Bel-Ami, roman d'apprentissage ?

Il apprend également à se débrouiller dans d’autres domaines : il tire leçon de ce qu’il constate comme dysfonctionnements de la vie sociale et morale et fait ainsi « tomber » Laroche-Mathieu et Madeleine contre laquelle il retourne l’arme de l’adultère qui lui permet d’avancer.

Son progrès moral pourrait être assuré par les réelles épreuves initiatiques qu’il affronte (la mort le frôle à plusieurs reprises), mais cela est une autre question... (cf. p. 110).

• Comme moyens, il utilise les défauts de l’appareil social plus que le défi : Duroy ne se révolte pas contre les turpitudes qu’il constate. Aucun moment d’indignation devant la supercherie de Forestier entièrement dépendant de sa femme, la nonchalance des journalistes et même du patron, les « arrangements » de Saint-Potin, l’amoralisme de Clotilde qui n’hésite pas à lui présenter son mari. La seule colère contre la tromperie lui vient envers Madeleine parce qu’il s’en croit la victime. Par ailleurs, aucune volonté de réformer, de moraliser cette société. Il en utilise au contraire les péchés (luxure, cupidité, goût du pouvoir...) pour faire son chemin.