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Élévation, Baudelaire analyse

Publié le 23/01/2023

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« LL1-ÉLÉVATION Intro : Baudelaire « maudit » au 19ème siècle souffre de son statut de poète qui aspire à l’Idéal mais qui est condamné à subir une existence ennuyeuse et banale. Le recueil Les Fleurs du mal interdit en 1857 propose 6 sections en 1861 dont Spleen et Idéal.

Cette section, la plus importante témoigne de l’instabilité et des tiraillements dont Baudelaire nourrit ses poèmes. Le poème à l’étude, Élévation, 3ème poème du recueil, qui suit symboliquement l’Albatros, est un manifeste poétique dans lequel le poète évoque son désir de libération ainsi que la difficulté et la souffrance que ça engendre. En quoi ce poème relate-t-il que l’élévation de Baudelaire est un échec ? J’ai analysé ce poème en 3 mvts.

Le premier mvt composé des deux premiers quatrains s’intitule « le bonheur de l'esprit », le deuxième mvt correspond à la troisième strophe et est une transition que j’ai nommé « opposition entre le monde d’en bas, lié à l’obscurité, et l’idéal lumineux ».

Le troisième mvt équivalant aux deux derniers quatrains s’appelle « Esperance de réconciliation de l’esprit grâce à la poésie ». 1er mouvement : v.

1 à 8 = le bonheur de l'esprit, dans un ailleurs lointain et idéal Titre : « élévation » polysémie « élévation » comme mouvement ascensionnel, mais désigne également le moment de la célébration où le prêtre lève l'hostie. Ce double sens se retrouve tout au long du poème, où l'on peut interpréter le mouvement vers les hauteurs comme un moment d'exaltation mystique 2 premiers quatrains Enjambement, une seule phrase Mime la facilité d'élévation de l'esprit, son « agilité » (v.5) 1ère strophe Césure à l’hémistiche des v.1 et 3 + régularité du v.2 : 4/2/4/2 Accumulation, gradation, pluriel Rythme régulier = comme une ascension régulière, harmonieuse Mots à la rime Ascension des éléments terrestres aux éléments célestes : détachement du monde matériel Accentuent la gradation : « au-dessus » marque un mouvement horizontal (on plane au-dessus de quelque chose), alors que « par-delà » caractérise un mouvement vertical, un dépassement.

Comme si l'on quittait le monde sensible pour aller vers un ailleurs physiquement inaccessible. Renforcent l'impression de lieu inaccessible, idéal : par son éloignement d'une part, mais aussi par sa position Étangs, vallées montagnes, nuages Bois, mers nuages, soleil, éthers, sphères étoilées Vallées/étoilées mers/éthers Au-dessus, par-delà Par-delà les éthers, par delà les confins Anaphores hyperboles Le poème débute sur une accumulation d’éléments terrestres à dépasser, comme autant d’obstacles à franchir (pluriel=insiste sur le nombre important d’obstacles) Gradation : des éléments du bas aux éléments du hauts, qui annoncent une forme de liberté des sphères étoilées Mon esprit Tu te meus avec agilité / tu sillonnes Apostrophe, des verbes sujet Verbes de mvts, métaphores de la liberté spirituelle dans l'espace : où est-il puisqu'il est encore plus loin que les étoiles ? Effet d'attente : on trouve enfin la proposition principale avec le sujet, comme si on avait tout lu d'un seul souffle = envol rapide.

La mention de l'esprit corrobore l'idée que l'élévation est une élévation spirituelle et non pas physique, corporelle. Le poète utilise des images connues pour évoquer des émotions inconnues = correspondances concret / abstrait, corps / esprit comme un bon nageur comparaison Idem : le poète utilise une image de ce qu'on connaît pour évoquer le plaisir de l'esprit. se pâme, mâle volupté lexique du plaisir physique, comme métaphore du bonheur spirituel Le bonheur de l'esprit dans ce lieu idéal est comparable au plaisir du corps sur terre.

« mâle volupté » s'apparente à un plaisir érotique procuré par l'immensité, comme s'il y avait acte d'amour entre l'esprit et son environnement. Meus, comme, pâme, gaîment, immensité, mâle Allitération en [m] Douceur, murmure Tu te meus, tu sillonnes Présent d'énonciation Nageur, onde, profonde Lexique de l'eau Le poète semble décrire son esprit, dans une étrange transe où il s'observe lui-même.

Implique cependant l'idée qu'il est divisé en deux : si son esprit vole, son corps est-il resté à terre ? L'élément aqueux, souvent lié à l'idée de purification, annonce l'idée qui sera développée dans la strophe suivante + absence de pesanteur, légèreté et liberté de mouvements dans cette « immensité » 2ème mouvement : v.9 à 12 = opposition bas / haut ; spleen / idéal ; maladie / purification Envole-toi Injonctif En décalage avec le présent d'énonciation de la 2ème strophe : idée implicite que l'esprit du poète ne s'est pas encore envolé ce qui met en question les deux premières strophes : s'agit-il d'un rêve du poète ? Envole Lexique du vol À relier à « l'Albatros », le poème précédent dans le recueil : le vol comme lieu de l'idéal, de la plénitude. Ces miasmes Démonstratif déictique Le poète semble désigner ce qu'il voit, ce dans quoi il vit. Miasmes morbides Miasmes morbides / La terre est porteuse de maux (les miasmes = émanations censées diffuser des maladies) et porteuse de mort. Antithèse à la rime Le bas, la terre, représente la maladie, le mal, le spleen ; espaces limpides Purifier, supérieur Supérieur Bois, liqueur Divine liqueur Purifier, pure, claire, limpide Bois, air, feu le haut, l'air, représente la purification, l'idéal. Remarquer l'allitération en [m] qui marque ce monde de la matière et du mal. Diérèses Insistance sur ces deux termes, placés, en plus, au centre du poème (10ème vers sur 20) → importance capitale de l'élévation pour se purifier.

Au sol, la maladie envahi tout. Polysémie Signifie à la fois « plus haut » et « meilleur », donc ce terme unit chez le poète deux idées intrinsèques l'une à l'autre : on ne peut aller vers le meilleur qu'en montant. Comparaison De nouveau une image matérielle pour évoquer une impression spirituelle + rappel l'eau de la strophe précédente → idée que l'esprit s'abreuve dans les hauteurs. métaphore Référence au nectar des dieux, à l'ambroisie, comme si l'esprit accédait au divin dans cet espace idéal. Lexique de la pureté La pureté est associée à la clarté, la lumière, ce que confirme au V.12 le « feu ». Lexique des 4 Trois des quatre éléments sont liés, en opposition à la éléments terre, élément morbide à fuir.

L'eau, le feu et l'air sont associés à la purification. Bois, remplit les espaces Isotopie du remplissage Comme si l'envol permettait au poète d'atteindre la plénitude. Feu clair métaphore Image de l'inspiration ? De la chaleur du réconfort ? Indécidable pour le moment, mais la fin du poème nous montrera qu'il s'agit plutôt de l'inspiration poétique. Liqueur + feu Isotopie de l'alcool Le feu comme l'alcool de feu + la liqueur → l'esprit est comme enivré.

Référence au poème « Enivrez-vous » dans les PPP, où l'ivresse évite de sentir « l'horrible fardeau ». Purifier, supérieur, divine, liqueur, qui remplit, limpides Assonance en [i] Son clair, pur 3ème mouvement : v.13 à 20 = réconciliation de de l'esprit et de.... »

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