Devoir de Philosophie

CAILLOIS (Roger)

Publié le 19/02/2019

Extrait du document

CAILLOIS (Roger), écrivain français (Reims 1913 - Paris 1978). La littérature ne manque pas d'ennemis. Comme le cheval de Troie, il faudrait même dire qu'elle en est pleine. On rassemble généralement ces écrivains qui font profession de sévérité à l'égard de leur corporation dans la famille des moralistes : le xviie et le xviiie s. ont cultivé cette pose d'élégant misanthrope. Cail-lois, qui écrit leur langue, est l'un des rares héritiers, à la mesure de cette tradition, que le xxe s. ait laissés se développer. Né à Reims, le 3 mars 1913 (Bataille y finissait ses études secondaires), la guerre lui fait quitter cette ville où il reviendra pour satisfaire, au lycée, à ses obligations scolaires. Il a pour voisins et condisciples les membres du « Grand Jeu ». À Paris, où il prépare le concours d'entrée à l'École normale, il rencontre Breton (en 1932) et adhère au groupe surréaliste, avec lequel il rompra trois ans plus tard en publiant une lettre ouverte Procès intellectuel de l'art (Caillois se targuera d'avoir été le seul surréaliste à quitter le mouvement de son propre chef). Cette première publication indépendante se termine par l'expression d’un espoir : que la littéra

 

ture ne se remette jamais de la crise qu'elle traverse. En 1936, il passe l'agrégation de grammaire, soutient son diplôme de l'École pratique des hautes études (les Démons de midi), fonde avec Aragon, Monnerot et Tzara une revue sans lendemain, Inquisitions. Il suivait depuis plusieurs années les cours de Mauss et de Dumézil lorsqu'il fonde, en 1937, avec Bataille puis Leiris le « Collège de sociologie » qu'il animera tout en enseignant au lycée de Beauvais. Son premier recueil, le Mythe et l'Homme, paraît en 1938 suivi par l'Homme et le Sacré (1939), qu'il n'est pas abusif de considérer comme l'abrégé des intérêts et des positions du « Collège ». Invité par Victoria Ocampo à donner une série de conférences sur les mythes, dans le cadre de la revue Sur qu'elle dirigeait à Buenos Aires, il est surpris par la guerre sur le continent sud-américain : il y restera cinq ans au cours desquels il fondera la revue Lettres françaises et publiera, directement en français ou traduits en espagnol, divers ouvrages : le Roman policier, Puissances du roman, les Impostures de la poésie, le Rocher de Sisyphe, Essai sur l'esprit des sectes. De retour à Paris, il entre, en 1948, à l'Unesco, et crée, chez Gallimard, une collection latino-américaine, « la Croix du Sud », où lui-même traduira Borges. Il fonde cependant (1952) la revue Diogène et publie l'incertitude qui vient des rêves (1956), les Jeux et les Hommes (1958), Méduse et Cie (1960), Ponce Pilate (1961), Au cœur du fantastique (1965), Pierres (1966), Cases d'un échiquier (1970), 

« se passe fort bien de notre soutien : au moins pouvons -nous éviter d'y souscrire.

Car l'ordre n'est jamais établi et c'est de son improbabilité qu'il tire ses res­ sources d'émotion.

Le désordre.

en revanche.

va trop de soi pour jamais nous surprendre.

D'où cette définition du fantastique : il est l'ordre qui commence à p erce r un brouillard chaotique, l'émer­ gence imprévue d'un message dans le vacarme spontané.

La sociologie.

l'esthé· tique, la biologie, mais aussi toutes ces travers ées d'une discip lin e à l'au tre , pour lesquelles il proposera l'expression de « sciences diagonales >>.

lui seront occasions de traquer la résurgence de cet ordre dissymétrique que l'art et la nature opposent à l'infini du chaos égalitaire.

Ordre sans si gn ataire .

il arrive à Caillois de l' a pp ele r « imagina­ tion >>.

mais il ne s ·agit plus alors de la faculté romantique qui excuse toutes les surenchères dans le caprice et l'incohé­ rence : c'est au contraire le schématisme objectif et implacable qui informe et contraint la nature et les so cié té s, les objets et les rêves, plus proche d'une « pensée automatique >> (la Nécessité d'esprit, écrit en 1933 -1935, publié en 1981).

Elle peut être responsable d'une espèce d'écriture automatique, mais ce n ·est pas celle que voulait promouvoir Breton, c'est l'. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles