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Candide de Voltaire: CHAPITRE 23 (commentaire)

Publié le 22/02/2012

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D'autre part, l'exécution de l'amiral Byng relève du crime contre l'humanité. Il s'agit de l'Amiral John Byng, vaincu par l'Amiral français La Galissonnière dans les eaux de Minorque et accusé d'avoir rompu trop tôt le combat. Il fut condamné à mort et exécuté le 14 mars 1757 sur son vaisseau. Cette exécution avait pour raison véritable la volonté de trouver une victime expiatoire à l'humiliation ressentie par l'Angleterre.
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« tourne vite à la tyrannie.

Mais c'est en Voltaire, en ce vulgarisateur et rapetisseur de Descartes, qu'on retrouvel'intelligence pratique et la raison étroite de la classe qui va se substituer à la noblesse.

» J.

Charpentier, Voltaire,éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. Candide de Voltaire: CHAPITRE 23 (commentaire) RESUME Indigné par ce qu'il a subi à Paris, Candide apprend de Martin qu'en Angleterre on est « aussi fou qu'en France » : «ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et [...] elles dépensent pour cettebelle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut.

» En abordant à Portsmouth, Candide voit fusiller de sang-froid, sur le pont d'un vaisseau de guerre, un amiral anglaiscondamné pour n'avoir « pas fait tuer assez de monde ».

Horrifié, Candide refuse de mettre le pied sur le sol anglaiset demande au capitaine hollandais de le conduire directement à Venise.

Il y débarque après avoir longé les côtesde France et du Portugal, avec la certitude d'y retrouver Cunégonde.

Cette conviction lui rend son optimismedogmatique : « Tout est bien, tout va le mieux qu'il soit possible.

» La défense de l'humanité bafouée Voltaire était intervenu en faveur de l'amiral Byng et fit passer à ses défenseurs un témoignage favorable dumaréchal de Richelieu.

Pour lui, cette exécution est un « assassinat juridique », un de ces scandales judiciairescontre lesquels il luttera avec passion durant les vingt dernières années de sa vie.

La volonté de faire assister lelecteur à la mort de l'amiral amène Voltaire à faire effectuer par son héros un détour en Angleterre. En effet, le spectacle de l'exécution d'un amiral anonyme, présenté comme peu vraisemblable grâce aux procédés duconte, est un fait véritable : d'où une violente accusation contre l'absurdité de l'événement. Le ton polémique, grinçant et vengeur, si fréquent chez l'écrivain quand il rencontre un crime, apparaît dans l'emploide verbes comme tuer (rapproché par un humour noir de « en cérémonie » et destiné à un amiral) ou encourager, qui traduit le détachement apparent du conteur et le caractère déconcertant des justifications fournies auxquestions de Candide. Une Angleterre consternante D'une part, la guerre pour une frange de territoire relève d'une absurdité ruineuse et s'explique notamment parle caractère « atrabilaire » des Anglais.

II est à noter que l'expression « quelques arpents de neige vers leCanada » a été souvent reprochée à Voltaire pour avoir été mal comprise : ces « quelques arpents de neigevers le Canada » représentent non pas tout le Canada — qui sera perdu en 1763 — mais la zone frontière entreles colonies françaises et les colonies anglaises.

Un chapitre du Précis du siècle de Louis XV, intitulé Louisbourg, combats de mer, prises immenses que font les Anglais, montre que Voltaire, historiographe de la guerre franco-anglaise de 1741 à 1748, était sensible à l'importance du Canada. D'autre part, l'exécution de l'amiral Byng relève du crime contre l'humanité.

Il s'agit de l'Amiral John Byng,vaincu par l'Amiral français La Galissonnière dans les eaux de Minorque et accusé d'avoir rompu trop tôt lecombat.

Il fut condamné à mort et exécuté le 14 mars 1757 sur son vaisseau.

Cette exécution avait pourraison véritable la volonté de trouver une victime expiatoire à l'humiliation ressentie par l'Angleterre. Voltaire fait juger par Candide cette Angleterre comme démoniaque : le flegme britannique n'est pas moins criminelque les exactions des Bulgares.

Pourtant Voltaire n'a jamais renoncé « à son admiration éclairée pour une Angleterrelibre, évoluée et prospère : si Candide débarquait à Portsmouth et voyait Londres, une description suivie laisseraitsans doute de meilleures impressions que cet accident marginal ou que les " petits faits " anglais dispersés ailleursdans le conte.

Au moins l'épisode figure-t-il, dans l'oeuvre de Voltaire, comme son préservatif contre l'anglomaniedont on lui faisait justement reproche vers 1757.

» (André Magnan, Voltaire, Candide ou l'Optimisme, PUF, p.

148).. »

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