CHAPITRE 2 du Candide de Voltaire (commentaire)

« éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. CHAPITRE 2 du Candide de Voltaire (commentaire) RESUME Chassé du paradis terrestre, Candide se trouve symboliquement pris dans une tempête de neige.

Il connaît dès lorsla misère, la faim et le froid jusqu'au moment où deux hommes habillés de bleu l'invitent à dîner dans un cabaret.

Cesont des sergents recruteurs qui comblent de civilités cette proie facile, l'enivrent et ont tôt fait de l'enrôler.

Et levoilà bien malgré lui soldat de l'armée bulgare, astreint à une instruction militaire accablante et agrémentée dechâtiments corporels qui le transforme en automate. Croyant encore étourdiment à son libre arbitre, Candide part se promener.

Arrêté comme déserteur, mis au cachotet condamné selon les règles par la justice militaire, il reçoit quatre mille coups de baguette qui lui découvrent « lesmuscles et les nerfs », mais échappe à l'exécution grâce à l'arrivée du roi des Bulgares.

Le roi lui fait grâce aprèsavoir compris que Candide « était un jeune métaphysicien fort ignorant des choses ».

Candide est à peu prèsrétabli, trois semaines plus tard, lorsque le roi des Bulgares livre bataille au roi des Abares. COMMENTAIRE « Candide, chassé du paradis terrestre...

» Voltaire, parodiant la Génèse, rapproche l'univers heureux de Thun-der-ten-Tronckh et l'Eden de la Bible. Comme Ève, Cunégonde a commis la faute fatale ; comme Adam, Candide est puni pour avoir péché.

Et lecontraste entre la dureté du climat après la chute et l'éternel printemps de Thunder-ten-Tronckh possèdeégalement une valeur symbolique. L'inadaptation de Candide devant les réalités terrestres apparaît par sa confiance naïve devant les deux «racoleurs », son inconscience dans la fuite, ses réflexions au moment du châtiment.

Les gestes et les proposdu héros s'expliquent par une éducation qui l'a entraîné à tout accepter avec une crédulité béate et unedocilité mécanique. Le monde militaire Voltaire présente successivement le recrutement des soldats, leur entraînement, la discipline, le traitementsubi par les déserteurs.

Son séjour auprès de Frédéric II avait amplement nourri son information, mais ce n'estpas seulement en Prusse que les sergents recruteurs opèrent, et la protestation de l'écrivain prend une valeuruniverselle. La satire est liée à une double démonstration, tantôt explicite, tantôt implicite : le monde militaire relève del'absurde et la violence apparaît comme un démenti de l'optimisme. L'art du récit Un rythme alerte entraîne le lecteur au gré de la fantaisie et de l'humour du conteur.

Parmi les moyens utiliséspar Voltaire, on peut relever : La vivacité des phrases juxtaposées sans mot de liaison.

Aucune conjonction de coordination sauf une fois « Et »,dans l'indépendante très brève « Et il boit », soulignant la naïveté de Candide sur qui le piège se refermeimmédiatement.. »