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dissert

Publié le 24/12/2013

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PRÉSENTATION Introduction Amorce : En 1933, André Malraux, très attiré par l'Asie et marqué par les idées révolutionnaires, donne pour cadre à son roman La Condition humaine la révolution chinoise. Le texte (rappeler le paratexte ci-dessus) : Gisors médite sur deux jeunes révolutionnaires de son entourage : Tchen et Kyo, son fils. Rappel de la question : quelle conception du héros Malraux dessine-t-il ici ? Annonce des axes : Kyo se distingue dès l'abord par sa marginalité (axe 1), et, éclairé par le portrait de Tchen, qui lui sert de repoussoir (axe 2), il incarne l'idéal du héros selon Malraux (axe 3). I. La marginalité, caractéristique fondamentale du héros Kyo est un personnage marqué par sa marginalité : il est à part dans la vie et dans le roman. 1. Un « métis » Physiquement, il porte le signe visible de sa marginalité. Cela entraîne son rejet social : « hors caste », il est exclu et victime du mépris des Blancs (« dédaigné des Blancs », l. 23). Sentimentalement, il est aussi exclu (bien que sa femme soit allemande et que leur couple atteigne à une certaine grandeur). Le fait qu'il surmonte les écueils de sa marginalité et de son exclusion ajoutent à son mérite : le héros selon Malraux est celui qui se montre supérieur à son destin et à la fatalité. 2. Une éducation atypique Malraux insiste sur l'importance de l'éducation pour la naissance et la formation d'un héros. Kyo est marqué par sa double culture : eurasien, il a reçu une « éducation japonaise » (par sa mère) au cours de l'adolescence, moment essentiel dans la formation de la personnalité (dix ans : « de sa huitième &a...

« 12). • Tchen ne choisit pas son destin, mais subit les événements.

Cette soumission est traduite par la voix et le temps des verbes (« s'était trouvé » : comme malgré lui ; « nanti » : participe passé passif), par la syntaxe et la forme des phrases (Tchen n'est pas sujet mais complément d'objet des verbes - « tout le précipitait » -, ce qui donne l'impression qu'il est le jouet du sort). 2.

Un idéal politique vague et des motivations confuses • Le côté vague de son idéal (« l'espoir d'un monde différent », l.

13) se marque par l'article indéfini (« un »), un terme très général (« monde »), le mot « espoir » qui est du domaine des sentiments et non de l'action ou de la réflexion.

L'adjectif « différent », vague, implique la destruction de ce qui existe mais ne contient pas d'idée constructive. • Ses motivations sont confuses et sans cohérence : elles mêlent la nécessité de gagner de quoi vivre (« sans argent », « possibilité de manger »), la soif de vengeance (« satisfaction de ses haines »), le besoin de s'affirmer (« la satisfaction de son caractère »)...

Ce ne sont en réalité que des « justifications ». • À cette confusion correspondent la construction heurtée des phrases (avec des incises ou des parenthèses qui en coupent le fil logique), les énumérations (l.

11-12) ou la juxtaposition (l.

13-16). 3.

Un personnage en déséquilibre et replié sur lui-même • Le déséquilibre de Tchen se marque dans le rythme ternaire qui le caractérise : « chauffeur ...

puis ...

puis ...

» ; « l'espoir...

la possibilité...

la satisfaction ». • Ses doutes et ses contradictions sont soulignées par les multiples mots négatifs (« sans », « rien ») ou les mots qui suggèrent un manque (« austère »), les oppositions (« nanti de diplôme / sans valeur », « rien / tout »). • Son « orgueil » : toutes ses actions sont tournées vers lui-même, aucune mention n'est faite de l'autre (« la Chine », mais pas « les Chinois »), les adjectifs possessifs abondent (« ses haines », « sa pensée »...). Tchen n'est pas un héros : instable et angoissé, il se pose sans cesse des questions et exige toujours davantage de lui- même. III.

Kyo, l'idéal du héros selon Malraux Le portrait héroïque de Kyo se construit en pendant à celui de Tchen. 1.

La fermeté dans l'action, un idéal bien défini • Kyo choisit son destin , en pleine conscience (« et il le connaissait », l.

19).

Les verbes d'action à la voix active (« avait cherché », l.

24) dont il est le sujet traduisent sa volonté, son goût de l'action . • Il combat dans la vie réelle, immédiate (« en ce moment même ») et conçoit aussi un projet à long terme (« pour organiser des syndicats », l.

7-8).

Son but - unique (« sa vie avait un sens », l.

19) - est précisé avec netteté à l'infinitif (« donner à chacun de ces hommes [...] sa propre dignité », l.

20-21) et est assez clair pour qu'il le formule lui-même au style direct.

Sa constance est soulignée par la répétition du mot « dignité » (l.

22, 25) et le vocabulaire du travail (l.

25, 26, 27). 2.

Un héros cohérent et équilibré • Le mot « sens », utilisé deux fois (l.

16 et 19), insiste sur la cohérence de la vie de Kyo. • Son projet tourne autour de la notion fondamentale d'homme , terme répété (l.

20, 25). • L' impression d'équilibre est soulignée par l'expres ion « pas in uiet » (l.

19), par les groupes binaires, par la construction bien balanc eacute;e des phrases et leur coordination harmonieuse (« il avait cherché les siens et les avait trouvés », l.

19, 22, 22-23). 3.

Des motivations altruistes : un héros chrétien malgré lui ? Bien que Gisors souligne que Kyo est « indifférent au christianisme », il en partage les valeurs et a une conduite chrétienne. • Il ne combat pas pour devenir un héros, mais par dévouement aux autres .

Son altruisme se marque par le jeu des. »

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