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Commentaire sur La Fontaine, Fables, livre I ,V ,1668 , « Le Loup et le Chien »

Publié le 29/10/2022

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« Commentaire sur TEXTE A-La Fontaine, Fables,livre I ,V ,1668 , « Le Loup et le Chien » . Le XVII ème siècle est marqué par une révolution littéraire, une transition du mouvement Baroque vers le Classicisme.

Jean de La Fontaine est un poète, dramaturge, moraliste et fabuliste français, né en 1621 et décédé en 1695.

Il s’inscrit dans le mouvement du classicisme qui se caractérise par un soucie de clarté, de rationalité, de sobriété, de raison et de maîtrise de l’expression.

Il viendra assez tardivement à la littérature puisque ce n’est qu’a l’âge de 47 ans, en 1668 qu’il publie son premier recueil de Fables : Fables de la Fontaine.

Ce sont plusieurs recueils regroupant deux cent quarante trois fables allégoristes qui utilisent les animaux pour corriger les défauts humains .

La fable étudiée est « Le loup est le chien » qui présente deux modes de vie opposés, celui du loup qui est libre et celui du chien qui est au service de son maître.

Comment l’ apologue de La Fontaine fait-il réfléchir le lecteur sur le concept de la servitude volontaire ? On observera tout d’abord, comment son récit donne vie à des personnages avant d’analyser comment il se sert de l’argumentation pour dénoncer le renoncement à la liberté par confort et paresse. La Fontaine débute son récit sur une description sommaire mais efficace du loup pour ensuite nous plonger directement au cœur de la rencontre de deux personnages.

D’emblée nous pouvons remarquer une lecture très rythmée et mouvementée.

La Fontaine s’affranchit des règles traditionnelles poétiques marquant ainsi sa soif de liberté.

Il mélange en effet décasyllabes, alexandrins et octosyllabes.

De même il alterne les rimes parfois embrassées, parfois suivies ou encore croisées .

Le présent de narration renforce la vivacité et la dynamique du récit : « rencontre »(v.3), « aborde »(v.10), « dit »(v.36).

La Fontaine donne une dimension théâtrale à son texte à l’aide de dialogues directs et de stichomythies, du vers 33 au vers 34 .

De plus une ponctuation expressive assure l’efficacité et la compréhension des dialogues .

Contrairement à un récit traditionnel, aucun indice spatio-temporel n’est donné ,on peut cependant déduire du v4 « qui s’était fourvoyé par mégarde » que la scène se déroule dans la forêt .

L’époque ne peut être déterminée ce qui rend cette fable de La Fontaine intemporelle . Comme dans toutes ses fables La Fontaine utilise des animaux allégoriques . L’utilisation du déterminant défini « Le » dans le titre de la fables désigne précisément une espèce animale et par extension un type de personne dans la société .

La Fontaine marque son respect vis à vis du personnage du loup en lui donnant des titres de noblesse : « sire »(v.

6), « maître loup » (v.41) renforcé par la flatterie du chien : « beau sire » (v.13) .

Le personnage du chien ne bénéficie pas du même respect , il est seulement « le chien »(v.

23) ou « un dogue »(v.3).

Le chien emploie un langage soutenu et obséquieux envers le loup . Dans le même temps il est méprisant envers l’espèce des loups qu’il qualifie de «misérables,cancres,hères, et pauvres diables » (v.

16 et 17 ).On peut en déduire que c’est un personnage très hypocrite et peu sincère.

Le loup, lui, emploie un langage simple et efficace. Il ne fait de grand discourt, mais pose des questions directes.

La fontaine renforce encore la notion d’humanité de ses personnages en parlant de « salaire »(v.26) pour rétribuer les services du chien. La Fontaine a choisit de mettre en relation des espèces proches, le chien et loup mais en même temps opposées dans leur mode vie, domestique pour l’un, sauvage pour l’autre .

Il les oppose d’abord physiquement : le personnage du loup est maigre, affaibli par la faim et rendu misérable grâce à la tonalité pathétique du vocabulaire employé : «os sur la peau »(v.1), «humblement»(v.10), « misérable »(v.16), « cancres,hères ,et pauvres diables »(v.17)e et « Dont la condition est de mourir de faim »(v.18).

Le personnage du chien est présenté comme « puissant »(v.3), « mâtin» (v.

8), « beau »(v.

3), « gras » ( v.

4) et le poil luisant.

L’auteur les oppose ensuite moralement : le loup est rusé, malin et diplomate : « le loup … admire » (v.10,11,12).

Il est réfléchi et se pose les bonnes questions : « Qu’est-ce là ? … Mais encor ? »(v.33 et 34), il est libre et entend le rester .

Le chien, lui, est présenté comme moins intelligent, il s’est perdu sur le territoire du loup : « fourvoyé par mégarde » (v.4) .

Il est obséquieux et embourgeoisé, il mène une vie confortable mais asservie.

Pour autant cela ne semble pas lui poser de.... »

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