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commentaire comparé du roman (La princesse de Clèves) et du film de Delannoy sur l'aveu

Publié le 12/12/2012

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La princesse de Clèves est un roman fondateur, un modèle littéraire ayant inspiré de grands auteurs comme Balzac ou Jean Cocteau. Ce roman est publié anonymement par Madame de la Fayette en 1678. Il prend pour cadre la cour d'Henri II, et peut donc être défini comme un roman historique bien qu'il présente également des aspects du roman d'analyse moderne. La Princesse de Clèves témoigne également du rôle important joué par les femmes en littérature et dans la vie culturelle du XVIIème siècle marquée par le courant de la préciosité. Ce roman a inspiré plusieurs oeuvres cinématographiques dont le film La princesse de Clèves écrit par Jean Delannoy et Jean Cocteau en 1961. Dans ce film, Mademoiselle de Chartres, une jeune femme élevée selon une éducation stricte fait sa première apparition à la Cour du roi Henri II, fils de François Ier. Elle rencontre le Prince de Clèves dans une joaillerie. Eblouie par tant de beauté, ce dernier entreprend de connaitre son identité et de l'épouser. Mademoiselle de Chartes accepte ce mariage de raison sans éprouver d'attirance particulière pour son mari. Mais lors des fiançailles de Claude de France, elle rencontre le duc de Nemours, un homme connu pour sa beauté dans toute l'Europe. Une passion amoureuse, que la princesse de Clèves essaye désespérément de combattre, nait entre les deux personnages. La Princesse de Clèves est jouée par Marina Vlady, le Prince de Clèves par Jean Marais et le Duc de Nemours par Jean-François Poron. L'histoire traitée est semblable à celle du roman duquel il est inspiré. En effet, Jean Cocteau écrit en 1961 : « Sauf certaines licences, indispensables à rendre l'intrigue d'un film moins longue, nous avons conservé la ligne vigoureuse d'un style que la romancière opposait aux guirlandes de l'époque «. La scène soumise à l'étude dans les deux oeuvres est « l'aveu surpris «. En effet, cette scène succède à la scène au cours de laquelle la Princesse de Clèves prend conscience de son amour pour le Duc de Nemours et de sa tromperie envers son mari. De ce fait, cette dernière prie son mari de se retirer de la cour pour se réfugier dans sa demeure de Coulommiers. Ce dernier trouvant curieux cette envie de retrait de sa femme, pense qu'elle lui cache quelque chose, et la pousse à parler. Cet aveu se fait devant le Duc de Nemours qui, dissimulé, espionne les époux. Cette scène est donc cruciale car le sort de la Princesse, du Prince de Clèves ainsi que du duc de Nemours va être changé. On peut se demander comment cette scène d'aveu décisive, à travers l'attitude de M et de Mme de Clèves, exalte l'idée de vertu ? Nous allons d'abord voir que cette scène capitale est fortement dramatisée. Puis que les personnages des époux de Clèves se révèlent et que cet aveu magnifie une idée de la vertu au sein de la société. La scène de l'aveu est cruciale et fortement dramatisé dans les deux oeuvres. En effet, Madame de la Fayette et Jean Delannoy instaurent une mécanique qui renforce le caractère dramatique de la scène. Nous assistons, tout d'abord, à un dispositif invraisemblable puisque Nemours s'est perdu dans la forêt et trouve « par hasard « la demeure des Clèves. Dans le film comme dans le roman, on remarque qu'il suit des chemins comme si il savait parfaitement où il allait. Nemours assiste également à cet aveu caché dans un cabinet : « son premier mouvement, le porta à se cacher : il entra dans le cabinet « (La Princesse de Clèves, Madame de la Fayette). Le lecteur et le spectateur savent que Nemours entend la conversation. Ceci renforce l'aspect dramatique car l'aveu n'aurait dû concerner que les époux. On pourrait parler de mise en abyme dans la mesure où le lecteur et le spectateur assistent à deux scènes dans une seule. En effet, Nemours assiste à cette discussion, et nous assistons au fait que Nemours assiste à cette scène. Dans le film, la mise en abyme est mise en évidence par le fait que Nemours et les Clèves ne sont jamais dans le même plan. On sait que Nemours assiste à la scène même si nous le voyons rarement. De plus, sa présence apparait comme une transgression car il assiste à un sec...

« On pourrait parler de mise en abyme dans la mesure où le lecteur et le spectateur assistent à deux scènes dans une seule.

En effet, Nemours assiste à cette discussion, et nous assistons au fait que Nemours assiste à cette scène.

Dans le film, la mise en abyme est mise en évidence par le fait que Nemours et les Clèves ne sont jamais dans le même plan.

On sait que Nemours assiste à la scène même si nous le voyons rarement.

De plus, sa présence apparait comme une transgression car il assiste à un secret réservé aux seuls époux.

Cela intensifie la puissance de l’aveu et surtout sa dangerosité car Nemours écoute et apprend qu’il ait aimé alors que la Princesse a cherché à lui cacher.

Dans le roman, on ne parle de Nemours qu’au début et à la fin de l’échange entre les époux.

Alors que dans le film, on l’aperçoit pendant la discussion.

L’arrivée des époux est vue de son propre regard.

Durant l’aveu, la caméra filme, d’une part, la cachette de Nemours sans qu’on le voie lui et, d’autre part, Nemours assistant la scène en montrant ses sentiments.

Les époux de Clèves sortent du champ et on entend plus que leur voix car Nemours ne parle jamais, il ne produit aucun bruit.

Cet aveu est, cependant, inexprimable.

La Princesse ne veut pas avouer au début.

Dans le film, elle ne sait pas comment commencé, elle cherche ses mots.

Dans les deux œuvres, l’aveu est précédé d’un silence qui renforce la dramatisation, la Princesse réfléchit à la manière de formuler son aveu.

Elle a du mal à regarder son mari dans les yeux avant sa révélation.

La formule « eh bien » qui fait débuter les aveux de la Princesse de Clèves souligne le fait qu’il y a une rupture avec ce qui précède.

La Princesse cherche à se dérober à deux reprises.

Il y a une progression lente.

Le « eh bien » montre qu’elle a échoué, elle avoue finalement face à l’insistance de son mari.

Cet aveu oscille entre l’atténuation et l’accentuation.

La Princesse semble incapable d’affronter la vérité, tant elle est indicible, dangereuse.

Le mot « aveu » et complété par « il est vrai que j’ai des raisons qui m’éloignent », c’est une périphrase.

L’euphémisme « des sentiments qui vous déplaisent » permettent d’atténuer l’aveu.

La Princesse de Clèves utilise l’atténuation « quelque fois » et la périphrase « les personnes de mon âge », elle cède à cause de sa jeunesse et de sa beauté.

Les mots « périls » et « faiblesses » évoquent un amour pour un autre, de manière atténuée.

La Princesse de Clèves atténue son aveu car elle redoute les réactions de son mari et les conséquences que l’aveu pourrait avoir.

Elle ne veut pas décevoir son mari.

Cet aveu peut donc représenter une menace, un danger.

Lors de sa seconde intervention, Madame de Clèves refuse et supplie son mari de ne pas lui demander le nom de son amant.

Son discours n’est pas clair.

Le terme « prudence » renvoie au danger de l’aveu. La scène présente une émotion excessive.

En effet, l’intimité de la scène (illusoire du fait de la présence de Nemours) permet aux époux de se livrer à une émotion authentique.

Dans le film, on les voit seuls sur le plan, assis sur un banc.

La scène se situe à Coulommiers, un lieu à l’extérieur et en dehors du château.

Coulommiers s’oppose à la Cour où l’exigence des apparences nécessite la maitrise des émotions.

Personne ne doit dévoiler le moindre sentiment.

Alors que chez eux, les Clèves peuvent se dévoiler dans un espace intime.

Coulommiers se situe près de la forêt et entouré de verdure.

Leur demeure ressemble plus à un conte de fée qu’une demeure historique comme la Cour qui est dans un cadre moins naturel.

Dans le film, le décor est plus frappant que dans le roman mais il est tout autant important.

Le pavillon est de style gothique avec une atmosphère romantique qui permet de révéler un sentiment personnel, qui est ici le fait que Mme de Clèves soit amoureuse d’un autre homme que son mari. Dans le roman, on assiste également à un surcroît de souffrance avec l’utilisation d’hyperboles : « il pensa mourir », « couvert de larmes », « je vous demande mille pardons », des superlatifs « le plus malheureux homme qui ait jamais été » et « malheureux par la plus grande marque », des termes amplifiés « affliction aussi violente » et de l’adverbe « jamais » (« que l’on a jamais fait », « je n’ai. »

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