Dans quelle mesure peut-on dire que tout roman est un roman d'apprentissage?

« D I• S S E R T A 1 1 0 N S dans Le Vol du vampire (p.

141, Idées, Gallimard).

Le héros a l'air d'apprendre, mais il reste au fond «inéducable ».

Cette remarque pourrait être étendue à Frédéric Moreau, incorrigible velléitaire qui ne tire aucune leçon de l'expérience acquise.

Le lecteur est u!1_:1!1!'!e~~i! le roman est son maître Plus profondément, tout roman est apprentissage d'abord pour le lecteur.

Au contact du roman, il se forme et se transforme, forgeant sa sensibilité, vivant par procuration, grâce aux personnages, des émotions qu'il n'a pas encore vécues ou qu'il ne vivra jamais.

Découvrant, grâce au récit, des lieux, des situations il déve­ loppe sa connaissance du monde.

Le roman est un médiateur, le moyen d'une découverte de soi et du monde.

Ill -l' APPORT DU ROMAN D'APPRENTISSAGE Le réalisme À la différence du roman qui l'a précédé, le roman d'apprentissage du x1xe siècle élargit considérablement le champ de cet apprentissage.

D'une part, il insère la des­ tinée du héros dans une époque, une histoire dont il montre comment elle façonne ses personnages: l'échec de Frédéric et de Des lauriers est celui de toute une géné­ ration nourrie des illusions romantiques.

D'autre part, le romancier se fait l'histo­ rien de son temps: Flaubert déclare avoir voulu «faire l'histoire morale des hommes de (sa) génération».

D'où l'effort documentaire qui préside à l'élabora­ tion du roman d'apprentissage.

~pprendre c'est se_. »