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En vous appuyant sur les textes du corpus de cet objet d'étude, les oeuvres étudiées lors de votre parcours scolaire, et vos connaissances personnelles, vous vous demanderez si le théâtre exprime le réel.

Publié le 05/01/2013

Extrait du document

vient au spectacle « pour se regarder soi-même «. Il peut même être bouleversé par la « vérité « de ce

qu’il voit. Amour, mort, jalousie, haine, passion aveugle, obsessions….C’est en ce sens que les anciens

et les classiques après eux, parlent de la vertu cathartique du théâtre, c'est-à-dire de la purgation des

passions ressentie par le spectateur à travers la représentation stylisée de ce qu’il éprouve. Purgation qui

n’est possible que parce que le théâtre atteint une vérité profonde sans quoi le processus d’identification

serait impossible : le spectateur ne reconnait dans cette femme qui brule d’amour et qui sait dire ce que

lui-même ne saurait exprimer. En mettant à nu la vérité humaine, le théâtre éclaire les relations entre les

hommes, leurs conflits, leurs vices leurs abus ,et leurs rêves aussi.

« les personnages dialoguent entre eux mais leurs paroles sont en réalité destinées au public qui, lui n’intervient pas dans la pièce.

Elle se concrétise parfois de façon plus évidente par les apartés.

Dans la scène où Don Juan courtise les deux paysannes toutes proches l’une de l’autre, comment croire que Mathurine n’entend pas ce qu’il promet à Charlotte et inversement ? Le langage non plus ne reflète pas la réalité : le monologue crée une situation artificielle.

Dans la vie réelle le long monologue de Figaro dans l’acte V dans le Mariage de Figaro le ferait passer pour un fou.

Au théâtre, la communication passe aussi par les gestes, souvent outrés jusqu’à, la caricature : la scène du sac dans Les Fourberies de Scapin, avec les coups de bâton répétés que le valet inflige à son maitre pourrait-elle exister dans la réalité ? Dans les Bonnes de Genet les personnages sont pathétiques et grandioses.

Ces personnages évoquent les grands clowns.

Madame est le Monsieur Loyal de ce cirque métaphysique.

Claire et Solange en sont les pantins.

Rien n’est plus éloigné du réel que ces figures outrancières.

Enfin la parole théâtrale peut éloigner davantage théâtre et réel.

Ainsi dans les tragédies classiques ou les drames d’Hugo les pièces sont écrites en vers.

Les personnages s’expriment en alexandrins avec un lyrisme passionné comme les valets dans Ruy Blas .

Enfin, L’action qui expose et tente de résoudre un conflit, peut s’éloigner elle aussi de la réalité.

Au XVIIème siècle, dans l’Ecole des Femmes ou le Malade Imaginaire, Molière dote ses comédies de situations improbables, qui finissent toujours par s’améliorer, comme par magie.

Dans la tradition classique, le théâtre est encore moins proche du réel puisque l’action est mise en scène selon des règles strictes.

Tout d’abord, l’exposition qui, comme l’indique son nom, expose le sujet de la pièce doit être claire, rapide, complète, vivante et vraisemblable. Ensuite, le nœud définit l’intrigue, en général l’obstacle qui s’oppose aux désirs des héros, et suscitant la crise.

Puis vient la ou les péripéties.

Enfin le dénouement apporte une issue heureuse ou malheureuse aux espérances des personnages.

Or la vie quotidienne, n’est pas planifiée de manière aussi précise et stricte.

.

La reprise de mythes, tels Antigone de Jean Anouilh n’est pas synonyme de réel.

Le spectateur est transporté dans une autre époque, et peut avoir certaines difficultés à s’inscrire dans une réalité qui n’est pas la sienne Certains auteurs s’éloignent de plus en plus du réel en ayant recours à l’imaginaire. On observe l’apparition de spectres dans de nombreuses pièces de Shakespeare ou encore dans Don Juan, de Molière.

Dans l’Illusion Comique, de Corneille, le dramaturge met en en scène Alcandre, le personnage principal de cette pièce, qui est un magicien.

De même, la tragédie classique met en scène des personnages nobles et héroïques qui tentent de faire face à la fatalité d’un destin qui les conduit le plus souvent à la mort ou au malheur.

Or, la vie quotidienne n’est pas non plus constituée de héros ou de personnages nobles, et leur futur ne peut, dans la réalité, dépendre seulement de la fatalité de leur destin.

Nous pouvons affirmer que c’est de l’ordre du quasi imaginaire.

Après avoir affirmé que le théâtre n’est pas « le pays du réel », Victor Hugo ajoute qu’il est « le pays du vrai » : il y a des cœurs humains sur la scène, des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle » En effet, le spectacle se déroule dans un lieu bien réel avec une scène, des coulisses et des acteurs bien réels aussi dont la performance physique et artistique crée à chaque représentation un objet d’art unique à la différence du cinéma.

C’est en ce sens que le théâtre est profondément ancré dans le réel de la représentation qui a une durée et une existence. Pour les acteurs, le metteur en scène et les spectateurs l’artifice est occulté par l émotion éprouvée et le plaisir qui nait d’un partage authentique du spectacle.

Si les moyens de parvenir à l’émotion sont conventionnels et artificiels l’émotion vécue sur la scène et dans la salle n’a rien de factice.

Les rires ou les pleurs des spectateurs en sont les témoins ainsi que la difficulté du retour à la vie réelle à la fin du spectacle.

Ainsi, dans La Comédie du langage de Tardieu l’utilisation décalée du monologue provoque le rire et une complicité réelle entre l’auteur, l’acteur, le personnage et le. »

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