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Appliquez à l'art et à la littérature du XVIIe siècle cette pensée de Bossuet (Prince de Condé) : tout tendait au vrai et au grand

Publié le 13/02/2012

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bossuet

C'est dans l'oraison funèbre du Prince de Condé que Bossuet, après avoir exalté les vertus militaires du vainqueur de Rocroi, et célébré sa modestie en face des louanges de la cour, caractérise, d'un trait, le héros en disant que, chez lui, « tout tendait au vrai et au grand «. L'orateur traduit, à son insu, les tendances personnelles de sa nature. Quel génie, dans ce siècle « le plus éclairé qui fût jamais «, a mieux incarné cet ·amour de la grandeur et de la vérité ? C'est, semble-t-il, l'impression qui se dégage du portrait peint par Rigaud, qui nous représente l'évêque de Meaux, drapé dans la majesté de son manteau violet, le corps legèrement penché en arrière comme pour la lutte, et le visage empreint de la plus suave onction. Bossuet est la plus vivante personnification de ces deux tendances au vrai et au grand, qui ont marqué les productions littéraires et artistiques de ce siècle, ainsi que nous essaierons de le démontrer....

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« vanciers, it transforme tellement la tragedie, qu'il merite d'en etre appele « le pare ».

Son genie le porte vers ce qui est grand : grandeur dans le choix des sujets, dans celui des personnages, dans les sentiments qu'il leur prate et dans l'expression de ces sentiments.

Au contact de ses heros, nous nous sentons plus fiers de nous-memes, et peut-etre, a l'occasion, capables de les inviter.

Corneille personnifie si bien la grandeur que l'histoire l'ap,- pelle e le Grhnd Corneille ».

Mais, si eleves clue soient ses heros, ils con- naissent pourtant nos faiblesses, its ont nos hesitations en face du devoir. C'est le cas de Rodrigue et de Chimene, de Curiace, d'Auguste, de Pauline et de Polyeucte et de bien d'autres. Racine commence a s'illustrer quand l'etoile de Corneille a pali.

Son education grecque, son gout pour les analyses psychologiques, l'influence de ses contemporains expliquent sa conception differente d'un meme art.

Ha- bile a penetrer dans les replis du cceur humain, it montre les funestes effets des passions qui s'y livrent de terribles combats.

Il est « plus naturel », plus vrai encore que Corneille, s'il est « moins moral ».

Mais rien de bas, men de choquant dans la peinture de ces passions qui sont 1 le vilain fonds de l'homme ». Dans la comedic, Moliere excelle a fletrir les vices, les travers et les ridicules de son temps, et qui sont aussi ceux de tous les temps : misan- thropie, avarice, hypocrisie, preciosite dans l'esprit et les manieres, pre- tentions du bourgeois parvenu.

Sans doute, on peat lui reprocher la fai- blesse de sa morale, ses predilections pour la farce, son langage parfois risque; mais quelle verite dans la peinture de l'humanite et dans le Ian- gage qu'il prate a ses personnages! Il a, n'en doutons pas, contribue a la grandeur du siècle. Le meme )ugement pourrait etre porte sur La Fontaine, qui a glorieuse- ment rachete ses Coates par ses Fables, et qui, dit Voltaire, « unique dans sa naiveté et dans les graces qui lui sont propres, se mit, par les chosen les plus simples, presque a eke des hommes sublimes ».

Accordons une place d'honneur a Boileau, chef d'ecole dans ce mou- vement vers le grand et le vrai.

II a, au nom du bon sens et de in raison, livre une lutte incessante et courageuse, au burlesque, au precieux, a l'em- phatique, au romanesque, qui sont autant d'obstacles a in verite et a la grandeur.

U fut le defenseur de l'art et de la morale, dont it a codifie les regles qui ont assure le triomphe de ses amis. Kerne ideal et meme esprit animent les ecrivains en prose. Au premier rang se placent les orateurs de la chaire.

Bourdaloue kale « une raison toujours eloquente », « met a nu les plaies de lame », et bien « qu'il frappe comme un sourd », fait les defices de ses auditeurs.

Flechier charme plus qu'il ne touche ».

Massillon « excelle a construire une pe- riode ».

Bossuet atteint, dans l'oraison funebre, des « accents d'une hau- teur et d'une verite inconnues jusqu'alors » et merite d'être appele « l'Aigle de Meaux ».

Son Discours sur l'Histoire Universelle, ouvrage qui, salon Vol- taire, « n'efit ni modele ni imitateurs », est remarquable par la profondeur des pensees et l'elevation du style.

Tons ces maitres illustres ont, par-dessus tout, le souci d'inviter leurs auditeurs a vivre, par la lutte contre leurs pas- sions, en conformite avec leur nature d'etres raisonnables.

Its se rencontrent ainsi avec les autres moralistes, La Rochefoucauld et La Bruyere.

En denongant a leurs contemporains les plaies sociales et les vices de notre nature, ils ont contribute puissamment a les ramener a la verite et a faire leur grandeur.

Ainsi pokes et prosateurs ont meme ideal : clever l'homme au-dessus de lui-meme; or, cela est a la fois noble et vrai, car : Rien n'est beau que le vrai, le vrai seal est airnable. A*. A le considerer dans ses productions artistiques, le xvit° siècle nous offre les memes tendances.

L'inspirateur de tout ce grand art est le Roi qui, dit Voltaire, « avait du gout pour l'architecture, pour les jardins, pour la sculpture et ce gait etait, en tout, dans le grand et le noble ». C'est lui qui fit dessiner la place Vendome et la place des Victoires, et Clever les porter triomphales : Saint-Denis et Saint-Martin.

Il prefere au projet de l'Italien Bernin, pour l'embellissement du Louvre, celui de Claude Perrault, medecin devenu architecie, « plus beau, plus majestueux ».

Et vanciers, il transforme tellement la tragédie, qu'il mérite d'en être appelé « le père :.

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Son génie le porte vers ce qui est grand : grandeur dans le choix des sujets, dans celm des personnages,.

dans les sentiments qu'il leur prête et dans l'expression de ces sentiments.

Au contact de ses héros, nous nous sentons plus fiers de nous~mêmes, et peut-être, à l'occasion, capables de les imiter 1 Corneille.

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Ma1s, s1 éleves. »

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