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BESSETTE (Gérard)

Publié le 17/02/2019

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BESSETTE (Gérard), écrivain québécois ( Sainte-Anne-de-Sabrevois 1920). Professeur au Saskatchewan, en Pennsylvanie, puis dans l'Ontario, disciple du méconnu Albert Laberge, dont il a publié une anthologie (1963), il a débuté par la poésie {Poèmes temporels, 1954), abordé le roman dans une veine satirique {la Bagarre, 1958 ; le Libraire, 1960), passé aux procédés du Nouveau Roman {l'incubation, 1967), puis trouvé une tonalité originale sur arrière-fond de freudisme {le Cycle, 1972 ; le Semestre, 1980).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)BESSETTE Gérard (né en 1920).

Critique et romancier en tout genre, conteur à tous les degrés, Gérard Bessette donne à lui seul une bonne idée de l'évolution de la littérature québécoise depuis une trentaine d'années.

Poète néo-classique, disciple de Paul Valéry comme de Gabrielle Roy, critique formaliste (auteur d'une thèse sur les tropes), psychocritique orthodoxe (Une Littérature en ébullition, 1968), Gérard Bessette a ensei gné presque toute sa vie dans des universités anglophones.

Son premier roman, la Bagarre ( 1958), pose deux problèmes fondamentaux : le rapport entre les niveaux de langue et les classes sociales à Montréal; la situation en porte à faux de l'intellectuel ou de l'écrivain.

Jules Lebeuf, fils de débardeur, étudiant en lettres, travaille comme balayeur de nuit et cohabite avec une serveuse.

C'est un écrivain qui ne parvie nt pas à écrire, pas plus que ses amis Sillery, homosexuel bourgeois, et Weston, jeune sociologue améric ain .

Entre une réalité sans lan­ gage (Lebeuf) et un langage sans réalité (l'accent pointu emprunté par Sillery), le futur écrivain québécois cher­ che son institution, son discours.

Le Libraire ( 1960), « hyperréaliste dans les détails, mais allégorique ou mythique quant à l'ensemble» (André Belleau), est un récit dont la forme et le ton rappellent /'Étranger de Camus.

C'est une fable de la censure, du refoulement, du laconisme.

L'enfer de la librairie est le purgatoire du lecteur et le paradis de 1' écritu re.

Après ce Libraire, qui est rapidement devenu un clas­ sique, et de lourds Pédagogues oubliés, Bessette s'essaie brillamment au Nouveau Roman façon Claude Simon avec l'Incubation (1965), qui plong e ses ph(r)ases cyclo ­ thymiques dans les entrames de Narcotown, ville­ bibliothèque, de Londres, ville éventrée, de Vienne, ville-musée, à travers les intermittences de la mémoire érotique.

Moins vertigineux, malgré la référence œdi­ pienne et une ponctuation sous forme de blancs et de (doubles) parenthèses, le Cycle ( 1971) fait tourner sept histoires -monologues -autour du cercueil d'un père.

Un long roman initiatique et documentaire, Les Anthro­ poïdes (1977), étudie l' a c cè s à la parole d'un pré -héros hominien, à la lisière de la forêt primitive.

Le Semestre, (1979), récit autobiographique et criti­ que - le narrateur-professeur y décortique Serge d'entre les morts, de Gilbert La Rocque -, réunit les deux méthodes pri vil égiées par Bessette : l'explication psy­ chanalytique et le discours sur le langage.

Après la publi­ cation d'un recueil de nouvelles, la Garden-Party de Christophine ( 1980), il poursuit sa quête autobiographi­ que avec les Dires d'Omer Marin ( 1985).

Lecteur fictif, théoricien-conteur, Bessette se penche sur Mes romans et moi ( 1979) comme sur toute réalité.

Juge, témoin, complice? [voir aussi QUÉBEC (linérature du)].. »

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