Commentaire Les Chants de Maldoror
Publié le 31/08/2018
Extrait du document
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Piste d'études pour le TEXTE 3
Lautréamont, Les Chants de Maldoror, Chant IV, strophe 4, (1869)
Un locuteur malade et répugnant:
a) la maladie
la lèpre : maladie contagieuse, annonce l'isolement du locuteur (les lépreux étaient chassés
des villes et villages)
Les croûtes : preuve d'un mal, d'une infection
les escarres : affection provenant de l'immobilité du patient
ont écaillé ma peau : (métaphore) annonce de la transformation physique
couverte de pus jaunâtre : idée d'une maladie qui s'étend à tout le corps, infection.
Aspect
négatif et dévalorisant du suffixe « âtre ».
j’avais fait vœu de vivre avec la maladie : Volonté propre du locuteur.
Choix de vie quasi
religieux.
b) un être répugnant
La saleté : l.1: Je suis sale.
Présentation qui débute par l'aspect physique.
Le locuteur se
dévoile dans toute sa misère.
Saleté renforcée par les négations des lignes 2-3: Je ne connais
pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages.
On notera la poésie et la douceur de ces deux
expressions qui contraste avec la violence des mots de ce début.
Ces deux expressions ne
sont-elles pas le symbole d'une certaine poésie que rejette l'auteur? Les poux me rongent
(métaphore): idée de grande infestation et de destruction; poux, symbole de la saleté.
Voir la
strophe sur les poux dans Les Chants .
La laideur : Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent.
(personnification) Pourceaux:
laideur et saleté.
Aspect grandement affreux du locuteur.
c) un être immobile :
escarres : immobilité
pris racine : idée d'implantation solide, permanente et définitive
mes bras paralysés : handicap, incapacité à se défendre
j’avais fait vœu de vivre avec [...] l’immobilité : choix de vie comparable à celui de certains ermites
ou ascètes.
Un être hybride:
a) un reste d'humain : voir toutes les compléments circonstanciels qui permettent et un repérage et
une classification plus aisés.
Sur ma nuque, Sous mon aisselle gauche, Sous mon aisselle droite, dans mes reins,
allusions à des parties du corps: (champ lexical du corps) Mes pieds , mon ventre, mon cœur, mes
côtes, ma verge, mes bras, mes testicules, L’anus, les deux parties charnues qui forment le
derrière humain (périphrase pour les fesses), ma colonne vertébrale.
Il semblerait qu'il y ait donc une présence humaine mais cela semble démenti par le locuteur:
le sang ne vient plus y promener sa rougeur .
(métaphore): perte de la vie, du fluide de vie.
si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le
nourrissaient abondamment.
(métaphore) idée de décomposition, d'odeur répugnante et de
mort mais qui paradoxalement font vivre le cœur.
C'est la mort qui nourrit le cœur du
locuteur: n'est-ce pas là l'image de cette poésie qui ne prend vie que grâce à ces thèmes?.
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