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CHAPITRE 15 du Candide de Voltaire (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Voltaire ménage un contraste entre la joie fraternelle des deux amis d'enfance qui se retrouvaient à la fin du chapitre 14 et l'absurdité de leur comportement lorsque la barrière sociale brise les élans du coeur. La bâtardise interdit à Candide la réalisation de son rêve amoureux, sauf si le rapport des forces est modifié : Candide peut alors affirmer que tous « les hommes sont égaux » (en se référant curieusement à Pangloss, théoricien servile du système hiérarchisé tout-puissant en Westphalie).

« éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. CHAPITRE 15 du Candide de Voltaire (commentaire) RESUME Le baron raconte les dernières heures de Thunder-tenTronckh.

Au moment où on allait l'enterrer, un prêtre remarqueun tressaillement de sa paupière.

Des jésuites le soignent efficacement, le guérissent et leur révérend père, sensibleà la beauté du jeune baron, conçoit pour lui « la plus tendre amitié ».

Il est ensuite recruté comme sous-diacre etlieutenant par le père général des jésuites, qui organisait une levée de troupes pour le royaume du Paraguay.

Il s'ybat maintenant, comme colonel et comme prêtre, contre les troupes du roi d'Espagne et espère entrer bientôt envainqueur à Buenos Aires pour reprendre Cunégonde au gouverneur avec l'aide de Candide, « son frère, son sauveur».Mais Candide avoue son intention d'épouser Cunégonde et les choses se gâtent.

Le baron lui objecte qu'il n'a passoixante-douze quartiers de noblesse, le traite d'impudent coquin et lui donne un coup de plat d'épée sur le visage.Candide tire son épée, « l'enfonce jusqu'à la garde dans le ventre du baron jésuite » et se répand en lamentations.Cacambo, ne perdant pas son sang-froid, oblige son maître, pour donner le change, à revêtir la robe et le bonnetcarré du mort.

Et voilà nos héros repartis dans une fuite éperdue.

COMMENTAIRE La parodie du romanesqueVoltaire accumule dans le chapitre 15 tous les éléments du roman d'aventures : l'histoire en abîme du baron, lesretrouvailles émouvantes de Candide et du baron, la mise en place miraculeuse de ces retrouvailles dans le NouveauMonde, la destinée brillante du baron jésuite, les amours contrariées de Candide et de Cunégonde, le meurtre dubaron, le travestissement de Candide, sa fuite éperdue.Cette concentration des procédés romanesques constitue pour le conteur un moyen de faire ressortir l'absurditéincohérente de l'existence.

La surenchère dans l'utilisation des poncifs permet une démystification totale de la viehumaine. De la critique sociale à la critique philosophiqueVoltaire ménage un contraste entre la joie fraternelle des deux amis d'enfance qui se retrouvaient à la fin duchapitre 14 et l'absurdité de leur comportement lorsque la barrière sociale brise les élans du coeur.

La bâtardiseinterdit à Candide la réalisation de son rêve amoureux, sauf si le rapport des forces est modifié : Candide peut alorsaffirmer que tous « les hommes sont égaux » (en se référant curieusement à Pangloss, théoricien servile du systèmehiérarchisé tout-puissant en Westphalie).

Et quand il enfonce son épée dans le ventre du baron jésuite, c'est lasociété aristocratique de Thunder-ten-Tionckh qui est détruite une nouvelle fois.Le meurtre du baron ne traduit pas seulement la rupture définitive de Candide avec l'univers de Thunder-ten-Tronckh, il marque aussi le début de sa libération : l'Eldorado peut désormais lui permettre (chapitre 17) de naître àlui-même.. »

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