BARBIER (Auguste)
Publié le 16/02/2019
Extrait du document

BARBIER (Auguste), poète français (Paris 1805 - Nice 1882). Il débute dans la littérature en composant avec A. Royer un roman historique {les Mauvais Garçons, 1830), mais c'est avec des poèmes inspirés des journées de juillet et recueillis dans les ïambes (1831) qu'il s'installe dans le monde des lettres. D'Italie il rapporte un recueil apaisé et esthétisant (Il Pianto, 1833), avant de retrouver le diapason de ses premiers vers pour chanter « les peines et les misères » de l'Angleterre laborieuse {Lazare, 1837). Sa carrière poétique s'arrête là : désormais il ne donnera plus que de médiocres vers au ton traditionnel {Chants civils et religieux, 1841 ; Silves, 1865), dans lesquels certains verront l'expiation nécessaire à l'élection académique de 1869. Célébré en son temps à l'égal des plus grands, Barbier est le prototype du « poète de hasard » (Sainte-Beuve) qui ne trouve l'inspiration que dans l'événement. Sa poésie, sentimentaliste (« Mon vers rude et grossier est honnête homme au fond ») plus que sentimentale, vibre devant les scènes de rue, traduisant en images fortes, édulcorées de toute phraséologie
bien-pensante, les symboles révolutionnaires (c'est à lui que Delacroix devra sa Liberté guidant le peuple}.

«
AUGUSTE
BARBIER
Auguste Barbier
(1805-1882),
aujourd'hui bien mécon
nu, doit être salué comme
un
authentique représentant
du
lyrisme révolutionnaire
au
19•
siècle.
En
1861,
Baudelaire
disait de lui :
" La
gloire de ce poète est
fc:iite
et
[ ...
] la
postérité
ne
l'oubliera pas
1
.
" Or,
Barbier
est
oublié
de
l'histoire littéraire contemporaine.
La
mode,
les
change
ments plus
ou
moins réels du goût n'expliquent
pas
seuls
les vicissitudes de
sa·
réputation.
L'esthétisme
lui
fait
expier le tort d'avoir voulu opposer la poésie qui
"juge,,
à la
·poésie
qui
" amuse
».2
.
·
Son
coup
d'essai
fut
un
coup
de
maître :
La
Curée,
publiée
le 19
septembre
1830
3
dans
la
Revue de
Paris,
chantait
la
«sainte
canaille
"•
la
''grande
popu
lace"
victorieuse
en,
Juillet
et
dépouillée
de
sa
vic
toire
par
la
bourgeoisie.
C'était
le moment où
tous
les
barde,s
du
parti
libéral,
de
Casimir
Delavigne.
à·
Népomucène
Lemercier,
et même
bientôt
Barthélémy
_et
Méry,
conseillaient
aux
plébéiens
filoutés la
sagesse, le
désarmement
volontaire, le
docile
retour
à
l'atelier.
Au
contraire,
Auguste
Barbier
dressait en
pleine
gloire
la
figure
d'une
Liberté
qui, comme
celle,
de
Del~croix,
était
fille
des
faubourgs
ouvriers.
1.
BAUDELAIRE:
• L'Art
romantique•,
Œu
vres
complètes,
p.
1094.
2.
Préface des
Iambes,
1831,
pp.
XIV-XV.
3.
Et non
au
mois d'août, comme
on
le
répète
d'ordinaire,
sur
la
foi de
la
biblio
graphie
Lanson.
·.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Où les cieux verront-ils luire leurs voûtes rondes, si mille pieds impurs viennent ternir les ondes? Auguste Barbier, Iambes et Poèmes
- BARBIER Henri-Auguste : sa vie et son oeuvre
- ÏAMBES, recueil poétique d'Auguste Barbier
- AUGUSTE BARBIER (1805-1882). La cavale
- AUGUSTE BARBIER