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Après avoir résumé ce passage des Pensées de Pascal, vous le commenterez et l'apprécierez.

Publié le 11/09/2014

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pascal

TEXTE

L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu'il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement, qu'en la réglant par la vue de ce point, qui doit être notre dernier objet.

Ainsi notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet, d'où dépend toute notre conduite. Et c'est pourquoi, entre ceux qui n'en sont pas persuadés, je fais une extrême différence de ceux qui travaillent de toutes leurs forces à s'en ins­truire, à ceux qui vivent sans s'en mettre en peine et sans y penser.

Je ne puis avoir que de la compassion pour ceux qui gémissent sincèrement dans ce doute, qui le regardent comme le dernier des malheurs et qui, n'épargnant rien pour en sortir, font de cette recherche leurs principales et leurs plus sérieuses occupations.

Mais pour ceux qui passent leur vie sans penser à cette dernière fin de la vie et qui, par cette seule raison qu'ils ne trouvent pas en eux-mêmes les lumières qui les en persuadent, négligent de les chercher ailleurs, et d'examiner à fond si cette opinion est de celles que le peuple reçoit par une simplicité crédule, ou de celles qui,

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quoique obscures d'elles-mêmes, ont néanmoins un fondement très solide et inébranlable, je les considère d'une manière toute différente. Cette négligence en une affaire où il s'agit d'eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m'irrite plus qu'elle ne m'attendrit elle m'étonne et m'épouvante : c'est un monstre pour moi.

 

Après avoir résumé ce passage des Pensées de Pascal, vous le commenterez et l'apprécierez.

Le ton change lorsque Pascal songe aux libertins endurcis. Il connaît les raisons de leur attitude, et analyse avec vigueur, dans d'autres Pensées, tous les procédés de « divertissement « par lesquels ils se détournent volontairement de la religion. Mais s'il comprend les causes de leur indifférence, il n'en éprouve pas plus d'indulgence pour autant : dans une longue phrase il accumule toutes ses observations, qui sont autant de griefs, avant d'exprimer son point de vue en une courte phrase mena­çante : « je les considère d'une manière toute différente «. Il traduit ensuite son hostilité violente : une telle attitude l'irrite, « l'étonne et l'épouvante« ; ces deux verbes ont un sens très

pascal

« 86 TEXTES ABSTRAITS quoique obscures d'elles-mêmes, ont néanmoins un fondement trés solide et inébranlable, je les considère d'une manière toute différente.

Cette négligence en une affaire où il s'agit d'eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m'irrite plus qu'elle ne m'attendrit; elle m'étonne et m'épouvante : c'est un monstre pour moi.

Après avoir résumé ce passage des Pensées de Pascal, vous le commenterez et lapprécierez.

COMMENTAIRE PROPOSÉ INTRODUCTION Le fait que Pascal n'ait pas eu le temps de réunir, avant de mourir, les fragments épars de son œuvre, lui a peut-être été plus favorable que défavorable : on apprécie d'autant mieux en effet la force de ces textes brefs, où s'illustrent admirablement les idées de l'auteur.

Dans ce passage, il pose en principe le caractère essentiel du choix qui s'offre à chaque homme : doit-il croire ou non à l'immortalité de l'âme? Pascal distingue alors ceux qui doutent et ceux qui refusent de se poser le problème, condamnant vigoureusement la seconde catégorie.

La rigueur de «l'esprit de géométrie» donne au texte sa valeur logique, mais « l'esprit de finesse» y ajoute une subtilité personnelle et convaincante, tout cela étant mis au service des intentions apologétiques de l'auteur.

1.

LA RIGUEUR DE L'ARGUMENTATION Voulant entraîner l'adhésion de son lecteur, libertin passa­ blement rationaliste, Pascal compose dans ces quelques lignes une démonstration rigoureuse.

Le mouvement d'ensemble.

L'ensemble du passage fait pro­ gresser le raisonnement en plusieurs étapes qu'introduisent des mots de liaison logiques, presque scientifiques.

Le premier paragraphe définit le point de départ du texte, et de toute l'entre­ prise pascalienne : il s'agit d'intéresser le lecteur au problème de l'immortalité, grâce à une affirmation nette, appuyée sur une brève démonstration.

La conclusion en est aussitôt tirée, au début du deuxième paragraphe que commence le mot «ainsi».

Une seconde conclusion découle de la première : elle constitue une distinction qui s'impose à Pascal : «c'est pourquoi ...

». »

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