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CUBISME LITTÉRAIRE

Publié le 10/03/2019

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CUBISME LITTÉRAIRE. Le 15 février 1912, Georges Polti, dans la revue les Horizons, voyait dans les nouveaux rapports de la poésie et des arts plastiques la naissance d'un « cubisme littéraire ». Et la même année l'hebdomadaire Fanta-sio publiait, dans une intention satirique, des textes d'écrivains fort différents (Marinetti, Paul Fort, Jules Romains, Saint-Pol Roux), rassemblés sous l'étiquette de « littérature cubiste ». En réalité, si les recherches typographiques

 

des poètes futuristes et unanimistes, les calligrammes d'Apollinaire ont pu présenter des points de contact avec la peinture de Gleizes, Léger ou Picasso (cf. la Prose du Transsibérien de Cendrars et Sonia Delaunay ), la littérature d'avant-garde, avant 1914, se recommande plutôt du « dramatisme » (Barzun) ou de l'« orphisme » (Apollinaire), et c'est Paul Dermée qui reprendra (3 décembre 1916) à propos de Max Jacob l'expression de « cubisme littéraire », que l'auteur du Cornet à dés revendiquera d'ailleurs pour lui-même, avant que Frédéric Lefèvre n'en fasse le titre de la dernière partie de son étude sur la Jeune Poésie française (1917). Récusée par Reverdy (Nord-Sud, n° 10 et 13, 1917-18), la notion de poésie cubiste sera assimilée par Malraux (« Des origines de la poésie cubiste », la Connaissance, 1920) au « modernisme », né de Rimbaud et de Mallarmé, et vue par Drieu La Rochelle (« les Poètes cubistes et la revue Littérature », l'Europe nouvelle, 1920) comme un prolongement du symbolisme. Le cubisme littéraire se dissoudra dans le dadaïsme puis le surréalisme.

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