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Balzac et le romantisme

Publié le 07/02/2011

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Toutes ces œuvres ont en commun l'insatisfaction du présent, le désenchantement, le dédain du quotidien, la complaisance à parler de son âme, la plainte préférée à l'engagement ; et aussi les délires d'une imagination qui vogue dans l'invention dramatique ou les fantaisies de la reconstitution. Ainsi Hugo décrit complaisamment dans Notre-Dame de Paris les agissements des marginaux de l'époque dans leur repère de la cour des miracles. Une part du génie de Balzac est d'avoir traversé sans en être atteint toutes les modes intellectuelles et morales du romantisme. Il fut de son temps sans en partager les idées reçues.

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« Par tempérament et sans préface pompeuse ni théorisation, sinon une fois l'œuvre accomplie, l'auteur de la Comédiehumaine écarte à grands traits de plume les moules émotionnels de son époque.

Il ignore les clichés les plus voyantsdu romantisme. Des héros positifs.

Au héros aboulique et plaintif (Hernani, Lorenzaccio), il substitue le jeune homme ambitieux etheureux en amour, et à la femme célébrée comme un ange (Dona Sol dans Hernani), la grande dame élégante etcourtisée des premières loges de la société. Le goût du réalisme.

À l'évasion dans le folklore historique, il substitue la description réaliste du Paris de son temps ;il ne reconstitue pas, il ouvre les yeux. L'appétit de la vie.

Au désenchantement, il substitue l'appétit de vivre, de conquérir, d'aimer, de s'enrichir. Passions et intérêts.

A la cascade des rebondissements et des aventures, il substitue des intrigues fondées surl'affrontement des passions et des intérêts. Des types humains.

Aux épanchements d'un moi travesti en personnages (Lorenzaccio, c'est Musset, Hernaniincarne les rêves de Hugo), il substitue la volonté d'une compréhension réelle et même scientifique des typeshumains et des mécanismes sociaux. Les drames de la vraie vie.

Aux dénouements de mélodrame (empoisonnement des jeunes mariés dans Hernani,étreinte dans un charnier à la fin de Notre-Dame de Paris), il substitue la simplicité des vrais drames, la mortdouloureuse de Goriot, celle de Pons (dans Le Cousin Pons). Conclusion Doué d'une puissante originalité, Balzac a eu assez d'indépendance d'esprit pour ne pas suivre la pensée dominante :il se situe spontanément en marge des normes d'une époque.

Cependant, par l'intensité des sentiments dépeints etla démesure de son entreprise créatrice (voir Repère 1), Balzac, au fond du cœur, participe du romantisme essentielde tous ceux qui, tels Rastignac, nient le quotidien et aspirent au dépassement des limites.. »

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