Francis Ponge. Le pain. Commentaire

« par les ob jets, hors du vieil humanisme ...

>> Aussi a-t-on pu écrire que la poésie de Ponge était tout à la fois existentia liste (Sartre dans Situations) et le correspondant en poésie du « nouveau roman n.

e Bien suivre les étapes de la construction du proème qui métamorphose le pain en objet géologique : la sur fa ce/la croûte vue de haut, puis de profil (au sens géogra phique de « profil d'une vallée n), enfin le sous-sol/la mie.

Essayer de situer la position du narrateur par rapport à sa fiction : est-il totalement détaché d'elle ? PLAN SUGGÉ RÉ In troduction : si la peinture s'était depuis longtemps intéressée aux « natures mortes n, il aura fallu attendre la seconde moitié du XIX e siècle (Lautréamant, Cros) et surtout le xxe siècle pour que la litt érature fasse de l'ob jet un sujet de narra tion.

Sujet qui peut devenir, à la limite extrême dans le> ne laisse guère prévoir de sur prise.

Et pourtant, dès la première phrase le ton est donné : 1 'abord adopté la« vision panoramique nsurprend s'agissant d'un objet que la vue embrasse comme par habitude.

C'est donc dans cette vision originale que réside la transformation de 1 'habituel en extraor dinaire : a) mise en perspective de l'obj et : d'où jeu sur les formes (assimiliées à un relief) et les matières ; b) cette première analogie en suscite une seconde liée à la texture (le tissu minéral devient tissu végétal) qui ramène indirec tement à l'objet lui-même : « la masse en devient friable n.

2.

Une vision analytique.

Le regard de Ponge est un regard en trompe-! 'œil: en effet, d'une masse unique, il constitue une succession d'objets appréhenda bles séparément et par analogie.

De plus, sa présentation est une pré sentation a posteriori puisque, si le pain est brisé à la dernière strophe seulement, la rec omposition poétique qui en est proposée suppose une fragmentation antérieure : la mie n'est en effet pas. »