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Comment vous expliquez-vous le succès que connurent en leur temps Les Caractères de La Bruyère ?

Publié le 18/07/2012

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temps

... les deux classes sociales s'accordent dans la haine féroce qu'elles éprouvent contre les financiers : et leur haine se satisfait à voir la peinture de ces gens sans pitié qui font la loi grâce à leur fortune, tel ce Champagne qui sans hésitation «signe un ordre qu'on lui présente, qui ôterait le pain à toute une province si l'on n'y remédiait«, et s'arrogent les «plus grands noms « et «les terres les mieux titrées avec leurs ...

châteaux et leurs maisons antiques >>.

 

temps

« 144 La Bruyère sées en moins d'un an.

Les gens du temps s'y jetaient pour y découvrir non sans rancœur une critique acerbe de leur propre personne ou de la classe sociale à laquelle ils appartenaient.

Les autres y trouvaient, outre le malin plaisir de voir égrati· gner autrui, l'agrément plus désintéressé et plus profond d'une œuvre qui, empruntant les genres en vogue, traitait des thèmes d'actualité sous une forme aimable et attrayante.

C'est en ce sens que M.

de Malézieu avait pu écrire à La Bruyère : «Voilà de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup d'ennemis.)) I.

Les personnalités Ainsi le succès immédiat des Caractères s'explique d'abord par les attaques personnelles qu'y pouvaient découvrir les contemporains.

Nombreux sont en effet ceux qui pouvaient se retrouver campés dans les portraits, si l'on en croit les qui circulaient alors.

Pour un Condé qui pouvait avec complaisance, en dépit de son immense orgueil, se retrouver dans le portrait d'Émile, combien de victimes dans ces esquisses prises sur le vif 1 Il est peu probable que Mme de Montespan ait retrouvé sans déplaisir dans le portrait d'Irène ses préoccu­ pations de malade demi·imaginaire, son goût pour les remèdes trop compliqués, ses fréquentations trop complaisantes des sommités médicales et aussi le fait qu'elle ne pensait pas que pour se guérir il lui suffisait de faire appel à la simple hygiène et au simple bon sens.

M.

de Brancas devait aussi retrouver avec acrimonie le récit encore aggravé de ses distractions à la Cour.

Et nous ne parlons ni de Fontenelle, portraituré dans Cydias, ni de Gnathon, qui était l'abbé Danse, à moins qu'il ne fût le marquis de Lévy-Girardin.

La liste en est inépui­ sable.

II.

Les classes sociales Outre ce succès dû à des attaques personnelles, les Carac­ tères connaissaient un autre succès plus large dû au fait que les défauts des classes sociales du temps s'y retrouvaient représentés.

Les bourgeois voyaient avec malignité la cari­ cature des Grands, prosternés devant le Roi et quêta.nt ·Servi.. »

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