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Après avoir résumé ce passage des Pensées de Pascal, vous le commenterez et l'apprécierez.

Publié le 03/03/2011

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pascal

« (1) L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce qui en est. (2) Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu'il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement, qu'en la réglant par la vue de ce point, qui doit être notre dernier objet. « (3) Ainsi notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet, d'où dépend toute notre conduite. (4) Et c'est pourquoi, entre ceux qui n'en sont pas persuadés, je fais une extrême différence de ceux qui travaillent de toutes leurs forces à s'en instruire, à ceux qui vivent sans s'en mettre en peine et sans y penser. « (5) Je ne puis avoir que de la compassion pour ceux qui gémissent sincèrement dans ce doute, qui le regardent comme le dernier des malheurs et qui, n'épargnant rien pour en sortir, font de cette recherche leurs principales et leurs plus sérieuses occupations. « (6) Mais pour ceux qui passent leur vie sans penser à cette dernière fin de la vie et qui, par cette seule raison qu'ils ne trouvent pas en eux-mêmes les lumières qui les en persuadent, négligent de les chercher ailleurs, et d'examiner à fond si cette opinion est de celles que le peuple reçoit par une simplicité crédule, ou de celles qui, quoique obscures d'elles-mêmes, ont néanmoins un fondement très solide et inébranlable, je les considère d'une manière toute différente. (7) Cette négligence en une affaire où il s'agit d'eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m'irrite plus qu'elle ne m'attendrit; elle m'étonne et m'épouvante : c'est un monstre pour moi. « Après avoir résumé ce passage des Pensées de Pascal, vous le commenterez et l'apprécierez.

Résumé du texte I L'idée générale que révèle une première lecture, c'est l'importance du problème de l'immortalité de l'âme et les sentiments qu'éveille chez l'auteur l'attitude des gens à l'égard de ce problème. II Une seconde lecture vous montre que le premier paragraphe souligne l'importance du problème, le second en tire deux conséquences en chaîne (ainsi... cest pourquoi), les deux derniers (opposés par mais) développent symétriquement ce qu'annonce le second paragraphe : je fais une extrême différence.

pascal

« S'ils sont indifférents, ne s'informent pas s'il s'agit d'une superstition ou d'une vérité obscure mais fondée, ilsprovoquent la colère, l'incompréhension, la stupeur et l'épouvante. Position du problème Le plan est très logique et coïncide au fond avec le résumé. Le problème théorique n'est pas celui de savoir si l'âme est immortelle (Pascal le dit « obscur » et il dépasseraitvotre compétence en ce devoir), mais de montrer en quoi il est capital pour notre vie, comment on devraitchercher, quelle attitude on peut prendre, et quels sentiments elle inspire. Mais ces questions vous font penser tout de suite à un autre problème, celui-là psychologique et littéraire : quel estle rapport de ce texte avec la personnalité de Pascal et les Pensées? Les deux problèmes ne peuvent guère êtreséparés.

Si on vous demande d' «apprécier», c'est-à-dire de prendre position, vous pouvez difficilement le faire sanstenir compte de la personnalité de Pascal et de son Apologie.

Vous pouvez donc conserver les grandes divisions duproblème théorique que pose Pascal, et soulever, à propos de chacune d'elles, deux séries de questions, les unesd'ordre littéraire, les autres d'ordre plus personnel.

Cela aboutirait au questionnaire suivant pour l'analyse du sujet : FEUILLE 1 : En quoi le problème de l'immortalité de l'âme est-il capital pour notre vie? a) pour Pascal? sa hantise del'éternel? b) comment le montrent les Pensées? c) est-ce juste? d) quelle est votre attitude? FEUILLE 2 : Comment chercher? a) par ses propres lumières? comment Pascal l'a-t-il fait ? comment les Pensées lemontrent-elles? b) ailleurs? où? comment Pascal l'a-t-il fait? c) cherchez-vous vous-même? comment? FEUILLE 3 : Quelle attitude prendre? Comment juger : a) ceux qui cherchent et souffrent? Rapports de ceux-ci avecPascal? Autres exemples? Les sentiments de Pascal sont-ils les vôtres? b) les indifférents? Rapports avec leslibertins du XVIIe siècle? Autres exemples? Les sentiments de Pascal? Comment les Pensées les expriment-elles? c)discussion : N'y a-t-il que ces attitudes? N'y a-t-il pas aussi ceux qui ont trouvé et croient? Pascal en était-il? Etceux qui ont trouvé et ne croient pas? En avez-vous des exemples? Pascal ne caricature-t-il pas les libertins? Vossentiments à leur égard sont-ils les mêmes? FEUILLE 1 : a) et h) Les textes abondent, qui mettent l'homme en présence de l'absurdité de sa condition, si onn'envisage pas celle-ci du point de vue de la religion et de l'immortalité de l'âme : incapable d'accéder à la vérité, aubonheur, l'homme est sur la terre un condamné à mort et il doit songer à ce que sera son éternité, c) L'argument dupari résume la nécessité de prendre position par rapport à la vie éternelle et à l'immortalité de l'âme.

On ne peutfaire autrement, car on est engagé.

Il paraît évidemment incontestable que, sur un problème aussi capital pour sadestinée, tout homme doit prendre parti.

d) Vous direz librement votre position : si vous êtes croyant, commentvous avez été amené à vous poser ce problème; si vous ne l'êtes pas, comment vous vous l'êtes posé aussi, oucomment la lecture du texte vous y incite, même si vous n'êtes pas de l'avis de Pascal. FEUILLE 2 : a) Il s'agit des lumières que donnent à Pascal sa raison (critique de la condition humaine, de la société,des philosophies, etc.) et son intuition, qu'il appelle cœur et qui, dans une certaine mesure, lui fait sentir laprésence de Dieu : cf.

Le Mystère de Jésus, Ch.

S., p.

147.

b) Pascal a cherché « ailleurs » d'autres preuves : dansla philosophie, dans l'histoire; dans la comparaison des religions, et aussi dans la simple pratique du culte catholiquequi le met en état de recevoir la grâce qui l'illuminera, c) Vous examinerez la part que ces divers moyens derecherche ont pu jouer dans votre attitude pour ou contre l'opinion de Pascal. FEUILLE 3 : a) Parmi ceux qui cherchent et souffrent, vous citerez d'abord Pascal lui-même, puis des personnagesde romanciers ou d'écrivains chrétiens (ex.

Mauriac, Bernanos, Claudel, etc.).

La compassion de Pascal vient de saressemblance avec ces chrétiens, du pathétique de leur angoisse, du respect qu'éveille leur sincérité.

Vous pourrezanalyser vos réactions soit devant un personnage littéraire, soit devant un camarade qui est dans cette situation,b) Les indifférents sont évidemment les libertins du XVIIe siècle : vous en trouverez des textes dans Ch.

S., pp.428-439; et dans M., pp.

253 sqq., une étude d'ensemble vous précisera leur attitude.

Pascal ne songe pasuniquement aux écrivains : il s'inquiète aussi de ceux qui vivent en vrais païens (de grands seigneurs comme domJuan, par exemple).

De là sa colère.

Mais il ne s'en tient pas à cette réaction plutôt négative : toutes les Penséessont faites pour essayer de persuader ces gens-là, en utilisant leurs propres armes, par exemple leur esprit definesse ou leur logique, c) Il y a certainement des chrétiens qui ont trouvé et qui croient (ex.

Polyeucte, Bossuet,Lamartine, Claudel, etc.) : leur foi s'exprime alors autrement que par l'angoisse : sérénité, joie, lyrisme,contemplation, etc.

Pascal n'est pas de leur famille, par tempérament, et par formation janséniste.

Vous pouvez, àce propos, dire vos tendances personnelles et vos préférences.

Quant aux « libertins », ils ne sont pas tous, commea l'air de le dire Pascal, des indifférents paresseux.

L'athéisme raisonnable est certainement une attitude difficile, caril exige une force d'esprit et une formation philosophique et scientifique peu communes, mais notre littérature donnede nombreux exemples d'athées fort conscients et respectables comme Diderot, Stendhal, Vigny, Sartre, Camus,etc.

d) Dès lors, pour eux, une fois résolu (ou écarté) le problème de l'immortalité de l'âme, le problème essentiel estautre, celui d'organiser la vie sur la terre.

Ils sont d'ailleurs rejoints sur ce point par des chrétiens, les unsconvaincus, les autres plus tièdes, tels Montaigne ou Voltaire (cf.

les critiques adressées à Pascal dans la XXVe des. »

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