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COLPORTAGE (littérature de)

Publié le 22/11/2018

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COLPORTAGE (littérature de). C’est à la fin du xvie siècle ou au début du xvlle que prit naissance — chez l’éditeur troyen Nicolas Oudot — la formule du livre populaire destiné au colportage [voir Bibliothèque bleue). Le succès ratifia vite cette innovation. Vers 1750, toute la France au nord de la Loire est gagnée, et chaque ville importante y a son libraire de colportage. En 1611, 45 colporteurs étaient autorisés à exercer dans toute la France; ils étaient 120 en 1712. En 1723, on exigea qu'ils sussent lire et écrire. Sous Louis-Philippe, cette forme de diffusion connut son apogée et éveilla l'intérêt policier. Une loi de 1834 exigea pour les colporteurs une autorisation municipale, puis la loi de 1849 soumit les livrets à l’autorisation préfectorale. En 1852 fut créée une « commission de surveillance » : chaque livret devait être estampillé d’un timbre. La loi de 1880 rendit au colportage sa liberté au moment même où il tendait à disparaître.

 

Les éditeurs troyens Oudot et Garnier avaient choisi parmi les œuvres médiévales celles qui plaisaient au grand nombre (comme Robert le Diable). Le colportage charrie à la fois la Bibliothèque bleue et les romans médiévaux modernisés, les petits romans à la mode du Directoire et de la Restauration (Ducray-Duminil). Vers 1830, on lit encore dans les villes : le Testament de Michel Morin, T Histoire du bonhomme Misère, parmi d’autres livrets « bleus ». Mais rares furent les romans-feuilletons adoptés par le colportage (les Trois Mousquetaires de Dumas, 1846).

 

Les colporteurs étaient répartis dans le temps, leurs déplacements étant saisonniers, et dans l’espace, car, selon leurs spécialités d’hiver ou d’été, ils parcouraient une aire de prospection déterminée. En 1847, il y a entre 3 000 et 3 600 colporteurs, selon le rapport d’Arthur de La Guéronnière, publié dans le Moniteur universel du 8 avril 1853. Sous Napoléon III, ces colporteurs vendent de tout : livres, papier à écrire, images, lunettes... La clientèle du colportage devient dès lors exclusivement rurale. En 1861 sont répandus environ 10 millions d’exemplaires de livres et de brochures de toutes sortes; en 1870, 24 ou 25 millions de livres et gravures : œuvres de dévotion, biographies, livres d’histoire générale, beaucoup de livres « immoraux ». Le déclin du colportage commença sous Napoléon III, d’abord en raison de la surveillance policière, mais surtout à cause des transformations sociales. Les catalogues Le Bailly (1863) et Renault-Noblet (1868) mentionnent alors des brochures à 4 ou 10 centimes. Noblet lance la « Librairie populaire des villes et des campagnes » (livres d’histoire,

« le Juif errant, la Clef des songes).

Mais les éditeurs du c o lport ag e sont déjà en déclin.

Hachette crée en 1855 la «Bibliothèque des gares », où les co lp ort eur s viennent se fournir; mais l' ab olitio n des brevets de librairie et 1 'essor des vo ie s ferrées firent rapidement disp ar aît re ce mode de diffu�ion.

BIBLIOGRAPHIE Jean-Jacques Darmon.

le Colportage de librairie en France sous le second Empire.

Paris, Plon.

1972.. »

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