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Commentaire de la lettre d'Avit, évêque de Vienne au roi Clovis

Publié le 29/08/2012

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Avit, qui utilisait un langage très diplomatique pour ne pas froisser Clovis en parlant de ses ancêtres, ne mâche pas ses mots quand il écrit: « l'Orient peut se réjouir d'avoir élu un empereur qui partage notre foi; il ne sera plus seul désormais à jouir d'une telle faveur «. Dans cette phrase, l'évêque de Vienne, bien que parlant explicitement de « l'Orient « c'est à dire de l'empire romain de l'Est, fait clairment référence à l'empire romain d'Occident. Ceci est démontré par l'usage des mots « notre foi «. De plus, l'Orient semble inférieur à l'Occident, en témoigne la phrase :« L'orient peut se réjouir d'avoir élu un empereur qui partage notre foi «. Ici l'Orient ne se réjouit pas d'une nouvelle unification, mais parce qu'il craint la puissance de l'Ouest. Le fait d'avoir un empereur de la même foi que celui de l'Ouest lui assure une sécurité sur le plan religieux. L'avenir montrera toutefois que les relations entre l'Empire Romain d'Orient et d'Occident vont se dégrader pour aboutir en 1054 au grand schisme qui marquera une scission religieuse très nette entre la religion catholique et orthodoxe. Une autre explication à cette infériorité se fait au travers de l'empereur lui même. Quand Avit parle de l'empereur romain d'Orient, il dit que ce dernier a été « élu «, il tire donc sa légitimité du peuple. Clovis, lui, tire sa légitimité du temps, de l'hérédité, qui revêt un caractère divin, beaucoup plus fort. Les deux propositions de la phrase sont séparées par un point virgule, utilisé pour marquer une coupure. 

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« au christianisme.Clovis semble donc posséder aussi bien la logique germanique que chrétienne et en tire bénéfice.

Ceci permettra à sa descendance de régner aussi bien sur terre et surles hommes que dans le ciel avec Dieu. Globalement, dans la première partie de sa lettre, Avit reconnaît à Clovis une certaine intelligence, que ses pairs n'ont pas eu en restant fidèles à leur religiontraditionnelle.Cependant, et c'est ce qui fera l'objet de la seconde partie du devoir, l'évêque de Vienne ne voit pas le roi des francs comme un simple nouveau fidèle mais plutôtcomme un porte étendard du catholicisme autrement dit comme le champion de la foi catholique. II/Clovis, champion de la foi catholique Le fils de Childéric apparaît comme l'élu, seul homme digne de succéder au trône de l'empereur romain de l'ouest vacant depuis 476.

En remontant sur le trône,Clovis marquera la fin de la vacance impériale en Occident (A).

Néanmoins, le roi des francs ne pouvait pas prétendre au trône du seul fait de ses victoires militaires,une autre dimension lui était nécessaire, il lui fallait être chrétien,comme l'étaient les empereurs romains.

Ceci se traduira par le baptême de Clovis, clé d'accession autrône impérial (B). A/ Fin de la vacance impériale en Occident Avit, qui utilisait un langage très diplomatique pour ne pas froisser Clovis en parlant de ses ancêtres, ne mâche pas ses mots quand il écrit: « l'Orient peut se réjouird'avoir élu un empereur qui partage notre foi; il ne sera plus seul désormais à jouir d'une telle faveur ».Dans cette phrase, l'évêque de Vienne, bien que parlant explicitement de « l'Orient » c'est à dire de l'empire romain de l'Est, fait clairment référence à l'empire romaind'Occident.

Ceci est démontré par l'usage des mots « notre foi ».De plus, l'Orient semble inférieur à l'Occident, en témoigne la phrase :« L'orient peut se réjouir d'avoir élu un empereur qui partage notre foi ».

Ici l'Orient ne seréjouit pas d'une nouvelle unification, mais parce qu'il craint la puissance de l'Ouest.

Le fait d'avoir un empereur de la même foi que celui de l'Ouest lui assure unesécurité sur le plan religieux.L'avenir montrera toutefois que les relations entre l'Empire Romain d'Orient et d'Occident vont se dégrader pour aboutir en 1054 au grand schisme qui marquera unescission religieuse très nette entre la religion catholique et orthodoxe.Une autre explication à cette infériorité se fait au travers de l'empereur lui même.Quand Avit parle de l'empereur romain d'Orient, il dit que ce dernier a été « élu », il tire donc sa légitimité du peuple.

Clovis, lui, tire sa légitimité du temps, del'hérédité, qui revêt un caractère divin, beaucoup plus fort.Les deux propositions de la phrase sont séparées par un point virgule, utilisé pour marquer une coupure.Après cet élément de ponctuation, l'évêque de Vienne affirme que: « Il ne sera plus seul désormais à jouir d'une telle faveur.

».Le « il » correspond à l'Empir Romain d'Orient, une idée de compétition à la foi, à la « faveur » de Dieu est exprimée.

L'auteur prédit qu'un changement imminent vaavoir lieu.Afin d'illustrer l'idée de l'évêque, il est tout a fait possible de s'imaginer un combat entre deux guerriers, celui portant les couleurs de l'empire romain d'Orient quidonne l'impression d'avoir régné sans partage dans l'arène et de s'être attiré toute la grâce de Dieu.

Avec l'arrivée de Clovis, portant les couleurs de l'Occident, leschoses vont changer, et le champion de l'Orient s'apprête a perdre aussi bien son titre que les faveurs de Dieu au profit de l'Occident.Le clerc continue et affirme: « L'occident, grâce à vous, brille aussi d'un éclat propre et voit un de ses souverains resplendir d'une lumière non nouvelle.

».Tout d'abord, alors que la phrase précédente commençait par le terme « L'Orient », les premiers mots de celle-ci sont: « l'Occident ».

Ce style renforce là encorel'opposition entre les deux empires.Aussi dans cette phrase est reprise l'idée de champion, elle est cependant beaucoup plus visible.

Quand Avit écrit: « l'Occident, grâce à vous, », il place Cloviscomme le seul artisan du futur renouveau de l'Ouest.

Le terme « grâce » transcrit une idée positive.De plus, ce que va apporter Clovis à l'Occident n'est pas anodin.

Ce dernier permettra que l'Occident « brille aussi d'un éclat propre et voit un de ses souverainsresplendir d'une lumière non nouvelle ».Le roi des francs permet à l'Occident de s'émanciper.

L'idée d'obtenir les faveurs de Dieu, est à nouveau exprimée.Toutefois, les actions menées par Clovis pour l'Eglise ne sont pas destinées qu'à l'Occident, lui aussi va être récompensé.

C'est d'ailleurs ce qu'Avit explique lorsqu'ildit que l'Occident « voit un de ses souverains resplendir d'une lumière non nouvelle ».L'utilisation du verbe resplendir valorise fortement Clovis.

La lumière avec laquelle resplendira Clovis est cependant « non nouvelle ».

Si cette lumière a déjà brillé,c'est que Clovis s'inscrit dans la suite d'une lignée, d'une dynastie, pas celle des mérovingiens, mais bien celle des empereurs romains. Ainsi Clovis apparaît comme le seul individu capable de restaurer la splendeur perdue de l'Empire romain d'Occident.

Cependant, s'il veut devenir empereur, il luifaudra se conformer à certains principes et notamment celui d'être officiellement reconnu par le Dieu des chrétiens. B/ Le baptême de Clovis, clé d'accession au trône impérial Dans la phrase précédente, l'homme à qui Clovis demandait conseil parlait de la lumière, que ce dernier avait restauré.

Ici, il lui explique la nature de la lumière et lesraisons de cette régénération en écrivant: « C'est bien à propos que cette lumière a commencé à la Nativité de notre rédempteur, quand l'eau régénératrice vous a faitnaître de votre salut, en ce jour où le monde a reçu le Seigneur, né pour sa rédemption ».Ainsi, la lumière dont il parle n'est autre que la celle de Jésus Christ.

Ce qui permet de l'affirmer est l'utilisation du terme « rédempteur » qui est un autre terme pour lenommer.Le milieu de la phrase fait référence à la doctrine chrétienne qui veut que Jésus soit venu sur terre pour racheter les fautes des hommes et ainsi assurer leur salut : « …le seigneur, né pour notre rédemption ».

De plus dans cette proposition, le concept catholique se trouve assez bien exprimé.

Avit définit le Christ comme « LeSeigneur », il le considère ainsi comme l'égal de Dieu.

Cette pensée est purement catholique et fera d'ailleurs l'objet de conflits entre l'Eglise catholique et d'autresreligions considérées comme hérétiques.L'idée de naissance est, par ailleurs, fortement développée dans cette phrase.

Toutefois, il est fait état à plusieurs naissances.Tout d'abord, Avit fait référence à la naissance physique du Christ quand il écrit: « … a commencé avec la nativité de notre rédempteur ».Il évoque ensuite la naissance de Clovis : « quand l'eau régénératrice vous a fait naître de votre salut ».

Ici, l'évêque Gallo Romain fait référence à la naissancespirituelle de Clovis, à sa naissance en temps que Chrétien.

Cette naissance s'est accomplie lors de son baptême.

En effet, Avit fait référence à « l'eau régénératrice »,l'eau consacrée qui est utilisée lors du baptême.Clovis et le Christ sont maintenant liés et la récompense de Clovis pour s'être converti sera « le salut ».Le choix de la date du jour du baptême de Clovis est, par ailleurs, symbolique.

Il a, en effet, été baptisé le 25 décembre, date choisie du jour de la naissance de JésusChrist.

Cete similitude renforce le lien entre le Dieu et l'homme.L'homme d'Eglise continue son développement et en appelle à l'unification de la communauté chrétienne en disant: « Soyons donc au nombre de ceux qui, en foulecélèbre la naissance de Notre seigneur : au moment même où le Christ est apparu au monde, vous êtes apparu au christ ».Au fil de cette phrase, il est bon de relever une opposition séparée par les deux marques de ponctuation :Dans la première proposition, Avit parle du nombre important de fidèles, synonyme de puissance et d'influence.A l'opposé, après les deux points, le Christ repère dans cette foule Clovis, qui bien que pas encore né, est destiné à un grand avenir.Clovis devient alors le chef de cette foule qui se transforme en armée au service de la cause de Dieu.Si la lettre s'était terminée sur ces mots, Clovis aurait été considéré comme l'élu et celui-ci aurait été susceptible d'abus de pouvoir.

C'est pourquoi Avit fait bienattention à finir sa lettre de la manière suivante : « Par cet acte, vous avez consacré votre âme à Dieu, votre vie à vos contemporains, votre gloire à vos descendants ».Au final, Clovis s'est soumis à Dieu et, à la manière d'un berger, qui conduit son troupeau, il mènera son peuple vers le salut aussi bien spirituellement que. »

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