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CHAPITRE 5 du Candide de Voltaire (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable !

Ô de tous les mortels assemblage effroyable !

D'inutiles douleurs éternel entretien !

Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien « ; Accourez, contemplez ces ruines affreuses,

Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses, [...]

Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes, Ma plainte est innocente et mes cris légitimes.

Un jour tout sera bien, voilà notre espérance ; Tout est bien aujourd'hui voilà l'illusion.

« éditions Tallandier, 1938. « Ceux qui ont bien connu Voltaire ne s'accordent pas sur tous les traits de son caractère.

Mais il en est un donttous ont été frappés.

Il était, comme le dit l'acteur Le Kain qui lui devait beaucoup, d'un tempérament « impétueux». Entendons par là qu'il était extrêmement sensible à l'agréable et au pénible et qu'il y réagissait d'une façonimmédiate et passionnée.

Il ne se maîtrisait qu'4 la longue : ses premiers épanchements étaient des enthousiasmesou des colères, des admirations excessives ou des sarcasmes, des éclats d'ironie, des traits d'esprit parfois cruels,voire des injures brutales.

» A.

Cresson, Voltaire, sa vie, son oeuvre, PUF, 1948. « Enfin et surtout, il a été merveilleusement vivant et les hommes, qui craignent l'ennui plus encore que l'inquiétude,sont reconnaissants à ceux qui les font vivre sur un rythme plus rapide et plus fort.

» A.

Maurois, Voltaire, éditionsGallimard, 1935. CHAPITRE 5 du Candide de Voltaire (commentaire) Les catastrophes continuent à fondre, toujours aussi injustement, sur Candide.

La plus horrible des tempêtes sedéchaîne au large de Lisbonne et engloutit le navire de Jacques.

Seuls en réchappent Candide, Pangloss et unmatelot brutal qui a laissé périr le bon anabaptiste (et pourtant ce dernier, faisant face à tous les dangers sur lebateau, venait de le sauver). A peine nos héros sont-ils arrivés à Lisbonne que se produit un tremblement de terre terrifiant et dévastateur : «trente mille habitants de tout âge et de tout sexe sont écrasés sous des ruines ».

Candide est légèrement blessé,mais dès le lendemain son précepteur et lui-même participent aux opérations de sauvetage. Pangloss, durant ces terribles événements, n'a jamais cessé de pérorer.

Ses spéculations sur la finalité et sonaffirmation réitérée que « tout est bien » l'entraînent à une discussion courtoise avec un petit homme noir, officierde l'Inquisition, sur le péché originel, la liberté et le déterminisme.

Il est arrêté pour ses propos subversifs. COMMENTAIRE Le tremblement de terre de Lisbonne La capitale du Portugal est détruite le 1er novembre 1755 par un tremblement de terre accompagné d'un raz-de-marée et suivi d'un violent incendie.

Voltaire apprend trois semaines plus tard l'étendue de cette catastrophe avecses trente mille morts.

Le voilà aussitôt ramené aux imaginations morbides qui l'obsédaient avant sa retraite desDélices.

Frappé dans sa raison et sa sensibilité, il écrit à son ami Tronchin : « On sera bien embarrassé à devinercomment les lois du mouvement opèrent des désastres si effroyables dans le meilleur des mondes possibles.

Centmille fourmis, notre prochain, écrasées tout d'un coup dans notre fourmilière, et la moitié périssant sans doute dansdes angoisses inexprimables au milieu des débris dont on ne peut les tirer...

» Et il conçoit aussitôt son Poème sur le désastre de Lisbonne ou examen de cet axiome « Tout est bien» qu'inspirent la détresse et la révolte contre le scandale du Mal et contre toutes les impostures consolantes des philosophes providentialistes : Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! Ô de tous les mortels assemblage effroyable ! D'inutiles douleurs éternel entretien ! Philosophes trompés qui criez : «Tout est bien » ; Accourez,contemplez ces ruines affreuses, Ces débris, ces lambeaux, cescendres malheureuses, [-..] Croyez-moi, quand la terreentrouvre ses abîmes, Ma plainteest innocente et mes cris légitimes. Un jour tout sera bien, voilà notre espérance ; Tout est bien aujourd'hui voilà l'illusion. La « raison suffisante ». »

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