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CHÊNEDOLLÉ (Charles Julien Lioult de Saint-Martindon, dit)

Publié le 20/02/2019

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CHÊNEDOLLÉ (Charles Julien Lioult de Saint-Martindon, dit) poète français (Vire 1769-Le Coisel 1833). Émigré pendant la Révolution, il combat avec l'armée de Condé, séjourne en Hollande et à Hambourg, où il se lie avec Rivarol et Klopstock, et commence d'écrire quelques odes {l'invention, 1745), ainsi qu'un Essai sur les traductions (1795). Il épouse la fille d'un imprimeur de Liège, puis l'abandonne (1747) et passe en Suisse, où il fréquente le salon de Coppet et Mme de Staël, avec laquelle il rentre en France (1799). Il se lie alors avec la sœur de Chateaubriand, Lucile, qui pense l'épouser ; mais ses sœurs lui révèlent le premier mariage de Chêne-dollé. Après la mort de Lucile, protégé par Joubert et Fontanes, il se consacre à un poème descriptif et didactique {le Génie de l'homme, 1807). Il fait ensuite paraître l'Esprit de Rivarol ( 1810), et des Études scientifiques (1820), qui célèbrent surtout les travaux des champs. Son œuvre inaboutie marque une sorte de transition entre le classicisme et le romantisme.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CHÊNEDOLLÉ Charles-Julien Lioult de (1 7 69 - 1833).

La vie et l'œuvre de Chênedollé résument les incertitudes et les ambiguïtés de toute une génération intermédiaire entre le second xvm• siècle et le roman­ tisme modéré de la Restauration.

Les troubles révolu­ tionnaires précipitent dans l'émigration le jeune gentil- homme normand qui vient d'accomplir de solides études classiques chez les oratoriens de Juilly : à Hambourg, il connaît Rivarol (dont il publiera des textes, en 1810, sous le titre l'Esprit de Rivarol) et Klopstock qui lui dé­ couvre «la candeur d'un enfant et le génie d'Homère ».

Tl compose des odes où la froide hardiesse de Le Brun emprunte du souffle et de la flamme à la nouvelle poésie allemande (l'Invention, le Génie de Buffon, Michel-Ange), donne un Essai sur les traductions (1795), fréquente à Coppet le cercle de Mm• de Staël qui facilite son retour en France, devient l'admirateur et l'ami de Chateaubriand, nourrissant un amour passionné pour Lucile, la sœur de l'écrivain, et se lie à Fontanes et à Joubert.

En 1807, il publie son grand poème descriptif et didactique, le Génie de l'homme, dont iii trace ainsi le plan : «L'homme lève d'abord ses regards vers le ciel, il les laisse ensuite tomber sur la terre, puis il les reporte sur lui-même, et enfin il cherche quelles sont les lois sous lesquelles il vit »; astronomie, géographie, psycho­ logie, sociologie, immense programme -celui de l' Her­ mès de Chénier- qui implique des longueurs, des artifi­ ces, des approximations, des sommeils prosaïques, malgré une élévation soutenue et d'élégantes descrip­ tions.

Il donne encore, en 1 820, 1 'année même des M édi­ tations de Lamartine, des Études poétiques qui réunis­ sent ses anciennes odes et des pièces nouvelles, plus simples, mollement rêveuses, où le métier impeccable de l'école néo-classique frémit d'une sensibilité nouvelle et d'une vive passion pour la nature (« le Dernier Jour de la moisson », «le Tombeau du jeune laboureur >> ...

).

Les romantiques de la Muse française le considèrent comme un aîné, et Sainte-Beuve, au milieu du Xtx• siècle, rend justice à ce talent délicat qui sombre dans l'oubli avec toute la poésie impériale : «Sa lyre n'a que les quatre cordes; mais il en touche avec justesse et sentiment, avec fierté et quelquefois avec grâce».

BIBLIOGRAPHIE Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, 1861, rééd.

Paris, Garnier, 1948, t.

II, p.

11 7 -259, « Chênedollé »; Mme Paul de Samie , A l'aube du romantisme, Chênedollé.

Essai biographique et littéraire, Caen, Domin, 1922; Extraits du «Journal» de Chênedollé ( 1802-1833 ), Caen, Domin, 1922.. »

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