commentaire chanson Eddy de Pretto
Publié le 28/10/2022
Extrait du document
«
Commentaire Eddy de Pretto
23/02/2022
Au XIXème siècle, l’homosexualité était une maladie.
Aujourd’hui, ce temps
est révolu, les lois se succèdent et les mentalités changent.
Malgré des avancées
spectaculaires en matière d’égalités, des femmes et des hommes poursuivent leur
lutte pour faire accepter leur orientation sexuelle.
Eddy De Pretto est un jeune
compositeur, auteur et interprète engagé dans cette lutte.
Dans son célèbre titre
“Kid” tiré de l'album CURE, on entend un père qui s’adresse à son fils et prône la
virilité.
A la relecture ces vers libres, nous nous demanderons comment Eddy de
Pretto interroge la masculinité et l’hyper-virilité et comment le chanteur invite à se
questionner sur les stéréotypes de genre ? Dans un premier temps, nous
analyserons le point de vue du père au sujet des genres, puis dans un second temps,
comment la virilité devient abusive et enfin nous nous interrogerons sur la réponse
d’un fils à son père à ce sujet.
A la première écoute de cette chanson, on entend tout d’abord les paroles
injonctives d’un père, probablement celui du chanteur, qui s’adresse à son fils, Eddy
de Preto, au sujet de la représentation qu’il a de la virilité masculine.
Dans les quatre premiers couplets, Eddy de Pretto exprime les paroles d’un
père qui refuse de voir apparaitre chez son fils des stéréotypes féminins.
Le père
« n’veux voir aucune larme glisser » (l2), « n’veux voir aucune once de féminité »
(l7), «ni des airs, ni des gestes » (l8).
L’accumulation de ces négations et l’utilisation
du verbe « veux » à deux reprises (l2 et l7) montrent que le père refuse
catégoriquement que son fils adopte un comportement assimilé au genre féminin
pour lequel le père montre du mépris.
Il dit que «ces femmes origines,
féminisent, groggysent » (l13) et que son fils doit se tenir à distance de « ces
finesses tactiques » (l12).
Par l’utilisation de métaphores, Eddy de Pretto compare
la femme à un être rusé, qui a la capacité d’enfanter et de mettre dans un état
proche de l’ivresse.
Par l’utilisation de l’isolexisme « femmes qui féminisent » (L13),
le père met en garde son fils face au pouvoir castrateur de la femme, les côtoyer
rendrait plus féminin.
Si le père associe la féminité à la sensibilité et à la faiblesse, il associe la
masculinité à la virilité : « tu seras viril mon kid » est répété à plusieurs reprises.
Ce vers fait référence au titre du poème de Rudyard Kipling « Tu seras un homme
mon fils ».
Cependant le mot « homme » est remplacé par « viril » ce qui exprime
bien la vision de la masculinité selon le père.
Pour lui, l’homme viril aura une « gueule
héroïque et un corps tout sculpté » (l3), il sera un «héros historique» (l19), et
atteindra des «sommets fantastiques».
Ce registre épique montre la vision que le
père à d’un homme et les verbes conjugués au futur de l’indicatif expriment la
certitude que son fils ressemblera à ce modèle.
Pour ce père son fils ne pratiquera
pas le chant, activité jugée castratrice, qui enlève la virilité d’où le parallèle avec
cette phrase :« dieu sait (…) à venir te castrer pour quelque vocalise » (l9-10).
Il
fait référence ici aux castrats, enfants autrefois castrés avant la puberté pour
conserver leur voix aiguë.
Ce fils tiendra « l’héritage iconique d’Apollon » allégorie
de la beauté masculine et courra «de ballons en champion » pour montrer sa force
et sa supériorité.
Au fur et à mesure que la chanson progresse, les propos du père sur la
virilité se font de plus en plus violents.
La virilité en devient abusive comme l’indique
le refrain a deux reprises (L20-21 et L42-45).
Ce désir d’homme parfait est retranscrit par le père à travers le champ
lexical de la puissance : « puissance masculine » (L28), « force physique » (L38), «
sexe triomphant » (L40), « allure dominante » (L39), « forger ton mental » (L24).
Pour ce père, la réussite est donc liée au fait que l’homme soit glorieux, fort et
fier.
Pour atteindre les sommets de la virilité et de la gloire, le père poussera son fils à
devenir violent et à se mettre en danger.
Il préfèrera voir son « teint clair se
noircir de bagarres » (L23) et son corps « dopé de chair, de nerf protéiné » (L36).
Avec deux métaphores, « contrées roses » (L25) et « cette essence sensible »
(L29), l’auteur dénigre à nouveau l’univers féminin et oppose ces figures de style
respectivement avec « le glorieux gaillard » (L26) et la « puissance masculine »
(L28).
Le père utilise à deux reprises des références de la mythologie grecque.
Il
cite « Apollon » (L17) et « invulnérable Achille » (L31).
Pour le père, ces deux héros
sont les symboles de la beauté et de la guerre.
Mais ces deux allégories ne sont pas
utilisées à bon escient.
En effet Apollon est bien le dieu de....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Mitchell, Eddy - chanson française.
- Vieille chanson du jeune temps - Victor Hugo - Commentaire
- Vieille chanson du jeune temps; Victor Hugo, Les Contemplations. Commentaire
- Commentaire Du Poème La "chanson Du Mal Aimé" D'apollinaire.
- Commentaire composé de la Chanson de Roland