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Commentaire de texte : Un aveu inouï - La princesse de Clèves

Publié le 17/01/2022

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Le XVIIe siècle est celui de l'apogée de la tragédie et du roman classique. Ce genre suscite l'intérêt des hauts personnages de la cour. Les écrivains classiques partagent une même vision désenchantée de la nature humaine. Mais loin de désespérer, ils forgent l'idéal de l'honnête homme. Cette honnêteté joue un rôle fondamental dans le passage de La princesse de Clèves que nous allons étudier. Ici, Mme de Clèves avoue à son mari son inclination pour le duc de Nemours, qui, lui écoute caché. En quoi ce passage dramatique est-il décisif pour la suite de l'histoire ? Pour montrer la spécificité de l'extrait nous analyserons en premier lieu la dramatisation de l'action par sa mise en scène ainsi que le style utilisé. Et dans un deuxième temps, nous étudierons les réactions des personnages.

« imaginer qu'elle veut retrouver dans le prince de Clèves le directeur de conscience qu'incarnait sa mère.

Mais enrendant son mari témoin et confident du sacrifice de sa passion, elle le force à éprouver « estime » et « admiration» pour elle : l'aveu est donc aussi une façon qu'elle trouve pour restaurée l'image qu'elle a d'elle-même.

Cela nousfait penser à une dénonce très fréquente chez les écrivains classiques : « l'aveuglement où chacun est pour soi ».La princesse veut se retirer de la cour pour échapper aux tentations, elle transforme donc un acte de pur égoïsmeet fierté en un acte de considération pour son mari.

Il y a donc un jeu sur la psychologie des personnages.

D'autrepart, dans les pensées du prince il y a une claire progression.

Sa réaction apparaît tout d'abord comme sublime maissuggère à la fin la jalousie morbide qui va ensuite s'emparer de lui.

Au commencement l'attitude de M.

de Clèves estsublime puisqu'il console et admire sa femme « vous me paraissait plus digne d'estime et d'admiration que tout cequ'il y a jamais eu de femmes sur terre ».

Cependant, dans la suite les rôles se renverse et le mari réclame le pardonde sa femme aimée "pardonnez si (...) je ne répond pas, comme je dois, à un procédé comme le vôtre".

Il y a alorsun parallélisme de réactions et les deux personnages ce trouve au même niveau moral.

Dans l'étape suivante, leprince insiste sur la « passion » déclenchée par la vue de Mme de Clèves, et sur la non réciprocité de son amour "vos rigueurs et vos possessions n'ont pu l'éteindre".

Il résume leur relation et exalte ses sentiments pour insister surla cruelle non réciprocité.

Finalement, la série de questions « Et qui est-il, madame, cet homme heureux qui vousdonne cette crainte ? Depuis quand vous plaît-il ? Qu'a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pouraller à votre cœur ? » exprime une souffrance qui grandit et une jalousie qui est induite.

De plus, il fait référence àla carte du tendre et implore qu'il a prit le mauvais chemin ainsi qu'un autre est arrivé au cœur de son épouse.

Ilanalyse sa passion avec la frase «J'ai tout ensemble la jalousie d'un mari et celle d'un amant ».

Il y a ici uneopposition entre mari et amant qui n'est pas usuelle.

Le prince est mari sans être amant, ce qui fait que lasouffrance s'intensifie encore plus.

Ceci nous porte au dernier personnage présent à l'aveu, le duc de Nemours.Celui-ci ne participe en aucun moment au dialogue.

En fait, les époux ne savent même pas qu'il est présent, maiscette présence sera néanmoins déterminante sur la suite du récit. Cette scène est dramatisée non seulement par le style mais surtout par la mise en scène.

Elle rend l'action de plusen plus angoissante en opposant une scène quasi religieuse, qui représente la modération, le respect entre les deuxépoux et une scène sauvage symbolisant le domaine des passions et des pulsions humaines, due à la présencecaché du duc de Nemours.

Destiné à lui permettre de lutter contre son inclination pour le duc, l'aveu de la princesseà son mari aura des conséquences tout opposées, et aboutira en définitive à la mort du prince de Clèves.Combinaison de hasard et de la culpabilité des protagonistes, le tragique est à l'œuvre. Alba Diaz Strum. »

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