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COMMENTAIRE SCENE D EXPOSITION DU MARIAGE DE FIGARO

Publié le 08/01/2013

Extrait du document

mariage
Acte premier Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d'oranger, appelé chapeau de la mariée. Scène 1 Figaro, Suzanne. FIGARO. Dix-neuf pieds sur vingt-six1. SUZANNE. Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ? FIGARO lui prend les mains. Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une belle fi lle, est doux, le matin des noces, à l'oeil amoureux d'un époux ! ... SUZANNE se retire. Que mesures-tu donc là, mon fi ls ? FIGARO. Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que Monseigneur nous donne aura bonne grâce ici. SUZANNE. Dans cette chambre ? FIGARO. Il nous la cède. SUZANNE. Et moi, je n'en veux point. FIGARO. Pourquoi ? SUZANNE. Je n'en veux point. FIGARO. Mais encore ? SUZANNE. Elle me déplaît. FIGARO. On dit une raison. SUZANNE. Si je n'en veux pas dire ? FIGARO. Oh ! quand elles sont sûres de nous ! SUZANNE. Prouver que j'ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Es -tu mon serviteur, ou non ? FIGARO. Tu prends de l'humeur contre la chambre du château la plus commode, et qui tient le milieu des deux appartements. La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste ! en deux pas tu es chez elle. Monseigneur veut-il quelque chose : il n'a qu'à tinter du sien ; crac ! en trois sauts me voilà rendu. SUZANNE. Fort bien ! Mais quand il aura « tinté « le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! en deux pas, il est à ma porte, et crac ! en trois sauts... FIGARO. Qu'entendez-vous par ces paroles ? SUZANNE. Il faudrait m'écouter tranquillement. FIGARO. Eh, qu'est-ce qu'il y a ? bon Dieu ! SUZANNE. Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs,monsieur le Comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme ; c'est sur la tienne, entends-tu, qu'il a jeté ses vues, auxquelles il espère que ce logement ne nuira pas. Et c'est ce que le loyal Bazile, honnête agent de ses plaisirs, et mon noble maître à chanter, me répète chaque jour, en me donnant leçon. FIGARO. Bazile ! ô mon mignon ! si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé, la moelle épinière à quelqu'un... SUZANNE. Tu croyais, bon garçon ! que cette dot qu'on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ? FIGARO. J'avais assez fait pour l'espérer. SUZANNE. Que les gens d'esprit sont bêtes ! FIGARO. On le dit. SUZANNE. Mais c'est qu'on ne veut pas le croire ! FIGARO. On a tort. SUZANNE. Apprends qu'il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d'heure, seul à seule, qu'un ancien droit du seigneur... Tu sais s'il était triste ! FIGARO. Je le sais tellement, que si monsieur le Comte, en se mariant, n'eût pas aboli ce droit honteux, jamais je ne t'eusse épousée dans ses domaines. SUZANNE. Eh bien ! s'il l'a détruit, il s'en repent ; et c'est de ta fiancée qu'il veut le racheter en secret aujourd'hui. Tout comme les Lumières dont il ferme la marche, Beaumarchais écrit pour secouer le joug des privilèges de l'ancien Régime. Homme de lettres mais aussi homme d'affaires et intrigant , Beaumarchais partage la vie romanesque de Figaro , aventurier poétique de la trilogie écrite autour de ce personnage. La deuxième pièce de cette trilogie est le Mariage de Figaro ou la Folle journée dont la première représentation officielle eut lieu en 1...
mariage

« FIGARO.

Bazile ! ô mon mignon ! si jamais volée de bois vert, appliquée sur une échine, a dûment redressé, la moelle épinière à quelqu’un… SUZANNE.

Tu croyais, bon garçon ! que cette dot qu’on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ? FIGARO.

J’avais assez fait pour l’espérer. SUZANNE.

Que les gens d’esprit sont bêtes ! FIGARO.

On le dit. SUZANNE.

Mais c’est qu’on ne veut pas le croire ! FIGARO.

On a tort. SUZANNE.

Apprends qu’il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain quart d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… Tu sais s’il était triste ! FIGARO.

Je le sais tellement, que si monsieur le Comte, en se mariant, n’eût pas aboli ce droit honteux, jamais je ne t’eusse épousée dans ses domaines. SUZANNE.

Eh bien ! s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c’est de ta fiancée qu’il veut le racheter en secret aujourd’hui.

Tout comme les Lumières dont il ferme la marche, Beaumarchais écrit pour secouer le joug des privilèges de l’ancien Régime.

Homme de lettres mais aussi homme d’affaires et intrigant , Beaumarchais partage la vie romanesque de Figaro , aventurier poétique de la trilogie écrite autour de ce personnage.

La deuxième pièce de cette trilogie est le Mariage de Figaro ou la Folle journée dont la première représentation officielle eut lieu en 1784 après plusieurs années de censure.

Cette comédie en 5 actes est considérée ,par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse, comme l’un des signes avant-coureurs de la Révolution française .Nous allons étudier la première partie de la scène d’exposition .

La scène s’ouvre de bon matin, alors que Suzanne et Figaro s’activent déjà dans la perspective de célébrer leur mariage. En quoi cette scène remplit sa fonction de scène d’exposition ? Nous verrons tout d’abord qu’elle fournit les informations essentielles à l’intrigue puis nous verrons comment l’échange animé et spirituel entre les deux amoureux met en lumière un personnage féminin pétillant. Tout d’abord ,l’extrait étudié joue le rôle classique d’une scène d’exposition : il donne une information rapide sur les principales données de l’intrigue.

Nous sommes très vite renseignés sur le lieu et le moment de l’action.

La didascalie initiale donne quelques indices .

Le décor : nous avons une chambre à demi démeublée (c’est-à-dire qu’il y manque le lit) ensuite,les actions des personnages :Figaro mesure la surface du plancher (« Figaro, avec une toise, mesure le plancher ») et Suzanne, précise l’auteur : « attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d’oranger, appelé chapeau de la mariée ».

Ainsi ,le lieu (une chambre) et un accessoire, le couvre-chef de Suzanne, connotent le mariage.

Toutefois, l’absence d’un accessoire important dans une chambre de mariés (le lit conjugal) montre que le mariage n’a pas encore eu lieu.

La 2 e réplique de Figaro confirme cette première intuition : « Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d’une belle fi lle, est doux, le matin des noces, à l’oeil amoureux d’un époux ! … ».

La pièce débute donc le matin du mariage dont parle le titre.

Nous assist ons aux préparatifs de la cérémonie.

En second lieu,les deux personnages sur scène se nomment rapidement l’un l’autre, et l’on retrouve avec plaisir un personnage connu si l’on a vu le Barbier de Séville : Figaro.L’autre personnage du duo est Suzanne ,dont on comprend rapidement qu’elle est sa fiancée grâce encore à la 2 e réplique de Figaro .La didascalie indique un geste tendre : « il lui prend les mains » et le texte précise : «à l’œil amoureux d’un époux ».Cela se confirme dans la réplique suivante où il évoque ce lit que le Comte leur a donné à tous deux : « ce beau lit que monsieur nous donne ».. »

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