Edgar Quinet, esprit de liberté
Publié le 07/04/2012
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Depuis qu'il a traduit Herder, Quinet a trouvé sa foi: la liberté est la loi de l'histoire. «L'histoire, dans son commencement comme dans sa fin, est le spectacle de la liberté, la protestation du genre humain contre le monde qui l'enchaîne, le triomphe de l'infini sur le fini, l'affranchissement de l'esprit, le règne de l'âme: le jour où la liberté manquerait au monde serait celui où l'histoire s'arrêterait« (Introduction à Herder).« Au nom de cette conviction, il réfute le «fatalisme implacable« des Thiers, des Thierry, des Guizot, qui légitiment les iniquités et les oppressions du passé en les .....
«
aspirations républicaines de Quinet.
Véritable« miracle de la vie morale», elle montre qu'un peuple, un« peuple nu» animé par « l'inspiration, par l'instinct, par le génie divin des masses», peut triompher d'une «puissance matérielle,
formidable».
Enthousiaste, Quinet proclame le 8 mars au
Collège de France, devant ses auditeurs retrouvés : «Au nom
de la République, nous rentrons dans ces chaires.
La royauté nous les avait fermées, le peuple nous y ramène.» La royauté avait visé, plus que personne, la liberté de l'enseignement, et
plus généralement« l'alliance de la science et de la liberté».
Cette alliance, Quinet l'a vécue dans son amitié avec Mickiewicz, son collègue polonais, dans sa fraternité d'armes
avec Michelet contre les Jésuites.
Il l'a dangereusement
manifestée en dénoncant dans Les Jésuites, en 1843, puis dans L'Ultramontanisme en 1844, la tyrannie de l'Eglise romaine, fléau selon lui, de la société moderne.
Mais, persuadé qu'en «ces jours de flamme», «l'action
seule, non le discours» peut «répondre à ce que les âmes
demandent», il renonce à reprendre ses cours et devient colonel de la Xie légion de la garde nationale, ce corps vraiment démocratique «où se fondent et disparaissent toutes les classes».
Illusions vite perdues: obligé de participer à la répression de l'insurrection, il voit, il vit, le 1 5 mai, le 23 juin 1848, la mort de la République tuée par la division des républicains, cauchemar sanglant qu'il essaie d'exorciser en le transposant dans son drame de 1853 : Les
Esclaves, histoire d'une révolution qui ne se proposant qu'un «but matériel, indépendamment de tout progrès moral», est demeurée« servile», et s'est vouée à l'échec pour n'avoir pas
su
abolir l'esclavage véritable, celui de l'esprit.
Soldat décu, Quinet tente la voie de la députation.
Représentant de l'Ain à la Constituante, de 1848 à 1849, puis
à la Législative, de 1849 à 1851, il a l'occasion de manifester,
avec plus de bonheur, son esprit de liberté.
Le 19 février 1850, il demande à l'Assemblée d'étendre à l'enseignement
le principe vital de la République : la séparation de la loi et du
dogme.
La Constitution, souligne-t-il, dissocie nettement «pouvoir laïque» et «pouvoir ecclésiastique», la logique impose donc que vienne la «séparation de l'école et de
I'Eqlise, de l'instituteur et du prêtre».
La même année, avec L'enseignement du peuple, Quinet.
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