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BOSSUET ET BOURDALOUE

Publié le 31/05/2012

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Ce serait une erreur de s'imaginer, sur la foi d'extraits trop judicieusement choisis, qu'avant Uossuet, tout est ridicule, emphatique, précieux, pédant dans les discours des prédicateurs. La vérité est, au contraire, que depuis le temps de Henri IV jusqu'au milieu du xviie siècle, la restauration du catholicisme se fait sentir dans la chaire par la gravité, la solidité de la parole chrétienne. On ne sait pas encore se priver des ornements de l'érudition profane et des coquetteries de l'esprit mondain : mais cela recouvre un fond solide de théologie, et n'étouffe point les ardeurs de la foi et de la charité. Autour de Du Perron et de Francois de Sales, et après eux, se présentent en grand nombre des prédicateurs distingués, évêques, docteurs, moines, Charron, Coeffeteau, Fenoillet , Cospean, les deux Lingendes, Senault, Lejeune, Desmares...

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« 562 LES GRANDS ARTISTES CLASSIQUES.

traiter les questions, de tirer le plaidoyer hors de la contestation aride et technique, et hors de l'érudition pàteuse et pédantesque, où invite la nécessité de plaire à des auditeurs peu nombreux et généralement lettrés.

Il n'y aura donc pas lieu de donner un cha­ pitre à l'éloquence judiciaire du xvne siècle.

Il y a de l'esprit, une réelle netteté d'argumentation, mais que d'érudition lourde, d'antithèses compassées dans les plaidoyet·s d'Antoine Le Maitre! Lisez le quatrième, sur la principauté du col­ lège de la Marche : vous y verrez Platon et Sidoine appelés à décider de l'àge d'un principal.

Au milieu du siècle, en 1646, une cause célèbre, celle de Tancrède qui revendiquait le nom de Rohan, sou­ tenu par sa prétendue m.ère, la duchesse douairière, contre la · duchesse de Chabot-Rohan et contre toute la parenté, fit parler les plus célèbres avocats du temps : :Martin, pour Mme de Rohan­ Chabot, contestant que Tancrède fût le vrai et légitime frère de sa cliente, allègue Médée, et Virginie, et l'Evangile, et la femme qui ayant mis tl·ois fois au monde des enfants morts, dit avoir r~vé qu'il lui fallait accouche'/' dans un bois sacré.

Gaultier vient ensuite, pour le duc de Bohan-Chabot, et cite Archytas, Porphyre et les six ordres des démons, Orphée et Apollon, du grec et du latin, des vers et de la prose, Platon, Socrate, Rachel, l'empereur Henri, une princesse grecque, etc.

Il montre la duchesse douairière épouvantée d'avance de l'arrêt qui lui découvrira " un enfante­ ment sans douleur, une conception sans le secours de la généra­ tion, une filiation sans paternité », etc.

" Elle craint, dit-il, que l'on lui fasse voir qu'elle a commis le larcin de Prométhée, et qu'elle veut que le feu de sa passion soit le feu dérobé du ciel qui anime un enfant supposé, lui donne un nouvel être, et falsifie l'ouvrage de la nature.

'' Enfin Patru se présente pour le duc de · Béthune et autres parents : " Messieurs, dit-il, l'intérêt de mes parties est tout visible : on veut leur !}onner un inçonnu pour parent.

» Cette simplicité repose.

Ce n'est pas qu'il n'y ait encore parfois de la boursouflure et du pédantisme dans les plaidoyers de Patru : mais, en général, il sait se passer d'éloquence; on lit encore avec intérêt certains de ses discours qui nous mettent bien au courant des affaires.

Ainsi s'explique la renommée dont il jouit en son temps; et, si elle dépasse son mérite, elle fait honneur au goô.t de ceux qui la lui ont donnée 1 • 1.

Biographie: Antoine Le Maître, neveu d'Arnauld d'Andilly et d'Antoine Arnauld, né en 160S, se fit une grande réputation au barreau; sa retraite à Port-Royal en 16.18 fit grand bruit.

li mourut en 1658.

-Olivier Pa tru, né en 1604, mort en 1681, fut de l'Académie en 1640.

Lié avec Vaugelas, Balzac, D'Ablancourt, plus tard avec Boileau et .La Fontaine, il faisait autorité en matière de langage et de goût.

t:4itions : les Plaidoyers et flaran:~ues de M.

Le ;lfaistre, Paris (1657), demière. »

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