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Donnez une idée générale de la littérature française, du IXe au XIXe siècle inclus.

Publié le 12/02/2012

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Les auteurs qui ont présenté une étude sur ces onze siècles de la littérature française, ont diversement partagé cette longue période. Le plus souvent, ils l'ont divisée en trois époques : le moyen âge, la Renaissance et les temps modernes. Mais cette division, très simple, très commode, répond-elle bien à la réalité? Peut-on ranger, sous une même dénomination générale, le Xe et le XIIIe siècle? Le XIXe siècle va-t-il recevoir la même étiquette que le XVIIIe ? Procéder ainsi, c'est, croyons-nous, méconnaître l'évolution progressive qui modifie sans cesse les lettres et les arts, et qui les transforme sans brusque solution de continuité. Le cadre suivant, plus large, nous paraît mieux répondre aux exigences de la vérité....

« revit avec sa rudesse souvent grossiere, mais aussi avec son heroisme d'une noblesse si pure.

Pads c'est l'age de l'histoire, de la prose meditee, qui succede a la periode de l'enthousiasme naïf et spontane.

Au debut du xiv° siecle, Villehardouin ouvre l'ere des grands prosateurs.

Son style, d'allure raide et cassante, contraste avec les causeries charmantes, un peu malicieuses et partant si francaises de Joinville.

Au )(iv' siècle, le monde feodal et les institutions du moyen age sont en decadence.

Nous entrons dans une troisieme periode, époque de tran- sition, ou l'esprit francais n'a plus la naiveté de nos vieux auteurs sans encore avoir la vigueur de la pens& moderne.

En litterature comme en politique, l'esprit bourgeois envahit tout, repand partout ses petites vues et son egoisme mesquin.

Sans doute la satire avait, des Page precedent, cotoye les inspirations les plus hautes et ridiculise, dans cette vaste mas- carade qu'est le Roman de Renart, la societe feodale dont les epopees tra- caient une si noble figure; mais voici que la moqueuse regne en maitresse, jusque dans les allegories symboliques, si subtiles et si froides du Roman de la Rose.

Toutefois, au milieu de ces vains brouillards, la vraie poesie apparait chez le gentil Charles d'Orleans et surtout chez le palivre boheme qu'est Villon.

Eh oui! ii ramasse ses sujets oil it peut, ou it route; mais c'est de son cceur que sortent ses idees of ses sentiments.

Froissard est encore l'admirateur du moyen age chevaleresque; mais Commines est l'historien de la politique rusee qui desormais va mener le monde. Avec Commines nous touchons a la Renaissance, laquelle ouvre la pe- riode classique qui s'etend du xvie a la fin du xvin° siecle.

On sait par quelles causes multiples fut prepare le mouvement de la Renaissance, comment it se propagea et quelle profonde transformation it opera dans les idees et les moeurs, dans les lettres et les arts.

Le style devint plus grave et plus fort.

La poesie se nourrit, s'abreuva, se gonna du lait de l'antiquite classique.

Ronsard et ses disciples penserent creer en France la poesie, alors qu'il fallait surtout la fortifier.

its mepriserent nos vieux poemes et, sans compter avec leurs forces, pretendirent transplanter d'un seal coup, dans noire sol gaulois, les puissants sujets qu'avaient nourris la terre de l'Attique et celle du Latham.

L aventure eut le sort qu'elle meri- tait.

De leur course vers Rome et Athens, its ne rapporterent qu'un bou- quet de &tars dont le parfum dure encore.

C'est par la prose surtout que vaut le xvie siecle.

Parfois serieux, le plus souvent fou, Rabelais verse a ses lecteurs un yin dangereux, oil se perdent quelques gouttes d'une same liqueur.

Montaigne sourit avec scepticisme, et parle une, langue dont la saveur n'a rien perdu en traversant les siecles. A cette époque si troublee, la seve &horde, mais aucun fruit parfait ne merit sur les rameaux.

Les bourrasques politiques sont trop frequentes, et trop glacials aussi les souffles issus de la Reforme. Vienne le xvir siècle, it va donner a l'esprit francais intellectuelle et morale, le besoin de decence et de noblesse, l'amour de la regle, le culte de la raison elegante et temperee.

Les fiers accents de Corneille, la deli- cate et fine psychologie de Racine, la geniale simplicite de La Fontaine, les grands coups d'ailes de Pascal et de Bossuet, la vision aigue de Moliere et de La Bruyere, quel siècle vit jamais autant de maitres, et si divers? La langue est enfin disciplinee, precise et sure d'elle-meme.

Le faux goat essaya bien de la corrompre, ii eut ses cabales et ses triomphes ephemeres; mais an bon sens, s lequel est ne francais m, demeura la victoire definitive. Louis XIV meurt et l'autorite absolue penche vers son declin.

Les lettres s'emancipent tout d'abord et, de respectueusement monarchiques qu'elles etaient, deviennent agressives en attendant qu'elles se fassent democrati- ques et populaires.

Ainsi, durant le xviue siècle, la revolution s'opere dans les idees avant de se traduire dans les faits.

Tous les sujets sont du do- maine de l'ecrivain, et, souvent, avec une audace jusqu'alors inconnue, tout est discute, examine, raffle.

Les gens .de lettres sont rois de l'opinion; notre litterature franchit les frontieres et, quatre-vingts ans avant nos armees, elles font la conquete de l'Europe. Ce temps etait peu propice a la poesie : on donc Rail l'enthousiasme? oft la foi et le respect? Mais alors que la poesie meurt etouffee par la pole-i l_' revit avec sa rudessé souvent grossière, mais aussi avec son héroïsme d'une noblesse si pure: Puis.

c'est l'âge de l'histoire, de la prose méditée, qui succède à la période de l'enthousiasme naïf et spontané.

Au début du xiv" siècle, Villehardouin ouvre l'ère des.

grands prosateurs.

Son style, .d'allure raide et cassante, contraste avec les causeries charmantes, un peu malicieuses et partant· si françaises de Joinville.

Au XIV" siècle, le monde· féodal et les institutions du moyen âge sont en décadence.

Nous entrons dans une troisième période, époque de tran­ sition, où l'esprit français n'a plus la naïveté de nos vieux auteurs sans encore avoir la vigueur de la pensée moderne.

En littérature comme en politique, l'esprit bourgeois envahit tout, répand partout ses petites vues et son égoïsme mesquin.

Sans doute la satire avait, dès l'âge précédent, côtoyé les inspirations les plus hautes et ridiculisé, dans c.

ette vaste mas­ carade qu'est le Roman de Renart, la société féodale dont les épopées tra­ çaient une si noble figure; mais voici que la moqueuse règne en maîtresse, jusque dans les allégories symboliques, si subtiles et si froides du Roman de la Rose.

' · · · Toutefois, au milieu de ces vains brouillards, la vraie poésie apparait chez le gentil Charles d'Orléans et surtout chez le pauvre bohème qu'est Villon.

Eh·ouil il ramasse ses sujet_s où il peut, où il roule; mais c'est de son cœur que sortent ses idées ef ses sentiments.

Froissard est encore l'admirateur du moyen âge chevaleresque; mais Commines est l'historien de la politique rusée qui désormais V'a mener le monde.

Avec Commines nous touchons à la Renaissance, la9uelle ouvre la pé­ riode classique qui s'étend du xv1• à la fin du XVIII" siecle.

On sait par quelles causes multiples fut préparé le mouvement de la Renaissance, comment il se propagea et quelle profonde transformation il opéra dans les idées et les mœurs, dans les lettres et les arts.

Le style devint plus grave et plus fort.

La poésie se nourrit, s'abreuva, se gonfla du lait de ranti. »

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