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CHAPITRE 4 du Candide de Voltaire (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Malgré son affreux malheur, Pangloss nous paraît particulièrement odieux. Il apprend à Candide la mort de Cunégonde avec une brutalité et une inconscience excluant tout ménagement (« Eh bien ! demande Candide, Cunégonde ? — Elle est morte, reprit l'autre. ») et insiste dans son récit sur les détails qui peuvent porter à son comble la douleur de Candide (« Elle a été éventrée par des soldats bulgares, après avoir été violée autant qu'on peut l'être. »).

« précédentes, il faut citer, pour les contes et romans : Candide (1759), L'Ingénu (1767) etL'Homme aux quarante écus (1760) ; parmi les tragédies ; Tancrède (1760) ; pour lestravaux historiques : Précis du siècle de Louis XV (1768) ; et pour la philosophie : leDictionnaire philosophique, qui passa d'une centaine d'articles en 1764 à plus de six centsen 1772.

Tout cela sans oublier les innombrables lettres, articles, épîtres et autres piècesen vers.

Voltaire était couvert d'honneurs mais ne s'accordait aucun répit, laissantl'épuisement le gagner.

Après une vingtaine de jours de lit, il mourut le 30 mai 1778 etn'eut pas le loisir de répondre à la dernière censure dont il fut victime, le clergé parisien luiayant refusé des obsèques religieuses.

En 1792, ses cendres furent transférées auPanthéon. NOTES DE L'ÉDITEUR « Voltaire est l'artisan de la révolution bourgeoise, si Rousseau est l'ouvrier de larévolution populaire.

L'âme des petites gens est en Rousseau avec sa flamme, ses élans,sa méfiance ombrageuse, et son besoin d'absolu, qui tourne vite à la tyrannie.

Mais c'esten Voltaire, en ce vulgarisateur et rapetisseur de Descartes, qu'on retrouve l'intelligencepratique et la raison étroite de la classe qui va se substituer à la noblesse.

» J.Charpentier, Voltaire, éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de soncaractère.

Mais il en est un dont tous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur LeKain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux ». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il yréagissait d'une façon immédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : sespremiers épanchements étaient des enthousiasmes ou des colères, des admirationsexcessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels, voiredes injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennuiplus encore que l'inquiétude, sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythmeplus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditions Gallimard, 1935. CHAPITRE 4 du Candide de Voltaire (commentaire) L'épouvantable gueux découvert par Candide en Hollande n'était autre que Pangloss, rendu méconnaissable par lavérole.

Les soins du charitable anabaptiste le guérissent, mais il a perdu un oeil et une oreille.

Sans le moindreménagement, il apprend à Candide la mort de Cunégonde, violée et éven-trée par des soldats bulgares qui ont également massacré le baron, son épouse et son fils.

Quant au plus beau des châteaux, Thunder-ten-Tronckh, il estcomplètement anéanti.

Ni ces malheurs ni son affreuse maladie n'ont ébranlé l'optimisme du docteur borgne : enivréde sa science, il raisonne bouffonnement sur la généalogie de la vérole et soutient que cette maladie, malgré sesaffreux ravages, est « une chose indispensable dans le meilleur des mondes, un ingrédient nécessaire».

L'anabaptiste regrette au contraire que les hommes aientcorrompu la nature.

Cet homme charitable embauche Panglosscomme comptable et deux mois plus tard emmène ses deuxnouveaux employés à Lisbonne où l'appelle son commerce. COMMENTAIRE Le problème du mal La condamnation de l'optimisme domine tout le chapitre.

Le mondeest un foyer de calamités et l'expérience prouve l'extension du Mal.Du château de Thunder-ten-Tronckh, symbole du meilleur desmondes, il n'eSt pas resté « pierre sur pierre » ; la notiond'humanité se perd en Allemagne et se fait rare en Hollande tousles personnages sont accablés.

par le carnage (le baron, labaronne, leur fils et Cunégonde ont été massacrés) ou la maladie(Paquette, atteinte de la vérole, contamine Pangloss qui perd uneoreille et un oeil) ; le fléau progresse dans le temps et dansl'espace : la vérole, venue d'Amérique avec Christophe Colomb, aconquis l'Europe et s'apprête à gagner la Turquie, l'Inde, la Chineet le Japon et la misère s'ajoute à ce tableau de la désolation. »

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