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DUCLOS Charles Pinot : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

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DUCLOS Charles Pinot (1704-1772). Comme d’autres écrivains mineurs du xvme siècle, Duclos a été depuis peu redécouvert. Et il est juste que sortent du purgatoire ses romans qui, dans une prose alerte et claire, se parent des prestiges de l’ambiguïté. Classés parmi les « romans d'analyse morale » par Daniel Mornet, proches parfois du roman sensible, ils s’apprécient tout autant comme romans libertins. L'Histoire de Madame de Luz et les Confessions du comte de*** oscillent entre un conformisme rassurant et des audaces feutrées. Duclos, personnage en vue dans la société de son temps, a construit sur cet équilibre précaire, faisant œuvre d’art d’une indécision à la fois irritante et séduisante.
Une belle carrière
 
« Un homme droit et adroit », tel fut Duclos selon J.-J. Rousseau. Il est de ceux qui, avec du talent et de l’aisance, font carrière sans complaisance outrée ni arrivisme déclaré.
Né le 12 février 1704, d’une famille ancienne dans le commerce, il fit des études au collège d’Harcourt, « premier bourgeois de Dinan à être élevé à Paris », comme le proclament ses Mémoires. Étudiant en droit qui consacre peu de temps aux matières du programme, il mène joyeuse vie, cède à son « ardeur immodérée » pour les femmes, fréquente les salles d’armes. Assidu à la Comédie, il devient un habitué du Procope, où il se fait une réputation de diseur de bons mots, se lie avec la jeunesse dorée, mais, respectueux de l’autorité, il « n'aimait pas les parties de plaisir qui pouvaient finir par un éclat ».
 
En 1737, il décide avec des amis de jouer le jour du vendredi saint la Mort de Mardi-Gras, une pièce badine qui sera interdite par le roi et qu’il détruira par la suite. Il fréquente les salons à la mode lorsque, en 1739, Maurepas lui annonce qu’il a été nommé à l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il s’empresse de justifier cette faveur en présentant un mémoire Sur les épreuves par le duel et les éléments communément appelés jugements de Dieu. Académicien sérieux, il écrira régulièrement de savantes dissertations sur les langues celtique et française (1740), l’origine et les révolutions de la langue française (1741), les jeux scéniques des Romains ( 1742), les druides (1747). En 1740, il fait son entrée en littérature avec l'Histoire de Madame de Luz, qui raconte les malheurs d'une femme vertueuse condamnée au déshonneur. Chargé d'écrire l’histoire de Louis XI, il ne s'engage pas totalement dans cette activité officielle, s’essaie dans des genres différents : en 1741, un romanliste qui fera fureur, les Confessions du comte de***; en 1743, un ballet, les Caractères de la folie:, en 1744, un conte oriental, écrit à la suite d’une gageure, Acajou et Zirphile, qui fut à l’origine d’une lutte sans merci avec Fréron.
 
Il devient maire de Dinan en 1744, député du Tiers aux états de Bretagne, et l’on essaie en vain de l’introduire dans le cercle royal. Le parti dévot contrecarre ces projets, et son Histoire de Louis XI est mise à l’index. Grâce à la protection de la marquise de Pompadour, il est élu à l’Académie française en 1746, chargé en 1748 du classement des livres d’histoire du roi, avec des appointements importants. En 1750, il devient historiographe de France à la place de Voltaire. Il obtient ses entrées à la chambre du roi, puis un logement au grand Commun.

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