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Arthur Rimbaud: Une Saison en enfer

Publié le 17/01/2022

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rimbaud
« Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peupte-ci ; je n'ai jamais été chrétien ; je suis de la race qui chantait dans le supplice ; je ne comprends pas les lois ;je n'ai pas le sens moral, je suis une brute : vous vous trompez... » Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Je suis une bête, un nègre. Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nègres, vous maniaques, féroces, avares. Marchand, tu es nègre ; magistrat, tu es nègre ; général, tu es nègre ; empereur, vieille démangeaison, tu es nègre : tu as bu d'une liqueur non taxée, de la fabrique de Satan. — Ce peuple est inspiré par la fièvre et le cancer. Infirmes et vieillards sont tellement respectables qu'ils demandent à être bouillis. — Le plus malin est de quitter ce continent, où la folie rôde pour pourvoir d'otages ces misérables. J'entre au vrai royaume des enfants de Cham. Connais-je encore la nature ? me connais-je ? — Plus de mots. J'ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse ! Je ne vois même pas l'heure où, les blancs débarquant, je tomberai au néant. Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse ! Nous nous souvenons de Montaigne prenant la défense des peuples primitifs dans l'essai Des Cannibales, un parti pris sans doute solidaire de la découverte qu'il avait faite en écrivant son livre et qu'il formulait ainsi : « Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition ». Nous nous souvenons aussi de Diderot prenant le parti des Tahitiens dans son Supplément au voyage de Bougainville et dénonçant la cruauté et l'arrogance des Européens : « Pleurez, malheureux Tahitiens !pleurez ; mais que ce soit de l'arrivée, et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants [...] ».
rimbaud

« UNE SAISON EN ENFER L'ÉCRITURE DU RECUEIL On trouvera p.

26 les circonstances passionnelles contempo­ raines de la rédaction du livre où Rimbaud ressaisit à dis­ tance sa propre vie dans une démarche critique.

Son projet est mentionné pour la première fois en mai 1873 dans une lettre à son ami Delahaye.

Il est à Roche depuis le Il avril («Il faut, le soir, faire deux lieues, et plus, pour boire un peu.

La mother m 'a mis là dans un triste trou.

») Pour tuer l'ennui, il écrit: "Je travaille pourtant assez régulièrement, je fais de petites histoires en prose, titre général : Livre païen, ou livre nègre.

C'est bête et innocent.

0 innocence! innocence; innocence, innoc ...

, fléau!» Cette présentation donne à penser qu'il a entrepris «Mau­ vais sang» (voir p.

178) dont le projet initial semble être d'opposer au christianisme les valeurs d'une primitivité cruelle.

Il évoque des «histoires atroces>> dont trois seraient déjà écrites, six autres en projet.

..

Les conflits et les atermoiements de Verlaine effacés par les rendez-vous du dimanche (Verlaine est tout près, au Luxembourg), Rimbaud repart à Londres avec lui, jusqu'au «drame» de Bruxelles.

Le retour à Roche a lieu en août dans le chagrin et la fureur: le «livre païen» évolue vers le règlement de comptes avec soi, le «hideux carnet d'un. »

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