CHÊNEDOLLÉ (Charles Julien Lioult de Saint-Martindon, dit)
Publié le 20/02/2019
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CHÊNEDOLLÉ
Charles-Julien Lioult de (1 7 69 -
1833).
La vie et l'œuvre de Chênedollé résument les
incertitudes et les ambiguïtés de toute une génération
intermédiaire entre le second xvm• siècle et le roman
tisme modéré de la Restauration.
Les troubles révolu
tionnaires précipitent dans l'émigration le jeune gentil- homme
normand qui vient d'accomplir de solides études
classiques chez les oratoriens de Juilly : à Hambourg, il
connaît Rivarol (dont il publiera des textes, en 1810,
sous le titre l'Esprit de Rivarol) et Klopstock qui lui dé
couvre «la candeur d'un enfant et le génie d'Homère ».
Tl compose des odes où la froide hardiesse de Le Brun
emprunte du souffle et de la flamme à la nouvelle poésie
allemande (l'Invention, le Génie de Buffon, Michel-Ange),
donne un Essai sur les traductions (1795), fréquente à
Coppet le cercle de Mm• de Staël qui facilite son retour en
France, devient l'admirateur et l'ami de Chateaubriand,
nourrissant un amour passionné pour Lucile, la sœur de
l'écrivain, et se lie à Fontanes et à Joubert.
En 1807, il publie son grand poème descriptif et
didactique, le Génie de l'homme, dont iii trace ainsi le
plan : «L'homme lève d'abord ses regards vers le ciel,
il les laisse ensuite tomber sur la terre, puis il les reporte
sur lui-même, et enfin il cherche quelles sont les lois
sous lesquelles il vit »; astronomie, géographie, psycho
logie, sociologie, immense programme -celui de l' Her
mès de Chénier- qui implique des longueurs, des artifi
ces, des approximations, des sommeils prosaïques,
malgré une élévation soutenue et d'élégantes descrip
tions.
Il donne encore, en 1 820, 1 'année même des M édi
tations de Lamartine, des Études poétiques qui réunis
sent ses anciennes odes et des pièces nouvelles, plus
simples, mollement rêveuses, où le métier impeccable de
l'école néo-classique frémit d'une sensibilité nouvelle et
d'une vive passion pour la nature (« le Dernier Jour de
la moisson », «le Tombeau du jeune laboureur >> ...
).
Les
romantiques de la Muse française le considèrent comme
un aîné, et Sainte-Beuve, au milieu du Xtx• siècle, rend
justice à ce talent délicat qui sombre dans l'oubli avec
toute la poésie impériale : «Sa lyre n'a que les quatre
cordes; mais il en touche avec justesse et sentiment, avec
fierté et quelquefois avec grâce».
BIBLIOGRAPHIE Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire sous
l'Empire, 1861, rééd.
Paris, Garnier, 1948, t.
II, p.
11 7 -259,
« Chênedollé »; Mme Paul de Samie , A l'aube du romantisme,
Chênedollé.
Essai biographique et littéraire, Caen, Domin,
1922; Extraits du «Journal» de Chênedollé ( 1802-1833 ), Caen,
Domin, 1922..
»
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