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Analyse strophe par strophe du poème "La Chanson du mal aimé", Guillaume Appollinaire

Publié le 07/11/2012

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ANALYSE DE POEME LA CHANSON DU MAL AIME GUILLAUME APPOLLINAIRE À Paul Léautaud Et je chantais cette romance En 1903 sans savoir Que mon amour à la semblance Du beau Phénix s'il meurt un soir Le matin voit sa renaissance. 1 Un soir de demi-brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre Et le regard qu'il me jeta Me fit baisser les yeux de honte 2 Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflotait mains dans les poches Nous semblions entre les maisons Onde ouverte de la mer Rouge Lui les Hébreux moi Pharaon 3 Que tombent ces vagues de briques Si tu ne fus pas bien aimée Je suis le souverain d'Égypte Sa soeur-épouse son armée Si tu n'es pas l'amour unique 4 Au tournant d'une rue brûlant De tous les feux de ses façades Plaies du brouillard sanguinolent Où se lamentaient les façades Une femme lui ressemblant 5 C'était son regard d'inhumaine La cicatrice à son cou nu Sortit saoule d'une taverne Au moment où je reconnus La fausseté de l'amour même 6 Lorsqu'il fut de retour enfin Dans sa patrie le sage Ulysse Son vieux chien de lui se souvint Près d'un tapis de haute lisse Sa femme attendait qu'il revînt 7 L'époux royal de Sacontale Las de vaincre se réjouit Quand il la retrouva plus pâle D'attente et d'amour yeux pâlis Caressant sa gazelle mâle 8 J'ai pensé à ces rois heureux Lorsque le faux amour et celle Dont je suis encore amoureux Heurtant leurs ombres infidèles Me rendirent si malheureux 9 Regrets sur quoi l'enfer se fonde Qu'un ciel d'oubli s'ouvre à mes voeux Pour son baiser les rois du monde Seraient morts les pauvres fameux Pour elle eussent vendu leur ombre 10 J'ai hiverné dans mon passé Revienne le soleil de Pâques Pour chauffer un coeur plus glacé Que les quarante de Sébaste Moins que ma vie martyrisés 11 Mon beau navire ô ma mémoire Avons-nous assez navigué Dans une onde mauvaise à boire Avons-nous assez divagué De la belle aube au triste soir 12 Adieu faux amour confondu Avec la femme qui s'éloigne Avec celle que j'ai perdue L'année dernière en Allemagne Et que je ne reverrai plus 13 Voie lactée ô soeur lumineuse Des blancs ruisseaux de Chanaan Et des corps blancs des amoureuses Nageurs morts suivrons-nous d'ahan Ton cours vers d'autres nébuleuses 14 Je me souviens d'une autre année C'était l'aube d'un jour d'avril J'ai chanté ma joie bien-aimée Chanté l'amour à voix virile Au moment d'amour de l'année Aubade chantée à Laetare un an passé 15 C'est le printemps viens-t'en Pâquette Te promener au bois joli Les poules dans la cour caquètent L'aube au ciel fait de roses plis L'amour chemine à ta conquête 16 Mars et Vénus sont revenus Ils s'embrassent à bouches folles Devant des sites ingénus Où sous les roses qui feuillolent De beaux dieux roses dansent nus 17 Viens ma tendresse est la régente De la floraison qui paraît La nature est belle et touchante Pan sifflote dans la forêt Les grenouilles humides chantent 18 Beaucoup de ces dieux ont péri C'est sur eux que pleurent les saules Le grand Pan l'amour Jésus-Christ Sont bien morts et les chats miaulent Dans la cour je pleure à Paris 19 Moi qui sais des lais pour les reines Les complaintes de mes années Des hymnes d'esclave aux murènes La romance du mal aimé Et des chansons pour les sirènes 20 L'amour est mort j'en suis tremblant J'adore de belles idoles Les souvenirs lui ressemblant Comme la femme de Mausole Je reste fidèle et dolent 21 Je suis fidèle comme un dogue Au maître le lierre au tronc Et les Cosaques Zaporogues Ivrognes pieux et larrons Aux steppes et au décalogue 22 Portez comme un joug le Croissant Qu'interrogent les astrologues Je suis le Sultan tout-puissant Ô mes Cosaques Zaporogues Votre Seigneur éblouissant 23 Devenez mes sujets fidèles Leur avait écrit le Sultan Ils rirent à cette nouvelle Et répondirent à l'instant À la lueur d'une chandelle Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople 24 Plus criminel que Barrabas Cornu comme les mauvais anges Quel Belzébuth es-tu là-bas Nourri d'immondice et de fange Nous n'irons pas à tes sabbats 25 Poisson pourri de Salonique Long collier des sommeils affreux D'yeux arrachés à coup de pique Ta mère fit un pet foireux Et tu naquis de sa colique 26 Bourreau de Podolie Amant Des plaies des ulcères des croûtes Groin de cochon cul de jument Tes richesses garde-les toutes Pour payer tes médicaments 27 Voie lactée ô soeur lumineuse Des blancs ruisseaux de Chanaan Et des corps blancs des amoureuses Nageurs morts suivrons nous d'ahan Ton cours vers d'autres nébuleuses 28 Regret des yeux de la putain Et belle comme une panthère Amour vos baisers florentins Avaient une saveur amère Qui a rebuté nos destins 29 Ses regards laissaient une traîne D'étoiles dans les soirs tremblants Dans ses yeux nageaient les sirènes Et nos baisers mordus sanglants Faisaient pleurer nos fées marraines 30 Mais en vérité je l'attends Avec mon coeur avec mon âme Et sur le pont des Reviens-t'en Si jamais reviens cette femme Je lui dirai Je suis content 31 Mon coeur et ma tête se vident Tout le ciel s'écoule par eux Ô mes tonneaux des Danaïdes Comment faire pour être heureux Comme un petit enfant candide 32 Je ne veux jamais l'oublier Ma colombe ma blanche rade Ô marguerite exfoliée Mon île au loin ma Désirade Ma rose mon giroflier 33 Les satyres et les pyraustes Les égypans les feux follets Et les destins damnés ou faustes La corde au cou comme à Calais Sur ma douleur quel holocauste 34 Douleur qui doubles les destins La licorne et le capricorne Mon âme et mon corps incertains Te fuient ô bûcher divin qu'ornent Des astres des fleurs du matin 35 Malheur dieu pâle aux yeux d'ivoire Tes prêtres fous t'ont-ils paré Tes victimes en robe noire Ont-elles vainement pleuré Malheur dieu qu'il ne faut pas croire 36 Et toi qui me suis en rampant Dieu de mes dieux morts en automne Tu mesures combien d'empans J'ai droit que la terre me donne Ô mon ombre ô mon vieux serpent 37 Au soleil parce que tu l'aimes Je t'ai mené souviens-t'en bien Ténébreuse épouse que j'aime Tu es à moi en n'étant rien Ô mon ombre en deuil de moi-même 38 L'hiver est mort tout enneigé On a brûlé les ruches blanches Dans les jardins et les vergers Les oiseaux chantent sur les branches Le printemps clair l'avril léger 39 Mort d'immortels argyraspides La neige aux boucliers d'argent Fuit les dendrophores livides Du printemps cher aux pauvres gens Qui resourient les yeux humides 40 Mais moi j'ai le coeur aussi gros Qu'un cul de dame damascène Ô mon amour je t'aimais trop Et maintenant j'ai trop de peine Les sept épées hors du fourreau 41 Sept épées de mélancolie Sans morfil ô claires douleurs Sont dans mon coeur et la folie Veut raisonner pour mon malheur Comment voulez-vous que j'oublie Les sept épées 42 La première est toute d'argent Et son nom tremblant c'est Pâline Sa lame un ciel d'hiver neigeant Son destin sanglant gibeline Vulcain mourut en la forgeant 43 La seconde nommée Noubosse Est un bel arc-en-ciel joyeux Les dieux s'en servent à leurs noces Elle a tué trente Bé-Rieux Et fut douée par Carabosse 44 La troisième bleu féminin N'en est pas moins un chibriape Appelé Lul de Faltenin Et que porte sur une nappe L'Hermès Ernest devenu nain 45 La quatrième Malourène Est un fleuve vert et doré C'est le soir quand les riveraines Y baignent leurs corps adorés Et des chants de rameurs s'y trainent 46 La cinquième Sainte-Fabeau C'est la plus belle des quenouilles C'est un cyprès sur un tombeau Où les quatre vents s'a...

« Caressant sa gazelle mâle 8 J'ai pensé à ces rois heureux Lorsque le faux amour et celle Dont je suis encore amoureux Heurtant leurs ombres infidèles Me rendirent si malheureux 9 Regrets sur quoi l'enfer se fonde Qu'un ciel d'oubli s'ouvre à mes voeux Pour son baiser les rois du monde Seraient morts les pauvres fameux Pour elle eussent vendu leur ombre 10 J'ai hiverné dans mon passé Revienne le soleil de Pâques Pour chauffer un coeur plus glacé Que les quarante de Sébaste Moins que ma vie martyrisés 11 Mon beau navire ô ma mémoire Avons-nous assez navigué Dans une onde mauvaise à boire Avons-nous assez divagué De la belle aube au triste soir 12 Adieu faux amour confondu Avec la femme qui s'éloigne Avec celle que j'ai perdue L'année dernière en Allemagne Et que je ne reverrai plus 13 Voie lactée ô soeur lumineuse Des blancs ruisseaux de Chanaan Et des corps blancs des amoureuses Nageurs morts suivrons-nous d'ahan Ton cours vers d'autres nébuleuses 14 Je me souviens d'une autre année C'était l'aube d'un jour d'avril J'ai chanté ma joie bien-aimée Chanté l'amour à voix virile Au moment d'amour de l'année Aubade chantée à Laetare un an passé 15 C'est le printemps viens-t'en Pâquette Te promener au bois joli Les poules dans la cour caquètent L'aube au ciel fait de roses plis L'amour chemine à ta conquête 2. »

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