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Candide de Voltaire: CHAPITRE 22 (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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D'autre part, les personnages se perdent à leur propre jeu : la marquise de Parolignac cède à la médisance, l' « homme savant et de goût » tombe dans le pédantisme, et Candide incité par ce « discoureur » à une réflexion sur le mal, argumente sur la nécessité.

« tourne vite à la tyrannie.

Mais c'est en Voltaire, en ce vulgarisateur et rapetisseur de Descartes, qu'on retrouvel'intelligence pratique et la raison étroite de la classe qui va se substituer à la noblesse.

» J.

Charpentier, Voltaire,éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. Candide de Voltaire: CHAPITRE 22 (commentaire) Après un bref passage à Bordeaux, Candide, cédant à la fascination de Paris, se déroute de Venise vers la capitalede la France.

Dès son arrivée il tombe malade, échappe difficilement aux saignées des médecins et refuse de se fairedélivrer un billet de confession.

Parmi ceux qui se pressent — attirés par sa fortune — pour lui faire les honneurs dela ville, il distingue un petit abbé périgourdin qui le mène au théâtre.

Son plaisir est gâché par l'évocation du sortréservé à l'actrice Adrienne Lecouvreur et par la rencontre d'un serpent de la littérature, Fréron.

L'abbé le mènechez une fausse marquise, Madame de Parolignac, qui dirige un vrai tripot.

Candide perd cinquante mille francs aujeu, est invité à un souper où on parle de livres, de théâtre et de religion.

Il succombe sur un canapé aux charmesde la marquise qui lui extorque deux diamants. L'abbé redouble de prévenances et se fait raconter les aventures de Cunégonde.

Le lendemain Candide est attiréchez une fausse Cunégonde, cachée dans l'ombre et qui se fait remettre des diamants.

C'est Candide qu'on arrête,comme suspect de régicide.

Il achète sa libération à l'officier de police, fuit Paris qu'il considère comme « l'enfer » etparvient, toujours en compagnie de Martin, à Dieppe d'où il embarque pour Portsmouth en Angleterre. MMENTAIRE La satire de Paris La capitale provoque la fascination et l'amertume.

En 1758 le philosophe apprend que toutes les démarches tentéespour obtenir du roi la permission de rentrer à Paris ont été rejetées.

Il perd tout espoir de se fixer à nouveau danscette capitale qui, malgré ses critiques, lui apparaît comme le centre du monde. D'une part, la satire des moeurs apparaît relativement conventionnelle.

Candide est victime de l'ignorance desmédecins qui, à force de soins, rendent sa maladie sérieuse.

Les fripons s'en donnent à coeur joie dans une sociétéqui se livre au jeu et à la tricherie, où des abbés jouent les entremetteurs douteux, où pullulent des demi-mondainesvénales, où l'honnêteté se heurte à l'escroquerie sans pouvoir espérer le secours d'une justice procédurière ni d'unepolice vénale.

On s'y passionne pour les scandales mondains, on monte des cabales contre les tragédies, onsoutient les folliculaires du parti dévot.

Partant de détails observés, la satire de Voltaire glisse vers unegénéralisation qui porte condamnation des moeurs parisiennes.

Le Discours aux Velches (1764) de l'écrivain n'est pas loin. D'autre part, la satire philosophique s'accentue dans les additions de 1761 (développement sensible de laconversation au théâtre entre Candide et l'abbé périgourdin, introduction de la visite chez Madame de Parolignac)qui permettent de mobiliser Candide dans les luttes et la polémique menées par Voltaire.

Au moment où les assautscontre l'Encyclopédie paraissent victorieux (d'Alembert, après le scandale suscité par la parution de son article « Genève » — inspiré par Voltaire — renonce à la direction du Dictionnaire en 1758 et le parti dévot obtient en 1759 la révocation du privilège de l'Encyclopédie), le conteur attaque les publicistes du parti anti-philosophique et notamment leur chef de file Fréron, « un de ces serpents de la littérature qui se nourrissent de fange et de venin »,qualifié de « gros cochon...

folliculaire ». Enfin, l'actualité est présentée de façon critique.

L'allusion au « billet payable au porteur dans l'autre monde » seréfère à une mesure dirigée contre les jansénistes : entre 1750 et 1760 le clergé exige des « billets de confession »pour accorder les derniers sacrements aux mourants suspects de jansénisme.

Les querelles entre jansénistes etmolinistes rappellent que les jésuites, ainsi nommés d'après les théories sur la grâce du jésuite espagnol Molina auXVIe siècle, seront bientôt expulsés de France (1762) sur décision du Parlement janséniste, à la grande joie deVoltaire et des Encyclopédistes.

Voltaire évoque encore les arrestations d'étrangers opérées systématiquementaprès l'attentat contre Louis XV manqué par Damiens, que le philosophe présente comme un fou superstitieux.

«C'est parce qu'un gueux du pays d'Atrébatie [= l'Artois] a entendu dire des sottises [les jansénistes ont été mis encause durant le procès] : cela seul lui a fait commettre un parricide » (le régicide est alors considéré comme un. »

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