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Devoir Blanc

Publié le 06/01/2016

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Saint-Grégoire Tours 1re S1 / S2 / ES-L / ES Mme Lafite / Mme Jammes et Mme Le Bohec Baccalauréat Blanc de Français  Durée : 4 heures Objet d'étude : Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours Corpus de textes : Document A - Emile Zola, Thérèse Raquin, 1867 Document B - Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray, 1890 Document C - André Malraux, La Condition humaine, 1933 I. Question : (4 points) Quels sont les mobiles de chaque personnage ? Quelles focalisations et quels registres appuient ces mobiles ? II. Traitez l'un des sujets suivants AU CHOIX : (16 points) 1. Commentaire : Vous commenterez le texte d'André Malraux (document C) 2. Dissertation : Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s'identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ? 3. Ecriture d'invention : Lors de son procès, Thérèse doit raconter au juge la scène que vous venez de lire (Document A) mais elle veut le convaincre, lui et les jurés, de l'entière responsabilité de Laurent dans le crime commis. Texte A : Emile Zola, Thérèse Raquin, 1867 Thérèse Raquin s'est laissé marier à son cousin Camille. Mais elle fait la connaissance de Laurent, un a...

« Texte A : Emile Zola , Thérèse Raquin, 1867 Thérèse Raquin s’est laissé marier à son cousin Camille.

Mais elle fait la connaissance de Laurent, un ami de son mari, qui devient son amant. Laurent cessa de ramer et laissa descendre le canot au fil du courant. En face, se dressait le grand massif rougeâtre des îles.

Les deux rives, d’un brun sombre taché de gris, étaient comme deux larges bandes qui allaient se rejoindre à l’horizon.

L’eau et le ciel semblaient coupés dans la même étoffe blanchâtre.

Rien n’est plus douloureusement calme qu’un crépuscule d’automne.

Les rayons pâlissent dans l’air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.

La campagne, brûlée par les rayons ardents de l’été, sent la mort venir avec les premiers vents froids.

Et il y a, dans les cieux, des souffles plaintifs de désespérance.

La nuit descend de haut, apportant des linceuls dans son ombre. Les promeneurs se taisaient.

Assis au fond de la barque qui coulait avec l’eau, ils regardaient les dernières lueurs quitter les hautes branches.

Ils approchaient des îles.

Les grandes masses rougeâtres devenaient sombres ; tout le paysage se simplifiait dans le crépuscule ; la Seine, le ciel, les îles, les coteaux n’étaient plus que des taches brunes et grises qui s’effaçaient au milieu d’un brouillard laiteux. Camille, qui avait fini par se coucher à plat ventre, la tête au-dessus de l’eau, trempa ses mains dans la rivière. « Fichtre ! que c’est froid ! s’écria-t-il.

Il ne ferait pas bon de piquer une tête dans ce bouillon-là.

» Laurent ne répondit pas.

Depuis un instant il regardait les deux rives avec inquiétude ; il avançait ses grosses mains sur ses genoux, en serrant les lèvres.

Thérèse, roide, immobile, la tête un peu renversée, attendait. La barque allait s’engager dans un petit bras, sombre et étroit, s’enfonçant entre deux îles.

On entendait, derrière l’une des îles, les chants adoucis d’une équipe de canotiers qui devaient remonter la Seine.

Au loin, en amont, la rivière était libre. Alors Laurent se leva et prit Camille à bras-le-corps.

Le commis éclata de rire. « Ah ! non, tu me chatouilles, dit-il, pas de ces plaisanteries-là… Voyons, finis : tu vas me faire tomber. Laurent serra plus fort, donna une secousse.

Camille se tourna et vit la figure effrayante de son ami, toute convulsionnée.

Il ne comprit pas ; une épouvante vague le saisit.

Il voulut crier, et sentit une main rude qui le serrait à la gorge.

Avec l’instinct d’une bête qui se défend, il se dressa sur les genoux, se cramponnant au bord de la barque.

Il lutta ainsi pendant quelques secondes. « Thérèse ! Thérèse ! » appela-t-il d’une voix étouffée et sifflante. La jeune femme regardait, se tenant des deux mains à un banc du canot qui craquait et dansait sur la rivière.

Elle ne pouvait fermer les yeux ; une effrayante contraction les tenait grands ouverts, fixés sur le spectacle horrible de la lutte.

Elle était rigide, muette.

« Thérèse ! Thérèse ! » appela de nouveau le malheureux qui râlait. À ce dernier appel, Thérèse éclata en sanglots.

Ses nerfs se détendaient.

La crise qu’elle redoutait la jeta toute frémissante au fond de la barque.

Elle y resta pliée, pâmée, morte.. »

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