraît n'est presque jamais la vérité.

».

Cet extrait de La Princesse de Clèves, aboutissement de l’œuvre de Mme. De Lafayette publié en 1678, résume l’histoire de cette œuvre.

En effet, au cours des siècles, celle-ci fut comprise dans le désordre comme un roman historique, d’analyse, psychologique, d’amour, etc. Cette multiplicité de facette s’illustre notamment dans la scène du bal.

Cette scène, située dans la première partie (sur les quatre que compte l’œuvre), décrit la rencontre entre Mme. De Clèves, jeune femme de 16 ans récemment arrivé à la cour de France et marié au prince de Clèves, et le duc de Nemours, personnage majeur de la cour, prétendant de la reine d’Angleterre. En quoi cette scène constitue-t-elle une mise en abyme ? Nous verrons l’évolution de la narration de ce roman dans le roman, dans un premier temps au travers du point de vue de Mme.

De Clèves, et dans un second au travers de celui des autres personnages. I. La Princesse de Clèves (de « Elle passa tout le jour » à « un grand étonnement) A l’instar d’un roman, suivant le schéma narratif, cet extrait débute avec une situation initiale. En effet, la première phrase de l’extrait permet de replacer et recontextualiser l’action, au travers de compléments circonstanciels de temps « tout le jour », de lieu « Chez elle » et de but « pour se trouver ».

Cette première phrase permet également d’éveiller l’attention du lecteur, du fait de l’importance conféré aux festivités.

Ainsi, celles-ci se voit évoquer au sein d’une proposition infinitive complément circonstanciel de but, dont l’importance est soulignée par le biais de la structure de la phrase tout d’abord, ce complément circonstanciel étant séparé du reste de la phrase par la ponctuation et l’égalant par ailleurs en taille, et sa complexité ensuite, cette proposition infinitive comprenant elle-même des compléments circonstanciels de temps « le soir » (ce dernier formant par ailleurs un oxymore, une rupture, avec son homologue de la première partie de la phrase « le jour ») , et de lieu « au bal et au festin », à leur tour combiné à des expansions du nom (composé d’un adjectif « royal » et d’une proposition subordonnée relative « qui se faisaient au Louvre », précisant une nouvelle dimension spatiale). Dans le roman, après la situation initiale, vient l’élément perturbateur.

Et ainsi fut-il dans la seconde phrase de cet extrait.

En effet, cette dernière, séparée en deux parties par la ponctuation – usage d’un point-virgule – semble représenter deux évènements successifs.

Le premier correspond à l’arrivée du personnage éponyme du roman, arrivée marquée par une proposition subordonnée conjonctive circonstanciel de temps « Lorsqu’elle arriva ».

Cette marque est réhaussée par le verbe de la proposition principale « admira », dont le pronom indéfini sujet « on » permet de laisser à l’appréciation du lecteur l’étendu du public concerné, tandis que le complément d’objet directe « sa beauté et sa parure » constitue autant une louange de sa personne que du résultat de ses efforts, justifiant le temps consacré.

Madame de Clèves semble donc représenter ici le centre de l’attention.

Le rythme rapide instauré par les courtes propositions évoquées précédemment se poursuit au début de la phrase suivante – la succession de l’évocation de l’arrivé de Mme.

De Clèves et du début de bal semblant également suggérer un lien de cause à effet, soulignant son importance à la cour, mais Alfred RUSCHER 1D FRANÇAIS 03/01/21 également dans le roman -.

Ce rythme est cependant rompu par la proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de temps « comme elle dansait avec monsieur de Guise », introduisant par la même le deuxième élément perturbateur de ce récit dans le récit.

Cette introduction, succédant à une stimulation de la vue du lecteur, avec une scène de danse, se fait sur le plan auditif « un assez grand bruit », poursuivant le rythme initié plus tôt. De plus, c’est dans cette phrase que s’illustre l’indétermination prédominant en ce début d’extrait, renforçant la ressemblance avec un roman à part entière.

En effet, Mme.

De Clèves n’est citée qu’au travers du pronom personnel « elle », tandis que cette annonce de l’entrée remarqué d’un personnage, du fait d’une manœuvre dilatoire, inconnu, est marqué par son imprécision « il se fit un assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu'un qui entrait, et à qui on faisait place ».

Ainsi, le complément d’objet directe « assez grand bruit », n’apporte finalement peu sinon aucune information, avec la combinaison de son adverbe d’intensité avec son adjectif qualificatif et de son nom commun, à l’instar du complément circonstancielle de lieu s’en suivant ou encore de la comparaison. Pour finir, l’importance accordée à ce personnage se traduit, en sus de son introduction son entrée remarquée à des festivités royales, par les deux proposition subordonnées relatives complément de l’antécédent « quelqu’un », ces deux propositions établissant un premier parallèle entre ce personnage et Madame de Clèves, leurs actions en induisant d’autre de la part de la foule désignée par le pronom personnel indéfini « on ». Dans ces deux premières phrases sont donc mises en place le décor spatio-temporel et les personnages. A la phrase suivante, les actions de la princesse de Clèves sont une nouvelle fois utilisées pour rythmer la narration, avec une première proposition indépendante « Madame de Clèves acheva de danser », juxtaposée à une autre, proposition subordonnée conjonctive complément circonstancielle de temps complétée par une proposition subordonnée relative « pendant qu’elle cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait pour dessein de prendre », ces deux propositions conduisant au cœur de cette proposition « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait ». Cette construction est renforcée notamment par la brièveté de la première proposition, ainsi que par, dans les seconde et troisième propositions, l’emploi de l’imparfait de l’indicatif, reléguant les actions de la princesse au second plan (ainsi, la personne recherchée n’est désignée que par cet action).

Dans le même temps, un premier lien est également établi avec l’inconnu à l’entrée remarquée, par une réutilisation de la même structure quant aux sens (le visuel dans le cas de Madame de Clèves, avec le complément circonstanciel de manière « des yeux », et l’auditif dans le cas du second « le roi lui cria »), inconnu (désigné par un pronom défini référant à un pronom indéfini) dont l’introduction est ici rythmée par un chiasme « quelqu’un qu’elle avait dessin de prendre […] prendre celui qui arrivait ».

Finalement, le personnage éponyme est une nouvelle fois mise en valeur étant donné l’identité et le comportement de l’entremetteur, le roi, criant. « Elle se tourna, et vit un homme qu'elle crut d'abord ne pouvoir être que monsieur de Nemours, qui passait par−dessus quelques sièges pour arriver où l'on dansait.

».

Madame de Clèves, aux actions toujours utilisées pour marquer la progression « Elle se tourna », et sujet des deux propositions formant cette phrase n’est paradoxalement pas ici le sujet central, ce rôle lui étant ravi par l’inconnu, au sexe défini par sa nomination au travers du complément d’objet directe de la seconde proposition, principale « vit un homme », complété par deux propositions subordonnées relatives.

La première d’entre elles, par le biais de la combinaison de son verbe et de son complément circonstanciel de temps « crut d’abord », formant, en sous-entendant une erreur, une figure se rapprochant de la prétérition, alors que son complément d’objet directe, par la combinaison de la négation restrictive avec les verbes à l’infinitifs « ne pouvoir être que », renforce cette figure, sous entendant la certitude.

C’est par Alfred RUSCHER 1D FRANÇAIS 03/01/21 cette préposition qu’est introduit pour la première fois l’identité cet inconnu remarqué, « monsieur de Nemours » (identification correspondant à une première confrontation entre les deux personnages, et par la même à changement dans les domaines sensoriels concerné, l’homme étant vu, et non plus entendu), du fait de l’antécédent « homme » de la proposition subordonnée relative, commun à la proposition suivante du même type, liant cet homme aux phrases précédentes par son complément circonstanciel de but « pour arriver », ainsi que par sa proposition subordonnée conjonctive circonstancielle de lieu « où l’on dansait ».

La détermination (refus d’être arrêté par un quelconque obstacle) et l’importance (comportement particulier en présence de la royauté, et supériorité sur les membres de la noblesse occupant ces sièges ou tentant eux-aussi d’atteindre la piste de danse) de ce personnage se traduisent par le complément circonstanciel de manière « par-dessus quelques sièges ». L’élément perturbateur est donc introduit, en la personne de monsieur de Nemours, un noble de la cour. Après l’élément perturbateur vient dans le schéma narratif le développement, et ainsi en estil dans ce récit.

Ce changement est matérialisé au travers d’un autre, monsieur de Nemours débutant cette fois-ci.

«.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles