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Citation: "L'habitude que nous avons de nos propres usages fait qu'ils nous semblent de ce fait très supérieurs aux usages des autres" Jean-Claude Carrière

Publié le 22/02/2012

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Est-il vrai que « l'habitude que nous avons de nos propres usages » nous conduit à les considérer comme «très supérieurs aux usages des autres » ? Ferions-nous partie du «vulgaire », c'est-à-dire du commun des mortels à qui La Fontaine, dans sa fable « Démocrite et les Abdéritains », reproche cette même attitude déplorable, consistant à « mesur[er] par soi/Ce qu'il voit en autrui » (Fables, VIII, 26, 1678) ? C'est un fait avéré que chacun est marqué par une éducation qui lui paraît au départ la seule possible et imaginable, comme un modèle indéformable, aux valeurs inamovibles. On peut étendre cette façon de voir aux niveaux professionnel et national, c'est-à-dire aux principaux domaines où le « moi » a l'habitude de s'exercer, dans le petit confort du quant-à-soi.

« découvrir d'autres rites, d'autres coutumes, d'autres manières de vivre...

Citons un grand voyageur, François-Renéde Chateaubriand : « Alors, comme Adam après son péché, je m'avançai sur la terre inconnue : le monde était toutdevant moi.

» (Mémoires d'outre-tombe, I, 1849).

Il y a tant à découvrir !...3.

Apprendre et écouter l'autre- Le voisin n'est pas forcément l'ennemi juré, le malfaisant dont les habitudes dérangent, qui fait du bruit, etc.

Deuxcités voisines ne sont pas obligatoirement destinées à s'entretuer.

Seuls le dialogue, l'ouverture à l'autre, l'échangeévitent les querelles, les phénomènes de bandes punitives et malheureusement les meurtres.

Évidemment, c'estextrêmement difficile, mais la paix et l'entraide sont tellement plus riches que la haine et les massacres.- À bien y regarder, l'ennemi héréditaire n'est pas si différent de nous : supprimer une ethnie parce qu'elle ne penseet n'agit pas de la même façon est non seulement un crime, mais une erreur stupide : la France (y compris dans sonéquipe nationale de football) tire sa force de l'assemblage réussi de toutes ses composantes. — La haine raciale ou religieuse est toujours un problème de communication.

On a peur de l'autre.

Mais il fautgrandir, accepter la différence, et en enrichir l'humanité 1 Cela apporte plus de partager avec l'autre que de lemaudire ou de le tuer...

Michel Tournier le montre bien dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967), Robinsonapprend plus de Vendredi qu'il ne croyait lui en apprendre... ConclusionDès la plus petite enfance, le « moi » se forge une barrière naturelle de protection, qui s'ajoute à celles que les adultesdressent autour de lui afin de le sécuriser et de le garantir contre les agressions extérieures.

Le danger serait de nepas lever ces barrières, une fois la maturité venue, car elles deviendraient un obstacle à son épanouissement.L'homme n'est pas seul sur terre, et il a tant à apprendre !Sur le portique du temple d'Apollon, à Delphes, était inscrite une maxime que chacun devrait faire sienne, tant il estdifficile d'y parvenir : « Connais-toi toi-même.

» À cette exigeante et noble tâche on pourrait en ajouter une autre,peut-être plus difficile encore, mais au moins aussi enrichissante : apprends à connaître l'autre, l'idéal étant detransformer un adversaire ou un ennemi potentiel en alter ego, un autre soi-même !. »

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